Message pour la rentrée scolaire et universitaire 2022-2023 en Iran
La rentrée académique est arrivée avec les flammes vives du soulèvement.
Nous commençons la nouvelle année universitaire en saluant tous les étudiants qui manifestent à l’Université de Téhéran, Polytechnique (Amirkabir), l’Université de technologie Sharif, l’Université Melli, les facultés des Sciences et technologies, Tarbiat Modares, Allameh, Al-Zahra, Sciences et recherches, du Bien-être social et des sciences de la réadaptation, et des Arts, de la science et de la culture de la capitale jusqu’aux universités de Chiraz, Tabriz et d’Ispahan, de Yazd et de Semnan, l’Université Khwarazmi de Karadj et d’autres universités et grandes écoles à travers l’Iran.
Vous avez montré à tous la position dominante de l’université comme bastion de la liberté contre le chah et les mollahs. Cette brillante histoire a commencé le 7 décembre 1953 pour se poursuivre jusqu’à la révolution de 1979 qui a renversé le chah, et la lutte contre à la tyrannie religieuse, qui a culminé le 27 septembre 1981 avec des milliers d’étudiants et de lycéens ayant donné leur vie pour la liberté.
Le prix de la liberté
Ce jour-là, les Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK) ont brisé le mur de la répression érigé par Khomeiny en payant le prix le plus fort à une époque où peu osaient s’opposer à lui, avec le slogan historique « Khomeiny, ta fin est proche ».
A partir de ce jour, le sacrifice des meilleurs enfants de l’Iran a répandu le slogan « à bas Khomeiny » dans la population.
Selon des témoins oculaires, dans la seule ville de Téhéran plus de 1800 étudiants et lycéens de l’OMPI ont été exécutés cette nuit-là jusqu’à l’aube. Le régime n’a annoncé les noms que de 815 d’entre eux dans ses journaux. 942 ont été fusillés, d’autres ont été pendus et au moins 33 ont été tués sous la torture.
Permettez-moi de vous rappeler ce que j’ai entendu et lu à la télévision et dans la presse du régime à cette époque, et qui a ensuite été publié dans le journal Moudjahid, pour faire un peu la lumière sur le tribut sanglant payé dans cette quête de 40 années pour la liberté.
Le « boucher » de la prison d’Evine, Assadollah Ladjevardi, se targuait à la manière typique des bourreaux : « Dans les deux heures qui suivent l’arrestation, le procès se termine, la peine est prononcée et exécutée. »
Le juge religieux de Khomeiny, le mollah Mohammadi-Guilani, qui se trouvait être le père de trois Moudjahidine du peuple, avait déclaré : « fusillez contre un mur sur place, ceux qui organisent des manifestations armées dans la rue. Les blessés ne doivent pas être transportés à l’hôpital. Il faut les achever. Tuez-les de la manière la plus violente, pendez-les de la pire manière possible et coupez-leur la main droite et le pied gauche ! »
Le mollah Moussavi-Tabrizi, qui jouera plus tard le réformateur, avait déclaré : « il faut tuer les prisonniers et blesser davantage les blessés pour qu’ils en meurent. Quiconque s’oppose au régime sera condamné à mort. »
Le mollah Mechkini, un des religieux en chef de l’assemblée des Experts, avait également déclaré : « quiconque se révolte contre le gouvernement islamique dans la rue ou n’importe où ailleurs, doit-être condamné à mort sur place. »
Tout le monde a entendu ce qu’avait dit ouvertement Rafsandjani : « Quatre verdicts s’imposent pour les Moudjahidine du peuple. 1- Ils faut les tuer, 2- Il faut les pendre, 3- il faut les amputer de la main et du pied, 4- Il faut les bannir de la société. »
Rafsandjani avait dit : « si nous en avions arrêté et exécuté 200 au premier jour de la révolution, il n’y en aurait pas autant aujourd’hui. »
Sept ans et demi plus tard, Hossein Ali Montazeri, alors dauphin de Khomeiny, répondait dans une lettre à Khomeiny qui a conduit à sa destitution : « Les Moudjahidine du peuple ne sont pas simplement des individus, ils sont une idéologie, une école de pensée. C’est une forme de logique… Tuer ne résout pas le problème, au contraire cela ne fait que les multiplier. »
L’université, bastion de la liberté
Oui, vous êtes les insurgés d’aujourd’hui, la continuation historique des insurgés d’alors. Vos manifestations d’aujourd’hui rappellent les jours de colère des étudiants du soulèvement de juillet 1999. Elles rappellent vos slogans lors des soulèvements de décembre 2017-janvier 2018, où les étudiants scandaient : « conservateurs, réformateurs, la partie est terminée. »
Puis nous avons atteint le soulèvement de novembre 2019, avec son cortège d’au moins 1500 martyrs. Ce soulèvement présentait un modèle complet de villes, de quartiers et de rues rebelles pour le renversement du régime. Comme Massoud [Radjavi, le dirigeant de la Résistance iranienne] l’a déclaré, il doit être votre mode d’emploi dans le soulèvement actuel.
Et vous avez démontré, comme il l’a dit, que « notre génération est déterminée à tracer un nouveau futur pour l’Iran ; une société dépourvue d’exploitation, d’ignorance, de répression et de chaînes. »
Lors du soulèvement de janvier 2020, vous avez scandé « à bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah ». Vous avez été l’écho du rejet des Iraniens des deux dictatures religieuse et monarchique et leur demande d’établir une république démocratiquement élue.
Aujourd’hui, en cette rentrée, vous faites écho à la même volonté populaire, main dans la main avec les manifestants dans toutes les villes d’Iran.
Les enseignants, porte-flambeaux de la sensibilisation
Il est de notoriété publique que la dictature religieuse a fondé son pouvoir dès le départ sur l’ignorance, le crime, la violation des libertés et les attaques contre l’enseignement supérieur.
Le régime a lancé un coup d’État culturel en 1980 et a sévi contre les universités. Par la suite, il a fixé un quota pour que chaque université admette des membres de la milice du Bassidj et des agents des forces de sécurité. Ils ont ainsi tenté de transformer ces bastions de la conscience et de la révolution en centres de silence, de soumission et de passivité. Cependant, les étudiants et lycéens d’avant-garde ont montré que les flammes de la liberté et de la rébellion contre la tyrannie ne peuvent s’éteindre et conservent toute leur vigueur.
En cette rentrée académique, nous rendons hommage au courage et à la persévérance des enseignants et des éducateurs qui ont organisé des manifestations à l’échelle nationale tout au long de l’an dernier. Ils n’ont pas cédé face à l’oppression, la discrimination et la répression du régime clérical. Avec le slogan « à bas Raïssi », ils ont crié que la seule façon d’obtenir les droits et libertés des enseignants et de tous les Iraniens est de se soulever et de renverser le régime.
Malgré les avertissements et les menaces des services de sécurité et les centaines d’arrestations, ils ont mené 3000 grèves, des sit-in et plus de dix rassemblements de protestation à l’échelle nationale dans diverses villes et provinces.
Oui, les enseignants sont les porte-flambeaux de la prise de conscience. Dans ce domaine aussi, ils enseignent la leçon de liberté et de persévérance. Les enseignants ont dit : « La leçon d’aujourd’hui est celle de la liberté. » Et leurs élèves ont répondu : « Chers professeurs, vous n’avez pas d’armes mais vous avez des élèves. »
La leçon à retenir
Souvenons-nous de Fatemeh Mesbah, exécutée à 13 ans à la mi-septembre 1981, et sa sœur Ezzat, exécutée peu avant elle, à l’âge de 15 ans. Leurs frères ont également donné leur vie pour la liberté : Asghar, 17 ans, Mahmoud, 19 ans, et Akbar, 20 ans, avec sa femme, Khadijeh. Leur souvenir sont à jamais vivant.
Il s’agit de six des huit martyrs de la famille Mesbah à Yazd. Leurs parents ont également été exécutés en mars 1981.
Oui, c’est le lourd tribut pour la liberté que j’ai mentionné au début.
Ce sont des phares qui éclairent le chemin des générations successives dans la lutte à la vie à la mort contre le fascisme religieux, afin qu’elles ne cèdent pas à la tyrannie et à la servitude.
Je salue les jeunes, hommes et femmes, d’Iran. Non seulement ils refusent de se soumettre à la dictature des mollahs, mais ils transforment aussi chaque rue en un bastion de défi pour attaquer leur pouvoir.
Ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté de leur pays croyaient qu’aucune puissance sur terre ne saurait priver l’humanité de sa liberté.
Oui, la leçon durable de l’histoire de l’Iran et du monde est qu’il faut aller jusqu’au bout pour obtenir la liberté. Saba Haft-Baradaran a enseigné la même chose lorsqu’elle a été tuée le 8 avril 2011 [au camp d’Achraf en Irak].
En cette rentrée, mon message aux élèves et à tous les jeunes et adolescents courageux d’Iran est d’être le « petit poisson noir » de leur époque.
Soyez les initiateurs de la rébellion et de l’insurrection et cherchez de nouvelles voies !
Défiez l’impuissance et le désespoir avec une foi profonde dans le changement !
L’Iran a les yeux rivés sur votre grande force d’espoir et de persévérance.
La liberté et la souveraineté populaire sont plus que jamais à portée de main.
Vive la révolution démocratique du peuple iranien !
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