La mort horrible d’une femme à Marivan après une tentative de viol a choqué la communauté iranienne au Kurdistan et dans tout le pays. Chelir Rasouli, 36 ans, s’est jetée du deuxième étage de la maison de l’agresseur en état de légitime défense et est morte après trois jours de coma.
Il est 1 h 30 du matin, le samedi 3 septembre 2022. Un voisin frappe à la porte, demandant de l’aide pour sa femme. Chelir et ses enfants se réveillent. Chelir dit qu’elle doit appeler les urgences, mais l’homme insiste sur le fait que sa femme ne va pas bien et a besoin d’une aide immédiate.
Deux jours auparavant, la femme s’était évanouie et Chelir l’avait conduite à l’hôpital. Alors, Chelir sort et prend son fils de 17 ans avec elle.
Après que Chelir soit entrée et ait monté les escaliers, l’homme, Goran Qassempour, fait taire le garçon.
Chelir entre dans la chambre à l’étage pour constater qu’il n’y a personne. Goran verrouille la porte et brandit une arme pour la faire céder. Mais Chelir se dirige vers la fenêtre en criant et en demandant de l’aide. Son fils et sa fille de 11 ans sont dans la rue et regardent leur mère pleurer et se jeter par la fenêtre.
Au moment de l’incident, le mari de Chelir s’était rendu au Kurdistan irakien pour trouver un emploi afin de gagner sa vie.
Chelir Rasouli est décédée dans un hôpital de Sanandaj, la capitale du Kurdistan iranien, le 8 septembre 2022, en raison de graves blessures, notamment au cerveau.
En particulier, l’agresseur s’est enfui après avoir blessé et harcelé plusieurs autres femmes sur son chemin de fuite. Selon des informations non confirmées, Goran Qassempour est un agent du ministère des Renseignements à Marivan.
Cet horrible incident a choqué et indigné le public, en particulier les défenseurs des droits des femmes de Marivan, une ville de la province du Kurdistan iranien (ouest). Le 6 septembre, ils ont organisé un rassemblement devant le tribunal de la ville pour réclamer la sécurité des femmes.
Le 8 septembre, des centaines de personnes ont assisté aux funérailles de Chelir et ont défilé dans les rues en scandant : « Du Kurdistan à Téhéran, l’oppression des femmes (est courante) » et « Non au fémicide, oui à la vie ! ».
La mort de Chelir Rasouli rappelle un autre incident similaire survenu à Mahabad, également au Kurdistan, le 4 mai 2015.
Le 4 mai 2015, Farinaz Khosravani, 26 ans, s’est jetée d’un hôtel de quatre étages pour échapper à un agent du ministère des Renseignements du régime iranien qui avait l’intention de la violer. Farinaz est morte sur le coup.
Elle était titulaire d’un baccalauréat en informatique et subvenait aux dépenses de sa famille en travaillant dans l’hôtel. Non seulement le régime clérical n’a pas puni l’agresseur. Mais il a également condamné à des peines de prison ceux qui ont protesté contre cette atrocité.
Ironiquement, Ensieh Khazali, adjointe aux femmes et aux affaires familiales sous la présidence d’Ebrahim Raïssi, a fait un commentaire absurde sur la femme innocente qui s’est suicidée après avoir été violée.
Dans un tweet, elle a admiré Chelir Rasouli qui s’est suicidée pour protéger sa vertu. Aucune condamnation du viol et de la violence contre les femmes. Aucune mention de l’agresseur ni aucun appel à criminaliser la violence contre les femmes. Aucune intention d’accélérer l’adoption du projet de loi pour protéger les femmes contre la violence.
Nulle part au monde une femme n’est encouragée à se suicider pour éviter un viol ou pour préserver son honneur, sauf en Iran ! La même personne qui devrait défendre les droits des femmes approuve au contraire leur suicide pour protéger leur vertu.
Il est clair que dans une telle culture, les femmes doivent s’éliminer au lieu de porter plainte contre l’agresseur. Sans aucun doute, comme des milliers de femmes opprimées dans la société, Chelir Rasouli a été victime des lois misogynes et des pratiques patriarcales de la société sous le régime des mollahs en Iran avant d’être écrasée par un homme malade.
Source: CNRI Femmes
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