L’objectif de ce document est double. Premièrement, se débarrasser des dangers que l’espace virtuel a créés pour le régime. Le deuxième souhait du régime est la formation de la « République islamique de l’Internet » pour cloner une « République semi-islamique » sur Internet. Le régime pourra ainsi recueillir beaucoup plus librement les informations privées et publiques des citoyens et, en cas de protestations, il lui sera plus facile de réprimer la population.
La « consolidation et le renforcement de la gouvernance, l’exercice de la souveraineté et de l’autorité nationale sur toutes les dimensions et couches du cyberespace du pays » ont été déclarés comme le premier et le plus important objectif, qui doit être mis en œuvre en moins de huit ans. Le régime espère créer un « espace conforme à la réalité » du pays, qu’il décrit comme « sain, utile, sûr et reposant sur la capacité endogène du pays. »
Une autre perspective du régime est « d’être parmi les premières cyber puissances et le premier lieu à fournir des services d’espace virtuel dans la région de l’Asie de l’Ouest et du Sud-Ouest » et de mettre fin à la « domination des pays puissants sur le réseau Internet mondial ».
Pour atteindre cet objectif, plusieurs actions majeures doivent être envisagées.
La première étape consiste à « compléter et mettre à jour le réseau d’information national en donnant la priorité à la fourniture de services de base de l’espace virtuel tels que les messageries sociales, les moteurs de recherche, les systèmes d’exploitation et les centres de données ». Cela signifie que le régime envisagerait de créer son propre internet, séparé de l’Internet mondial.
Précedemment, Rasoul Jalili, membre du Conseil suprême du cyberespace, avait révélé que le régime allait délivrer un « passeport » pour accéder à l’Internet mondial et créer une « frontière virtuelle autour du pays ».
Il a déclaré : « Pour les personnes qui entrent dans l’espace virtuel, il devrait y avoir des règles et des lois. Comme cela ne se fait pas par des portes réelles, comme dans un aéroport, la police de l’immigration n’a aucun contrôle, il faut donc des règlements différents pour l’entrée virtuelle. Ici, nous devons comprendre le problème et formuler une solution pour celui-ci. »
Dans les mesures macro de ce plan, le régime a envisagé un « système judiciaire pour le cyberespace ». Trois agences militaires et de sécurité, à savoir le Corps des gardiens de la révolution islamique, le ministère de l’Information et la police, sont censées former le « système de police du cyberespace » ou un réseau de surveillance et de réaction en matière de sécurité.
Le plan a ordonné la collecte des informations privées du peuple iranien. Toutes les institutions de sécurité, ainsi que le pouvoir judiciaire et plusieurs ministères, ont été chargés de concevoir un système de « gouvernance des données » pour stocker, traiter, échanger, partager, exploiter, réglementer, sécuriser, posséder et classer les données privées et les big data.
Le régime envisage de surveiller l’activité de la population, même sur Internet créé au niveau national. En d’autres termes, l’identité et la localisation de chaque utilisateur seront vérifiées par les appareils de sécurité et judiciaires avant de se connecter à l’Internet national ou international.
Un autre objectif pour lequel le régime a préparé des mesures précises est de « promouvoir le discours de la révolution islamique, d’étendre la profondeur stratégique du système et de réaliser la nouvelle civilisation islamique dans l’espace virtuel ».
À cette fin, le ministère du travail et l’organisation des affaires administratives et de l’emploi ont été invités à employer des pirates informatiques actifs, qui constitueront la « force de travail de la République islamique dans le cyberespace ».
Le jour où le document a été dévoilé, Hossein Salami, un commandant des pasdarans, a annoncé l’existence de 2 000 cyber-bataillons actifs sur Internet.
La radio et la télévision du régime (IRIB), le ministère de l’information, le Conseil suprême de sécurité nationale et l’état-major général des forces armées disposent chacun de leurs propres cyber forces.
La prise de décision et la supervision d’Internet en Iran ont été confiées à la « Haute Commission pour la régulation du cyberespace du pays ».
Cette commission sera composée de représentants des institutions de sécurité et du renseignement, dont le ministère du renseignement et les pasdarans, ainsi que du commandement de la police, du ministère de la communication et des technologies de l’information, de la culture et de l’orientation islamique, et des adjoints concernés.
Les experts Internet du régime ont déclaré que l’une des conséquences de la mise en œuvre de ce plan est la réduction de la bande passante et de la vitesse d’Internet, ainsi que la perte de 9 millions d’emplois. Avec ce plan, il a été considéré que le ratio de 70 à 30 du trafic internet devait être respecté. En conséquence, le ministère des communications du régime doit consacrer 70% du trafic au réseau national, laissant le reste pour l’Internet étranger.
Source : Iran Focus (site anglais)/CSDHI
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