Jeudi 22 septembre, le président de la Cour suprême d’Iran, Gholamhossein Mohseni Ejei, a appelé le procureur général et les autorités judiciaires du pays à prendre des « mesures immédiates et dissuasives » contre « les principaux éléments perturbateurs et les émeutiers professionnels ».
Selon l’agence de presse officielle ILNA, Mohseni Ejei a déclaré dans un appel aux procureurs de tout le pays que cette action devait être menée contre les personnes qui « endommagent les biens publics et gouvernementaux, désobéissent à la police et sont liées à des services d’espionnage étrangers. »
Les autorités iraniennes utilisent le mot « fauteur de troubles » pour désigner les manifestants pendant les protestations.
Il s’agit de la deuxième réaction menaçante du chef de la justice iranienne face aux récentes manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, une femme de 22 ans qui avait été arrêtée par la police des mœurs du pays, le 13 septembre.
Le lundi 19 septembre, il a déclaré : « Il n’y a plus de place pour la négligence, les actions provocatrices, la publication de faux contenus et les actions qui peuvent avoir un aspect criminel. »
Ces derniers jours, alors que les protestations font rage en Iran suite à la mort de Mahsa Amini, certaines autorités judiciaires et militaires ont commencé à menacer les manifestants et les militants des médias sociaux.
Mercredi 21 septembre, Mohammad Reza Naqdi, coordinateur adjoint du Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans), a qualifié les rassemblements de protestation de résultat de « l’abandon » des médias sociaux en Iran et a exigé leur « gestion ».
Jeudi, les pasdarans ont qualifié les manifestations de rue dans des dizaines de villes iraniennes de « sédition ». Ils ont demandé au pouvoir judiciaire de s’occuper des « menteurs » sur les médias sociaux.
Dans leur déclaration, les pasdarans ont également demandé explicitement au pouvoir judiciaire « d’identifier et de traiter de manière décisive et équitable les rumeurs et les menteurs qui mettent en danger la sécurité psychologique de la société sur Internet et sur le terrain. »
Ils ont déclaré que les manifestants devaient recevoir « une leçon ».
Les manifestations de masse, qui se sont maintenant étendues à au moins 86 villes iraniennes, ont été déclenchées par la mort de Mahsa Amini, 22 ans, une Iranienne kurde, arrêtée pour avoir prétendument enfreint les règles strictes de l’Iran sur le port du hijab.
Elle est décédée lors de sa garde à vue, après avoir reçu de multiples coups à la tête.
Les autorités iraniennes ont affirmé qu’elles n’avaient commis aucun acte répréhensible. Elles ont nié que Melle Aminy avait reçu des coups à la tête lors de son arrestation, affirmant qu’elle a succombé à une crise cardiaque. Toutefois, sa famille conteste cette affirmation.
Des témoins oculaires disent avoir vu Melle Amini être battue à mort par la redoutable police iranienne des mœurs.
En date du 23 septembre, on a dénombré au moins 30 manifestants tués au cours de la répression meurtrière des manifestations par l’État. Le nombre réel de morts pourrait être plus élevé, car les autorités iraniennes ont coupé ou fortement restreint l’accès à Internet dans tout le pays.
Source : Iran HRM/CSDHI
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