Le mercredi 21 septembre, le sixième jour du soulèvement national en Iran s’est poursuivi avec la propagation des manifestations dans diverses villes et universités. A Téhéran, les gens ont manifesté dans divers endroits en scandant « c’est une année de sacrifice, on va renverser Seyed Ali [Khamenei]. » Dans le quartier du parc Autoban, les gens ont bloqué les rues en allumant des feux.
A Naziabad, dans le sud de la capitale, des heurts ont éclaté entre les jeunes et les forces répressives. Des manifestations ont eu lieu sur la place Azadi, à Saadat Abad, Janat Abad, Nizam Abad, Parand, au carrefour Coca-Cola, Robat Karim, Téhéran Pars, Pol-e-Hafez, la place Enghelab et ailleurs. À Naziabad, des agents ont tiré des gaz lacrymogènes sur la foule. Les manifestants d’Islamshahr scandaient « canon, char et mitraille, que les mollahs aillent au diable », et les agents ont ouvert le feu sur les gens.
À Oroumieh (nord-ouest), les gens ont manifesté dans la rue Molavi devant l’hôpital Imam Reza en scandant « je tuerai celui qui a tué ma sœur ». Ils ont libéré un jeune tombé aux mains de la police en criant aux agents « ordures, ordures ». Ils ont tabassé un agent en civil et incendié plusieurs motos de l’unité spéciale. Toujours dans cette ville, mercredi matin, une grande foule a fait ses adieux à un jeune homme tué lors des manifestations en scandant « à bas le dictateur », « à bas Khamenei ».
A Amol (nord), les habitants ont pris d’assaut le gouvernorat en criant « n’ayez pas peur, nous sommes tous ensemble ». Des heurts ont éclaté avec les forces répressives et ils se sont emparés d’une voiture anti-émeute. A Babol (nord), des manifestants ont mis le feu au commissariat n°13. À Racht (nord), des policiers ont tiré sur la foule. A Shahsavar (nord), des intrépides ont incendié le poste des forces répressives de la place Imam. A Langroud (nord), les manifestations ont conduit à des affrontements avec les forces de sécurité.
À Noshahr (nord), les gens scandaient « à bas Khamenei » et « ce dingue de guide est une honte » et des jeunes courageux ont incendié quatre voitures de police et attaqué le camion de pompiers qui servait à transporter des forces de sécurité. Des manifestants ont mis le feu une bannière de Khamenei à Rezvanchahr (nord). A Ghaemshahr (nord), des manifestants ont mis le feu à un kiosque des agents répressifs.
A Nichapour (nord-est), des gens en colère ont mis le feu à une voiture des agents répressifs. À Tabriz (nord-ouest), la jeunesse courageuse a manifesté en scandant « à bas Khamenei » et « canon, char et mitraille, que les mollahs aillent au diable ». Ils ont incendié un bungalow et une voiture de agents répressifs. Les jeunes se sont soulevés à Tabriz en criant « nous sommes pour la nation». À Zandjan (nord-ouest), la population en colère a forcé les forces anti-émeutes à prendre la fuite. La population à Zarrinshahr (province d’Ispahan) a rejoint le soulèvement national en brûlant une bannière de Khamenei, et les jeunes ont affronté les forces répressives avant de les faire fuir. A Zahedan (sud-est), des gens en colère ont manifesté dans les rues. À Paveh (ouest), les policiers ont tiré sur la foule.
Ispahan, Qom, Machad, Zahedan, Qouchan et Semnan ont été le théâtre de manifestations et à Garmsar, des jeunes ont incendié une statue de Khomeiny. À Varamine, des jeunes ont incendié un véhicule des agents en criant « ordures, ordures » et à Baqer-Abad de Qarchak, ils ont détruit un grand portrait de Khamenei en l’éclaboussant de peinture. À Sardacht (nord-ouest), des heurts ont éclaté avec les forces répressives et les agents ont tiré sur la foule, avant de fuir face à la réaction des manifestants.
Lors des manifestations à Kerman (sud-est), les gens ont arraché de grands portraits de Qassem Soleimani. Dans l’île de Qeshm (sud), des intrépides ont fait fuir les agents en attaquant l’unité des voltigeurs. Kermanchah (ouest) a été le théâtre de manifestations et d’affrontements avec les forces répressives, et la population a bloqué leur avancée en allumant des feux sur les voies.
Mercredi matin, des étudiants de l’université de Téhéran ont manifesté en scandant « à bas le dictateur », « Khamenei est un meurtrier, son pouvoir est illégitime » et « toutes ces années de crimes, à bas ce régime ». Des miliciens du Bassidj ont attaqué les étudiants par derrière tout en scandant « la patrouille du vice est une excuse, la cible est l’ensemble du régime », mais ils ont dû faire face à leur résistance.
Les étudiants de l’université Allameh de Téhéran ont scandé « à bas le dictateur », « nous sommes tous des Mahsa, venez vous battre et nous vous combattrons » et « nous nous battrons et nous mourrons mais nous reprendrons l’Iran ». Les étudiantes de l’université Al-Zahra de Téhéran se sont joints aux protestations en lançant : « les mollahs doivent disparaître ». Les étudiants de l’Université Azad des sciences et de la recherche et de la faculté de médecine de Tabriz ont manifesté.
Mercredi, dans son premier discours après le début du soulèvement national, Ali Khamenei, le guide suprême du régime, n’a fait aucune référence aux manifestations ni à la colère et la haine du peuple contre le régime.
Mercredi, l’agence Tasnim, affiliée à la Force terroriste Qods, a écrit : « des individus dans certains quartiers de Téhéran ce soir (…) utilisaient des tactiques inédites dans les combats de rue qui témoignaient de leur coordination et de leur entraînement antérieurs (…) Certaines chaînes affiliées à l’OMPI ont également largement diffusé des vidéos d’incendies criminels et de tabassage de policiers en incitant les gens dans les rassemblements à propager ces actions. »
Dans un rapport sur les restrictions d’Internet, le compte Telegram officiel AkharinKhabar a cité le ministre des Communications Issa Zarepour, qui a déclaré mercredi : « En raison des questions de sécurité et de certaines discussions qui existent ces jours-ci, des restrictions peuvent parfois être décidées et appliquées par les organes de sécurité. »
Évoquant l’échec de l’énorme appareil de propagande des mollahs, le quotidien officiel Etemad a écrit : « aujourd’hui, les médias officiels – pour quelque raison que ce soit – ont perdu leur souffle. C’est comme une maison qui s’effrite brique par brique et s’effondre. »
Le 21 septembre, selon l’agence de presse Mehr, le colonel des pasdaran Heydari, commandant de l’unité féminine des forces spéciales, a déclaré : « pour la première fois, l’unité féminine des unités spéciales de la police est entrée en scène pour contrôler les émeutes (…) Pour la première fois, nous avons constaté la présence de femmes parmi les individus qui troublaient l’ordre et la sécurité ; certaines de ces femmes étaient des meneuses des manifestants et, en plus de faire de la propagande, elles lançaient des slogans en faveur d’un changement de régime (…) Il a été décidé que l’unité des femmes arrêterait celles qui perturbaient l’ordre et la sécurité. » Il a ajouté: « Jusqu’à présent, nous avons arrêté huit femmes qui étaient des meneuses des protestations. »
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a salué les courageux manifestants dans tout le pays. Elle a déclaré que l’esprit de combat des femmes et des filles, aux côtés des jeunes et des hommes épris de liberté, forcent les pasdaran à battre en retraite face aux cris de « à bas Khamenei ». Cela annonce, a-t-elle estimé, l’avènement d’une république démocratiquement élue basée sur l’égalité des sexes et la souveraineté populaire. Elle a ajouté : dans la lutte pour renverser la dictature religieuse et établir la démocratie et la souveraineté populaire en Iran, la solidarité entre les différentes catégories, les étudiants, les enseignants, les éducateurs, les agriculteurs et les travailleurs, est mille fois plus forte que la répression et la terreur de Khamenei.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 22 septembre 2022
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