Mahsa a été victime de la brutale police des mœurs à Téhéran. Elle appartenait à la minorité ethnique kurde de la ville de Saqqez, dans le nord-ouest de l’Iran. Son nom a fait la une des journaux à travers le monde, avec plus de 8 millions de publications sur les réseaux sociaux, et a déclenché une nouvelle vague de protestations dans trois provinces et des dizaines de villes.
Mahsa a été arrêtée le 13 septembre et battue par la police des mœurs sous prétexte d’être « mal-voilé ». Elle est tombée dans le coma pendant trois jours.
Mahsa ne savait peut-être pas que sa vie et sa mort allumeraient un feu sous les cendres de la colère sociale en Iran. L’Iran compte des dizaines de millions de filles et de femmes comme Mahsa, opprimées par un régime misogyne. La dictature religieuse a assassiné des dizaines de milliers d’opposants dans ses cachots et à la potence au cours des quatre dernières décennies.
Sa photo et son nom ont largement circulé sur les réseaux sociaux et ont été le sujet le plus tendance derniers jours. Des personnalités internationaux et artistes ont exprimé leur soutien à Mahsa et à toutes les femmes iraniennes.
Les réseaux sociaux n’étaient pas le seul lieu de protestation. Les gens sont rapidement descendus dans la rue et les manifestations sont devenues une scène d’affrontement entre la population et les forces répressives. Quatre manifestants ont été abattus et des centaines ont été blessés.
Les derniers rapports du Kurdistan, de Téhéran et de Karaj indiquent que les manifestants scandaient des slogans contre le régime dans son intégralité et déchiraient les affiches du chef suprême des mollahs Ali Khamenei et de son cerveau terroriste éliminé Qassem Soleimani.
L’Iran, qui a été le théâtre de huit soulèvements majeurs ces dernières années, souffre d’une économie en déclin, victime des politiques monopolistiques et de la corruption systématique.
« Je fais une annonce officielle… nous sommes arrivés au bout du chemin, ce qui signifie que nous sommes complètement coupés du peuple et que le peuple a perdu tout espoir en nous. Nous sommes arrivés à la toute fin. Nous sommes obligés de faire passer nos mesures en recourant à la force », a averti Rasoul Montajabnia, un ancien haut responsable du régime, le 12 septembre.
Le meurtre brutal de Mahsa n’est ni le premier ni le dernier crime du régime génocidaire. La vague actuelle de protestations n’est pas non plus le premier ou le dernier effort du peuple iranien pour renverser la dictature. Mais la réaction de la société au meurtre de Mahsa Amini a montré que la rage de la nation contre l’ensemble de l’establishment au pouvoir est bien plus profonde qu’un acte émotionnel temporaire. C’est une frustration de quatre décennies qui éclate avec force.
Source: CNRI
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