vendredi 16 septembre 2022

Zhina Amini tombe dans le coma 2 heures après son arrestation par les patrouilles d’orientation

 Zhina Amini (Mahssa) est tombée dans le coma après avoir été battue par la patrouille d’orientation. Le niveau de conscience de cette jeune fille de 22 ans a atteint 3. Les médecins ont perdu tout espoir pour elle.

Zhina Amini et son frère Kiarach (Ashkan) ont été attaqués et battus par la patrouille d’orientation le 14 septembre 2022, alors qu’ils entraient dans la station de métro Haqqani à Téhéran. 

Après avoir passé Zhina Amini à tabac, les forces de la patrouille d’orientation l’ont emmenée au centre de détention notoire de Vozara, dans le centre-ville de Téhéran.

Zhina Amini a subi une commotion cérébrale après quelques heures passées au centre de détention de Vozara, en raison des coups et des blessures qu’elle a subis. Elle a été transférée à l’hôpital Kasra de Téhéran.

Selon les sources kurdes des droits de l’Homme, à minuit le mercredi 14 septembre, les médecins ont déclaré que l’état de Zhina Amini était très grave et que son niveau de conscience était de 3.

Les médecins ont également abandonné tout espoir d’améliorer l’état de Zhina Amini. Selon leur diagnostic, elle a eu une crise cardiaque et une mort cérébrale.

L’hôpital de Kassra est entièrement sous le contrôle des forces de police et des agents des renseignements. Les parents de Zhina Amini étaient avec leur fille à l’hôpital.

Les services des renseignements ont menacé la famille de Zhina Amini (Mahssa) et interdit d’interviewer les médias étrangers, faute de quoi ils auraient des problèmes.

Kiarach Amini, le frère de Zhina, a été sévèrement battu par les patrouilles d’orientation lorsque sa sœur a été arrêtée. Le service des renseignements l’a également menacé de ne pas avoir le droit d’interviewer les médias.

Zhina Amini (Mahssa), originaire de Saqqez, est venue de Sanandaj à Téhéran avec sa famille pour un voyage d’agrément. Elle a été arrêtée mardi soir à l’entrée de l’autoroute Haqqani par les forces de la patrouille d’orientation.

Kiarach Amini : j’ai couru à l’hôpital de Kassra

Kiarach, le frère de Mahssa, a résisté à l’arrestation de sa sœur, et les agents l’ont également violemment traité. Il a réussi à se libérer des officiers. Ils lui ont dit qu’ils emmèneraient sa sœur à la police de sécurité morale de l’avenue Vozara et qu’ils la libéreraient après une heure de « cours d’éducation » !

Kiarach a déclaré : « Lorsque je suis arrivé devant le bâtiment, environ 60 à 70 personnes avaient apporté des vêtements pour leurs filles détenues et attendaient là. Lorsque quelques jeunes femmes ont été libérées, il y a soudain eu un cri. Nous avons tous frappé à la porte du bâtiment et grimpé sur la porte. Mais ils n’ont pas ouvert la porte. À un moment donné, des agents sont sortis avec des gaz lacrymogènes et des matraques et nous ont attaqués. Tout mon corps est meurtri. Mes yeux brûlent depuis hier soir. « Cinq minutes plus tard, une ambulance a quitté le bâtiment ».

Kiarach a poursuivi avec colère : « Toutes les filles qui sont sorties ont dit : « Quelqu’un a été tué ». J’ai montré la photo de Mahssa aux filles. L’une d’elles a dit que Mahssa était dans ses bras au moment où elle avait un problème. J’étais choquée et effrayée. J’ai demandé à un soldat ce qui s’était passé. Il a dit qu’un de nos soldats avait été blessé. Ils ont menti. Mahssa était dans cette ambulance. Je ne l’ai pas cru. J’ai couru à l’hôpital de Kassra. »

Deux heures seulement après l’arrestation, les médecins de l’hôpital de Kassra ont annoncé la mort cérébrale de Zhina Amini en annonçant le diagnostic de crise cardiaque et d’attaque cérébrale simultanées.

Le frère de Mahssa a souligné que, bien qu’ils ne lui aient pas permis de filmer sa sœur, il a vu de ses propres yeux que le visage de Mahsa était tuméfié et que ses jambes étaient meurtries.

Le site d’État Khabaronline.ir a écrit : « Selon Kiarach, frère de Zhina Amini, il n’a fallu que deux heures à partir de l’arrestation de Mahssa pour la retrouver dans le coma. » (15 septembre 2022)

Le journal d’État, Sobhe Ma, a également écrit le même jour : « Une jeune femme est soignée à l’hôpital Kassra de Téhéran en raison de la gravité de ses blessures et de ses graves lésions cérébrales après un conflit avec la patrouille d’orientation. »

Je vais continuer à porter plainte

« Je vais continuer à porter plainte », a déclaré Kiarach Amini, frère de Zhina Amini. Lorsqu’il s’est rendu au bureau du procureur, on lui a remis une lettre lui indiquant qu’il devait se rendre au bâtiment Vozara, à l’endroit même où sa sœur a été tuée ! Kiarach a déclaré : « Je ne laisserai pas cette histoire se terminer en silence. Je diffuserai cette nouvelle dans tout l’Iran et je poursuivrai ma plainte. »

Il a dit avec douleur et colère, « Je n’ai plus rien à perdre ».

La patrouille d’orientation ou le tueur de femmes iraniennes

La présidence d’Ebrahim Raïssi s’est caractérisée par une série d’exécutions et la suppression brutale des femmes.

Le 5 juillet, Raïssi a ordonné la remise en œuvre d’un plan intitulé « Stratégies de diffusion de la culture de la chasteté », adopté en 2005 par le Conseil suprême de la révolution culturelle pour faire respecter le port du voile obligatoire. La répression à l’encontre des femmes a donc pris une ampleur sans précédent au début du mois de juillet, touchant tous les domaines de la vie des femmes iraniennes éprises de liberté.

Le traitement réservé par les patrouilles des mœurs aux femmes éprises de liberté a été si dur et inhumain que même les responsables du régime ont été contraints de s’exprimer.

La répression des femmes est allée jusqu’à arracher des aveux forcés aux opposants au hijab obligatoire et à les diffuser à la télévision d’État. Cela prouve que le sort du régime des mollahs est lié aux libertés des femmes qui représentent une menace existentielle pour le régime clérical.

Le passage à tabac sauvage et la mort cérébrale de Zhina Amini (Mahssa) est une nouvelle manifestation de violence et de brutalité à l’encontre des femmes libres d’Iran.

Source: CNRI Femmes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire