Le 16 septembre 2022, une nouvelle vague de manifestations anti-régime a éclaté en Iran. Des troubles ont été signalés dans au moins 145 villes des 31 provinces du pays, dont 16 universités, le dimanche 25 septembre. Certains jours à Téhéran seulement, au moins 30 endroits étaient le théâtre de manifestations violentes d’une population excédée par quarante ans de dictature religieuse.
Jusqu’à présent, plus de 180 manifestants ont été tués par balles des forces répressives. Des centaines ont été blessés et plus de 8 000 ont été arrêtés à ce jour.
Alors que les protestations se poursuivaient face à la répression, des familles de détenus se sont rassemblées devant la tristement célèbre prison d’Evine pour exiger la libération de leurs proches.
Les gens, en particulier les jeunes, ont confronté la répression brutale des forces répressives. Dans des dizaines de cas, les contre-attaques de jeunes ont pu libérer les personnes arrêtées par la police et les agents en civil (affiliées aux Gardiens de la révolution islamique ou au ministère du Renseignement). Plusieurs membres du Basij ont été tués lors des affrontements.
Alors que le meurtre de Mahsa Amini sous la garde de la « police de la moralité » a été le premier déclencheur des manifestations, les revendications populaires sont allées au-delà pour exiger le renversement du régime dans son intégralité. Les slogans du peuple étaient : « Mort au dictateur », « Mort à Khamenei », « Je tuerai celui qui a tué ma sœur », « Khamenei est un meurtrier, son règne est illégitime », « Mort au tyran, que ce soit le Shah ou le Guide Suprême », et « Même si nous mourons, nous reprendrons l’Iran ».
Caractéristiques des protestations
1- Les manifestations se sont poursuivies malgré la répression brutale du régime et les arrestations généralisées.
2- Les protestations ont une dimension nationale. Les villes et les provinces qui étaient paisibles lors des soulèvements de 2009 et 2019 se sont maintenant soulevées avec des slogans unifiés, exigeant la chute du régime dans son intégralité et scandant contre la plus haute autorité du régime, Ali Khamenei.
3- Des manifestations simultanées dans les grandes villes et à Téhéran, où parfois 30 endroits ont été impactées – au nord, au sud, au centre, à l’est et à l’ouest de la ville – expriment toutes des revendications similaires. C’est la première fois que toutes les parties de Téhéran sont impliquées dans un soulèvement. La capitale compte 10 millions d’habitants, avec de grandes disparités de classe et des inégalités économiques et sociales. La situation actuelle montre que le soulèvement est soutenu non seulement par un ou quelques secteurs sociaux spécifiques, mais également par l’ensemble de la société en Iran.
4- Un large éventail de groupes sociaux participent aux manifestations à travers le pays, y compris les classes défavorisées, qui étaient autrefois faussement considérées comme la base sociale du régime, ainsi que la classe moyenne et les intellectuels. Ainsi, il y a une fusion des intellectuels et des couches les plus défavorisées de la société, tous unis pour exiger le renversement du régime.
5- La détermination du peuple, en particulier celle de la jeunesse, et son approche décisive contre la répression brutale, ont conduit à l’émergence d’un esprit combatif omniprésent et visible en contraste frappant avec une attitude soumise, défaitiste et passive.
6- Des affiches, des bannières, des statues de Khamenei, Qassem Soleimani et d’autres dirigeants du régime, ou tout ce qui porte l’insigne du régime, ont été incendiés par les jeunes dans la plupart des villes.
7- Et surtout, la nature organisée des manifestations a conduit à leur persistance et à leur résilience.
La stratégie des Unités de Résistance
– L’une des caractéristiques majeures de ces manifestations est le rôle direct et indirect des Unités de Résistance affiliées au mouvement des Moudjahidine du Peuple (OMPI ou MEK) dans leur organisation et, plus important encore, dans leur continuation.
– À partir de 2014, l’OMPI a contribué à organiser les « unités de résistance », qui, bien qu’affiliées à l’organisation, sont des citoyens ordinaires de toutes les secteurs de la société. Les conditions objectives de la société, c’est-à-dire les griefs sociaux et politiques profonds, ont facilité la formation des unités de résistance.
La formation des Unités de Résistance
– Au cours des dernières années, des unités de résistance se sont progressivement mises en place dans tout le pays et ont commencé leurs activités en écrivant des slogans sur les murs, en distribuant des messages de la direction de la Résistance iranienne ou en installant des affiches dans des lieux publics…
– L’une des caractéristiques essentielles des unités de résistance est que leurs membres sont intégrés dans la société. La plupart sont étudiants, employés, ouvriers ou exercent d’autres professions. Ce ne sont pas des forces clandestines. La présence des membres des Unités de Résistance dans leurs communautés respectives leur offre la possibilité de disposer des moyens de première nécessité et, en même temps, la capacité et la flexibilité de se regrouper et de reconstituer leurs équipes si nécessaire.
– Au cours des dernières années, des centaines de membres des Unités de Résistance et des milliers d’autres personnes ont été arrêtées en raison de leur lien avec les Unités de Résistance. Certains ont été soumis aux formes de torture les plus graves, tandis que d’autres ont été condamnés à de longues peines de prison, voire à l’exécution. Mais malgré la répression sévère et les arrestations généralisées, le régime n’a pas été en mesure d’éradiquer les Unités de la Résistance. Au contraire, la tendance à la formation d’unités de résistance a connu une augmentation dans tout le pays.
– Les Unités de Résistance, initialement des équipes de plusieurs personnes, sont devenues des groupes et des unités plus larges au cours de leur croissance. Malgré le voile épais de la répression, ils ont néanmoins établi des niveaux de communication efficaces entre les différentes unités de résistance.
– 1 000 unités de résistance ont envoyé des messages vidéo (tout en agissant conformément aux directives de sécurité) depuis l’intérieur de l’Iran au sommet mondial «Pour un Iran libre » en juillet 2021, soulignant leur détermination à continuer à se battre jusqu’au renversement du régime.
– 5 000 membres des Unités de la Résistance ont envoyé des messages vidéo similaires depuis l’intérieur de l’Iran lors du Sommet mondial sur l’Iran libre en juillet 2022, dévoilant une croissance de 500 % du nombre de ces unités malgré le règne brutal de terreur et de répression.
Le rôle des unités de résistance dans les récentes manifestations
– Le rôle et les fonctions des unités de résistance dans les récentes manifestations sont multiformes. Les unités de résistance ont été activement présentes dans les manifestations. Les slogans de ces protestations, qui étaient sensiblement unifiées dans tout le pays, sont une indication du caractère organisé du soulèvement. Une telle organisation est l’une des principales fonctions des unités de résistance.
– Dans le cadre de ses stratagèmes, le régime a envoyé les forces paramilitaires Basij pour infiltrer les manifestants en tant qu’individus ordinaires. Il a ensuite tenté de créer des divisions parmi les manifestants en utilisant des slogans de diversion et a tenté de concentrer les revendications sur les questions civiques. Les unités de résistance ont pu neutraliser de tels complots et focalisé leurs slogans sur l’impératif de renverser la dictature. Ils ont également expulsé les agents du régime des rangs des manifestants après les avoir identifiés.
– Une autre fonction des Unités de Résistance était d’affronter les forces oppressives du régime, en particulier les agents « en civil » qui ont joué un rôle crucial dans la répression des manifestations de 2019 et 2017. En affrontant en repoussant les agents de la répression, les unités de Résistances ont élevé l’esprit de résistance chez les manifestants. Ces actes ont joué un rôle décisif dans la prolongation du soulèvement.
– La fonction des Unités de Résistance ne se limite pas aux protestations. Leurs activités, en particulier au cours de l’année écoulée, ont eu un impact sérieux sur la fissuration du mur de la répression dans le pays. Parmi ces activités figurait l’incendie de la statue de Qassem Soleimani, l’ancien commandant de la Force Qods, quelques heures seulement après son inauguration. Suite à cette action audacieuse, les autorités du régime ont réagi avec désespoir et reconnu le fait que les unités de résistance deviennent une force avec laquelle il faut compter.
– Brûler et cibler les centres de répression du régime, qui sont hautement méprisés dans la société, a fourni une inspiration et un modèle pratique à de nombreux jeunes lors des récentes manifestations. Les activités des Unités de Résistance ont ainsi déclenché et diffusé l’esprit de Résistance et la capacité de tenir tête au régime et à ses forces répressives.
– Les unités de résistance veillent à ce que les protestations soient soutenues et organisées. Ils sont devenus des modèles pour la jeune génération, lui montrant la voie pour défier le régime.
– À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Khomeiny, les unités de résistance, avec l’aide d’infiltrés d’infiltrés dans le régime, ont mené de vastes opérations au cours desquelles elles ont contrôlé et détruit 5 138 caméras de vidéosurveillance installées dans le mausolée de Khomeiny, les centres gouvernementaux et diverses autres institutions. Dans un autre acte de Résistance au début de 2022, ils ont réussi à prendre le contrôle et à diffuser des messages de Maryam Radjavi sur plusieurs chaînes de télévision d’État, ce qui a eu un impact énorme sur la population qui n’avait jamais connu de telles interruptions à la télévision d’État depuis 43 ans.
– Les hauts dirigeants du régime, ainsi que divers responsables de haut rang et de rang inférieur, expriment constamment leur inquiétude et leur anxiété face au rôle croissant de l’OMPI et de ses unités de résistance en Iran.
Conclusion
Au-delà des manifestations sporadiques ou même des soulèvements à l’échelle nationale, les développements dans l’Iran d’aujourd’hui révèlent une voie qui mènera à une révolution démocratique. Le peuple iranien, qui a renversé la dictature monarchique en 1979 et se soulève aujourd’hui contre la dictature religieuse en place, ouvrent la voie à une nouvelle révolution démocratique. Cette révolution rejette toute forme de dictature et de gouvernement par un individu, que ce soit une dictature héréditaire ou une dictature qui opère sous le couvert de la religion ou au nom de Dieu. Le peuple iranien rejette la misogynie et reconnaît la pleine égalité des sexes dans tous les aspects, en particulier dans la direction politique. Ce sera une révolution en faveur d’une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’État.
La persistance des manifestations anti-régime dans tout le pays et l’enthousiasme des jeunes à affronter les forces répressives représentent un signe de la société en faveur de la stratégie de l’OMPI et de la Résistance iranienne pour renverser le régime tout en rejetant toutes les spéculations en faveur de la coopération avec des segments au sein du CGRI.
Une révolution démocratique en Iran est en marche. Le renversement du régime des mollahs arrivera tôt ou tard. C’est inéluctable.
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