Le 30 juin 2018, deux agents iraniens ont été arrêtés par les autorités alors qu’ils se dirigeaient vers la frontière française. Plus de 500 grammes de TATP hautement explosif ont été trouvés dans une trousse de toilette. Les policiers ont ensuite partiellement explosé l’engin par un robot de neutralisation de bombe. Bien qu’un périmètre sûr ait été mis en place au préalable, un policier belge a été légèrement blessé par l’explosion. L’incident a illustré le potentiel pour une tuerie de masse si la bombe avait été placée là où elle était prévue.
Le lendemain, Assadi a été arrêté au Luxemburg avant de pouvoir retourner en Autriche où il occupait un poste diplomatique et jouissait de l’immunité diplomatique. L’enquête et le procès qui ont suivi ont établi un certain nombre de faits essentiels, notamment le fait qu’Assadi avait personnellement transporté des explosifs et un détonateur en Europe depuis l’Iran avant de les remettre à ses complices lors d’une réunion à Luxembourg. Les procureurs belges ont également indiqué très clairement qu’Assadi n’avait pas agi de son propre chef mais avait reçu des ordres de haut niveau au sein du régime iranien.
Un tel engagement de haut niveau en faveur d’un acte de terrorisme sur le sol européen était révélateur des graves problèmes auxquels le régime s’est trouvé à la suite d’un soulèvement national de 2017 et début de 2018. Ces problèmes persistent à ce jour, avec l’Iran ayant depuis subi huit autres soulèvements, le plus important (2019) englobant près de 200 villes et villages.
Une grande partie des mouvements est attribuable aux efforts d’organisation des «unités de résistance» affiliées à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, la même organisation qu’Assadi a ciblée avec son complot de 2018. La cible prévue de la bombe était un centre d’exposition dans la ville française de Villepinte, à l’extérieur de Paris, où le Conseil national de la résistance iranienne avait organisé un certain nombre de rassemblements les étés précédents pour appeler la population iranienne à se débarrasser de la dictature théocratique.
En remettant les explosifs, Assadi aurait ordonné à ses agents de placer la bombe aussi près que possible de la scène et de la faire exploser au moment de l’intervention de Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI. Cela a illustré que le désir de porter un coup à l’opposition avait pris le dessus sur les autres considérations du régime. Puisque la nature de l’attaque aurait certainement entraîné des blessures et des pertes de vie parmi les dignitaires européens et américains qui étaient assis à proximité.
L’OMPI et le CNRI et leurs partisans ont commencé à critiquer les puissances occidentales peu de temps après l’arrestation d’Assadi lorsqu’il est devenu clair qu’ils n’avaient guère l’intention d’exiger des comptes des hautes autorités iraniennes. L’état actuel d’instabilité à l’intérieur de l’Iran permet de croire que les mêmes raisons existent pour de futures tentatives d’attaquer l’opposition, même au risque d’un incident international.
Cela signifie que le régime iranien jouit d’un sentiment d’impunité de longue date, qui a été renforcé à la suite du complot terroriste de 2018, et qui devrait encore être renforcé si Assadi est libéré comme prévu. La lettre de mardi au Premier ministre belge Alexander De Croo soulignait que cette libération « bafouerait l’État de droit et favoriserait une plus grande impunité pour le régime et ses responsables impliqués dans le terrorisme et crimes contre l’humanité ».
La lettre ajoute que la libération « encouragerait également davantage de terrorisme iranien sur le sol de l’UE et rassurerait les responsables de l’État iranien sur le fait qu’ils pourraient échapper à leur responsabilité pour des crimes internationaux majeurs« .
La lettre averti que « l’Iran se livre actuellement à une diplomatie des otages » et si la Belgique devait récompenser cette stratégie par la libération d’un prisonnier aussi célèbre, cela ne ferait qu’encourager le régime à prendre encore plus de ressortissants occidentaux en otage tout en exigeant toujours plus concessions en échange de leur libération. Actuellement, une vingtaine d’otages sont détenus en Iran, et il pourrait y en avoir beaucoup d’autres dont les cas n’ont pas encore été rendus publics.
Le décor était planté pour un échange le 11 mars. C’est la date à laquelle l’Iran et la Belgique ont signé un accord pour le « Transfèrement des personnes condamnées ». Le traité n’a été rendu public que lorsqu’il a été présenté au parlement belge fin juin, et fin août, il avait été approuvé par les législatures des deux pays. Dans le même temps, il avait été fermement condamné par d’innombrables critiques du régime iranien.
La déclaration de mardi est signé par des personnalités telles que l’ambassadeur américain Ken Blackwell, l’ancien ministre canadien des Affaires étrangères John Baird et le professeur Stefan Trechsel, ancien président de la Commission européenne des droits de l’homme.
La déclaration a averti que le libellé du traité en suspens garantit effectivement qu’Assadi sera gracié par son propre gouvernement dès son retour en Iran, ce qui pourrait lui ouvrir la porte pour continuer à superviser à distance les opérations contre des cibles occidentales, avec peu de crainte de représailles ou des conséquences. La lettre conclu : «Plutôt que de contribuer à favoriser l’impunité pour le régime iranien en libérant un terroriste condamné, le gouvernement belge devrait déclarer sans équivoque qu’Assadollah Assadi ne sera pas relâché vers l’Iran et qu’il doit purger le reste de sa peine en Belgique. »
Source: CNRI
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