Transfert soudain et situation actuelle
Le retrait brutal et inexpliqué du prisonnier politique Mehdi Vafaei Sani de la section 7 de la prison d’Evine a accentué l’incertitude quant à son sort. Les autorités judiciaires et sécuritaires n’ont fourni aucune information concernant les raisons ou la destination de ce transfert. Sa famille reste totalement dans l’ignorance et privée de tout contact avec lui. De tels déplacements soudains de prisonniers politiques, répétés ces dernières années, sont largement considérés comme un exemple manifeste de pratiques opaques et une grave violation des droits des détenus.
Contexte : arrestation et condamnation
Né à Téhéran en 1984, le prisonnier politique Mehdi Vafaei Sani a été arrêté le 8 juin 2022 par les forces de sécurité. Après plusieurs semaines d’interrogatoires, il a été inculpé de « propagande contre le régime » et « réunion et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale », en raison de liens présumés avec l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran. Le tribunal révolutionnaire de Téhéran, lors d’un procès à huis clos, l’a condamné à six ans de prison. Depuis son arrestation, il a été détenu dans différentes sections de la prison d’Evin, sous de sévères restrictions et une forte pression sécuritaire.
État de santé et refus de soins médicaux
Au cours de sa détention, le prisonnier politique Mehdi Vafaei Sani a souffert à plusieurs reprises de graves problèmes de santé. En mars 2023, il s’est effondré dans sa section et est resté inconscient pendant plusieurs heures. Au lieu de lui prodiguer des soins d’urgence, les autorités pénitentiaires l’ont enchaîné avec des menottes et des fers aux pieds avant de le transférer à la clinique de la prison, d’où il a été renvoyé sans traitement approprié. Des rapports plus récents indiquent qu’il serait atteint d’un cancer gastro-intestinal et souffrirait également de fortes douleurs à l’estomac et au dos. Le refus persistant d’examens spécialisés et d’un traitement hospitalier met sa vie en danger immédiat.
Conditions carcérales et violation de la séparation des délits
Il a purgé une partie de sa peine dans la section 8 de la prison d’Evine, où les prisonniers politiques sont détenus aux côtés de personnes condamnées pour des crimes violents ou de droit commun. Cette situation viole directement le principe de séparation des délits et expose les détenus politiques à des menaces psychologiques et physiques. De nombreux cas de harcèlement, de destruction d’effets personnels et de menaces de violence ont été signalés, sans que les autorités carcérales n’apportent de protection.
Persécution de la famille
La pression exercée sur le prisonnier politique Mehdi Vafaei Sani touche également sa famille. Sa mère, Masoumeh (Shiva) Esmaeili, a été arrêtée en mars 2023 et, après de lourds interrogatoires, condamnée en juin 2023 à dix ans de prison. Elle purge actuellement sa peine à Evin. De plus, son cousin, Mohammad Javad Vafaei Sani, est détenu à la prison de Vakilabad à Mashhad et encourt la peine de mort. Trois membres d’une même famille emprisonnés dans des conditions lourdes illustrent la répression systématique visant les familles d’activistes politiques.
Dimensions relatives aux droits humains
Le transfert secret de Mehdi Vafaei Sani, associé au manque d’informations pour sa famille et au refus persistant de soins médicaux, constitue des violations flagrantes des droits reconnus au niveau international, notamment :
– Le droit à la sécurité personnelle (article 9, Déclaration universelle des droits de l’homme).
– Le droit à un accès à un conseil juridique et à des contacts familiaux (article 10, DUDH).
– Le droit à la santé et aux soins médicaux (article 12, Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels).
Appel à la communauté internationale
L’incertitude entourant le sort de Mehdi Vafaei Sani et son besoin urgent de traitement médical mettent sa vie en danger immédiat. Les organisations de défense des droits humains et la communauté internationale sont appelées à agir rapidement pour clarifier sa situation, garantir son accès à des soins médicaux adéquats et tenir les autorités iraniennes responsables des violations persistantes contre les prisonniers politiques.


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