À l’université Khajeh Nasir, des étudiants se sont rassemblés le mardi 7 octobre, scandant « L’étudiant peut mourir, mais ne cédera jamais à l’humiliation ». Les manifestants, qui ont rempli la cour de la faculté de génie électrique, ont réclamé de meilleures conditions de vie dans les dortoirs, le rétablissement des services de transport, des repas abordables et la fin des expulsions et des mesures de sécurité.
Selon une chaîne Telegram affiliée à l’université, cette manifestation – la plus importante de l’université depuis deux ans – faisait suite à quatre nuits de troubles dans les dortoirs et s’est déroulée « de manière indépendante, sans lien avec aucune association étudiante officielle ».
Des agents en civil, vraisemblablement affiliés au ministère du Renseignement, ont été vus en train de contrôler les cartes d’étudiants, mais les manifestants ont juré de poursuivre leurs actions jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.
La colère étudiante s’est propagée au-delà de Téhéran. À Hamedan, des manifestants de l’université Bu-Ali, rejoints par des habitants, ont protesté contre la présence d’étudiants irakiens liés à la milice Hashd al-Shaabi, scandant « Les Iraniens peuvent mourir, mais ne céderont jamais ».
Des rassemblements parallèles ont eu lieu parmi les travailleurs du pétrole et du gaz d’Ahvaz et des champs du sud, les enseignants de Téhéran et les boulangers de Saveh, qui ont dénoncé l’effondrement économique et les salaires impayés. Des retraités du secteur pétrolier se sont également rassemblés à Ahvaz pour réclamer des retraites équitables et la justice.
Ces manifestations coïncident avec l’aggravation de la crise économique, qui, de l’aveu même des législateurs, a fait grimper les prix de certains produits de 200 % ces derniers mois. Lors d’une séance d’une franchise inhabituelle, plusieurs députés ont averti que l’inflation et la mauvaise gestion avaient « ébranlé la patience de la population », exhortant le gouvernement à agir avant que « les troubles sociaux ne s’aggravent ».
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères du régime, Abbas Araghchi, a célébré la « Semaine de la police » en saluant les forces de sécurité pour leur « maintien de la stabilité », alors même que ces mêmes forces intensifiaient leur présence sur les campus et dans les usines.
L’escalade des manifestations à travers l’Iran – des salles de classe aux raffineries – témoigne de ce qu’un étudiant a qualifié de « réveil et de solidarité au sein d’une génération qui ne restera plus silencieuse ».

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