Un cas tragique survenu en Iran met en lumière les conséquences mortelles du mariage d’enfants et de la violence domestique. Halimeh Habibollahi, 22 ans, mère de deux enfants, originaire d’Izeh, dans le sud-ouest de l’Iran, aurait été tuée dans la ville portuaire de Bandar Abbas, dans le sud du pays. Sa mort, initialement déclarée comme un suicide par pendaison, a été contestée par sa famille et ses proches, qui allèguent un acte criminel orchestré par son mari violent.
Un passé tragique
Halimeh Habibollahi a été victime d’un mariage forcé et de violences domestiques. Ayant grandi à Izeh, elle a été contrainte d’épouser son cousin, Ashkan Habibollahi, après que sa famille a découvert qu’elle avait eu une relation avec un autre garçon lorsqu’elle était adolescente.
Cette union forcée a marqué le début d’une vie marquée par la violence. Le mari de Halimeh Habibollahi était connu pour ses violences physiques, à tel point que son beau-père refusait de la laisser seule avec lui, craignant pour sa sécurité.
Halimeh Habibollahi vivait dans un village de la province de Chaharmahal et Bakhtiari avant que son mari ne l’emmène avec leurs enfants à Bandar Abbas sous prétexte de rendre visite à sa sœur.
La mort suspecte
Le matin du vendredi 22 novembre, le mari d’Halimeh a affirmé qu’elle s’était suicidée en se pendant à un tuyau de gaz d’un mètre dans la maison où ils vivaient. Cependant, des membres de la famille et des sources informées ont rejeté la thèse du suicide, arguant que sa stature physique ne lui permettait pas de se pendre de cette manière. Ils pensent que sa mort est un meurtre prémédité déguisé en suicide.
Les proches d’Halimeh Habibollahi insistent sur les antécédents de violence de son mari et sur les circonstances entourant sa mort, qui laissent penser qu’il s’agit d’une tentative délibérée de dissimuler le crime. Ce meurtre présumé a attiré l’attention sur la violence incontrôlée à l’encontre des femmes et sur les pressions sociétales qui favorisent ces abus.
Un problème largement répandu
L’histoire d’Halimeh Habibollahi est tragiquement commune en Iran, où le mariage des enfants et la violence domestique sont des problèmes systémiques. Les mariages forcés, en particulier chez les adolescents, entraînent souvent des traumatismes et des abus qui durent toute la vie. Les femmes qui se trouvent dans cette situation n’ont souvent aucun recours en raison de la stigmatisation sociale, de l’absence de protection juridique et des normes patriarcales.
L’augmentation de la violence à l’égard des femmes en Iran, y compris les abus domestiques et les fémicides, est profondément ancrée dans les lois intrinsèquement misogynes du régime. Ces lois comprennent des dispositions qui désignent le père ou le grand-père paternel comme le gardien des droits du sang d’une fille et autorisent ce que l’on appelle les « crimes d’honneur », accordant aux pères, aux frères, aux maris et aux beaux-parents une impunité virtuelle pour le meurtre de femmes sous le prétexte de défendre l’« honneur ».
Dans un régime qui a ancré et institutionnalisé la violence à l’égard des femmes, les simples appels à la prévention de cette violence ne suffisent pas à résoudre le problème.
La seule solution viable réside dans un changement de régime. Ce n’est qu’alors, sous une république démocratique en Iran, que les femmes iraniennes pourront connaître la paix, la sécurité et la dignité de vivre dans une société sûre et équitable.
Source: CNRI Femmes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire