Akbari, un père de quatre enfants du village de Yulqunlu près de Malekan, a été arrêté le 8 novembre 2024, comme suspect dans une affaire de meurtre vieille d’un an et demi. Avec quatre autres personnes, il a été détenu malgré l’absence de preuves le reliant au crime. Pendant sa détention, Akbari a été soumis à des tortures atroces : il a notamment été pendu la tête en bas, laissé dans des vêtements mouillés à des températures glaciales, et privé de nourriture et d’eau pendant de longues périodes. On lui a arraché les ongles des pieds et il a été battu si violemment qu’il a dû recevoir des soins médicaux d’urgence.
Les agents du régime ont fait pression sur Akbari pour qu’il avoue, en le menaçant de l’accuser de crimes sans rapport avec ses crimes, comme l’assassinat de personnalités étrangères. Après des heures de traitement inhumain, il a été contraint d’admettre sa culpabilité. Akbari est ensuite revenu sur ses aveux devant un procureur, affirmant qu’ils avaient été extorqués sous la torture, mais le régime a intensifié les sévices, ordonnant un « interrogatoire technique », un euphémisme pour désigner une torture plus intense.
Malgré son état critique, Akbari a été transféré en cellule d’isolement dans la prison de Maragheh, où le personnel médical a averti à plusieurs reprises qu’il avait besoin d’être hospitalisé immédiatement. Ces supplications ont été ignorées jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Akbari a finalement été envoyé à l’hôpital Sina de Maragheh, où il est décédé le 16 novembre après deux jours dans le coma. Sa mort souligne la combinaison mortelle de violence incontrôlée et de négligence médicale délibérée du régime.
Le régime a réagi rapidement pour enrayer les conséquences de la mort d’Akbari. Les forces de sécurité ont menacé sa famille de se taire et ont organisé un enterrement précipité de nuit avec seulement 20 minutes de préavis – un acte inhabituel et culturellement inacceptable dans la région, destiné à étouffer le tollé public. Malgré cela, un nombre important de résidents locaux ont assisté à l’enterrement, défiant les efforts du régime pour réprimer la dissidence.
Une banderole célébrant l’arrestation d’Akbari par la police a été retirée à la hâte de Malekan après que la nouvelle de sa mort se soit répandue, mettant encore plus en évidence les tentatives désespérées du régime pour contrôler le récit.
La nouvelle de la mort d’Akbari a déclenché l’indignation à Malekan, où les citoyens se sont rassemblés devant le bureau du pouvoir judiciaire pour exiger justice. Le régime a réagi avec sa brutalité habituelle, en déployant la police anti-émeute et des agents en civil pour réprimer les manifestations et imposer un climat de peur. Le procureur local aurait fui les lieux alors que les tensions s’intensifiaient, soulignant l’incapacité du régime à justifier ses actions face à la colère croissante de la population.
Le cas d’Akbari n’est pas un incident isolé mais s’inscrit dans un schéma plus large de violence systémique sous la dictature cléricale iranienne. Ces derniers mois, d’autres détenus sont morts dans des circonstances similaires, sans que les auteurs de ces crimes soient tenus pour responsables. Les autorités ont admis que les décès en détention sont un problème récurrent, mais le régime continue de recourir à la torture et aux aveux obtenus sous la contrainte pour fabriquer des dossiers juridiques et intimider la population.
En vertu de la loi iranienne, la sécurité des détenus est de la responsabilité de l’organisme qui procède à l’arrestation. Cependant, le régime viole systématiquement ses propres lois, et les aveux obtenus sous la torture restent une base légale pour des peines sévères, y compris l’exécution. Ce recours généralisé à la violence n’est pas un signe de force mais le reflet d’un régime qui s’accroche au pouvoir par la peur et la brutalité.
Le meurtre de Ghafar Akbari révèle le désespoir du régime de maintenir le contrôle à tout prix. Cependant, la colère grandissante du peuple iranien, comme on le voit à Malekan et ailleurs, témoigne d’une société de moins en moins disposée à accepter les abus du régime.
La mort tragique d’Akbari n’est pas seulement une violation des droits de l’homme ; elle rappelle brutalement le coût de la vie sous une dictature qui s’est accrochée au pouvoir par la force et la brutalité. En recourant à une répression systématique, le régime contraint involontairement le peuple à l’affronter avec la même force, ouvrant ainsi la voie à un inévitable règlement de comptes avec sa longue histoire d’oppression et de violence.
Source: NCRI
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