jeudi 14 novembre 2024

Six jeunes condamnés à mort dans l’affaire « Ekbatan » en Iran : Un symbole de résistance

 – Des informations récentes indiquent que six jeunes hommes ont été condamnés à mort par un tribunal iranien dans le cadre de l’affaire Ekbatan, une procédure judiciaire remontant aux manifestations de 2022. Les accusés – Milad Armun, Alireza Kafaei, Amir Mohammad Khosh Eghbal, Navid Najaran, Hossein Nemati et Alireza Barmarzpournak – ont subi de durs traitements, y compris des actes de torture et des pressions extrêmes tout au long de leur détention.

L’avocat Babak Paknia, qui représente plusieurs des accusés, a annoncé la décision du tribunal sur le réseau social X le mercredi 13 novembre. Il a indiqué que la chambre des condamnations s’était prononcée en faveur de la peine capitale, mais que le chef de cette chambre s’était opposé au verdict et avait émis un vote minoritaire, ce qui laisse entendre que la décision pourrait faire l’objet d’un appel.

L’affaire Ekbatan s’est déroulée dans le cadre des manifestations nationales de novembre 2022, lorsque le ministère iranien des renseignements a arrêté au moins 39, voire 50, habitants d’Ekbatan, un quartier de l’ouest de Téhéran. Ces arrestations faisaient suite à une série de perquisitions au domicile de personnes accusées d’avoir organisé des rassemblements de protestation dans le quartier. À l’époque, le ministère des renseignements a publié une déclaration affirmant que les personnes détenues étaient en contact avec des médias étrangers et se livraient à des actes de vandalisme dans l’ouest de Téhéran. Le communiqué affirmait également que le groupe avait accès à des fréquences et à du matériel d’écoute, y compris des talkies-walkies.

Les accusations portées contre les jeunes arrêtés ont été sévères. Le porte-parole du pouvoir judiciaire a déclaré qu’ils étaient accusés de « guerre contre Dieu et l’État », ainsi que de « participation à un meurtre » et de « collusion contre la sécurité nationale ». En particulier, huit des jeunes hommes sont accusés d’avoir participé au meurtre d’un membre des forces paramilitaires du Bassidj, Arman Ali Verdi.

L’insistance du gouvernement iranien à condamner ces jeunes gens à la peine de mort, malgré des preuves limitées et ambiguës, soulève de graves inquiétudes quant à l’intégrité et à la transparence de la justice. Le quartier d’Ekbatan a acquis une importance symbolique, en particulier depuis les manifestations de 2022, en tant que bastion de la résistance à l’oppression gouvernementale. Cela a transformé l’affaire Ekbatan d’une affaire criminelle en une affaire de sécurité très médiatisée. Les actions du gouvernement suggèrent un effort plus large pour étouffer la dissidence en ciblant des lieux et des individus qui en sont venus à représenter la résilience contre le régime.

Source : INU/CSDHI 

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