lundi 11 novembre 2024

Manifestations de retraités, d’enseignants et de travailleurs contre la crise économique

 Le 11 novembre, l’Iran a connu une nouvelle vague de protestations dans plusieurs villes, reflétant le mécontentement généralisé des retraités, des enseignants, des travailleurs de la santé et des employés de l’industrie confrontés à des difficultés économiques et à une négligence présumée du gouvernement. Des manifestations ont eu lieu de Téhéran à Abadan, les participants exigeant une amélioration du niveau de vie, des paiements en souffrance et de meilleures conditions de travail.

À Téhéran, des enseignants retraités de diverses régions se sont rassemblés pour la deuxième journée à l’Organisation du Plan et du Budget, réclamant des primes en souffrance et de meilleures retraites. Les manifestants ont scandé « Où est la justice ? » et ont marché vers le bureau présidentiel lorsque leurs appels à une amélioration des prestations sont restés sans réponse. La veille, ils avaient manifesté devant le ministère de l’Éducation, demandant la démission de celui qu’ils qualifiaient de « ministre incompétent ».

Les retraités de la Société iranienne des télécommunications (TCI) ont également organisé des manifestations dans plusieurs villes, notamment à Hamedan (ouest de l’Iran), Ilam, Kermanshah (ouest de l’Iran), Ispahan (centre de l’Iran), Sanandaj (région du Kurdistan), Tabriz (nord-ouest), Rasht (province de Gilan) et Borujerd (province du Lorestan). Ces manifestations visaient la Setad Ejraie Farman Emam (EIKO) et la Fondation coopérative du CGRI, les principaux actionnaires de la TCI. Les manifestants ont crié : « Les actionnaires oppresseurs ont pris ce qui nous appartient », reflétant une colère croissante envers les entités soutenues par le gouvernement. En outre, les retraités d’Urmia (nord-ouest) et de Zanjan ont exprimé leurs doléances concernant la stagnation des retraites dans un contexte de hausse du coût de la vie.

À Yazd (centre de l’Iran), des personnes handicapées ont organisé une manifestation devant l’Organisation de protection sociale, exigeant que des mesures soient prises pour remédier à leurs difficultés économiques et que l’article 27 de la loi sur la protection des droits des personnes handicapées soit appliqué. Les manifestants ont souligné que leurs difficultés financières et sociales se sont aggravées, les autorités n’ayant pas honoré leurs engagements juridiques visant à soutenir le bien-être et les droits de la communauté des personnes handicapées.

Dans la ville d’Abadan, dans le sud-ouest du pays, les travailleurs de l’entreprise pétrochimique Abadan ont organisé une grève devant le gouvernorat, exigeant des conditions de travail équitables et de meilleures conditions de travail. Des manifestations similaires ont eu lieu à Mashhad (nord-est), où les chauffeurs de taxi se sont rassemblés devant le gouvernorat pour réclamer de meilleures conditions d’emploi. À Fasa (sud de l’Iran), les secouristes médicaux ont organisé un rassemblement pour dénoncer les environnements de travail dangereux et le manque de soutien.

Ces manifestations ne sont pas les premières du genre. Ces derniers mois, des rassemblements similaires sont devenus plus fréquents, les retraités et les travailleurs iraniens étant confrontés à une inflation croissante et à une baisse du pouvoir d’achat. Malgré les promesses précédentes des autorités, les manifestants affirment qu’ils continuent d’être victimes de négligence économique, ce qui alimente de nouveaux troubles.

Parallèlement à ces manifestations, des rapports de la prison d’Evin à Téhéran mettent en évidence les conditions de détention pénibles des détenus politiques. La prisonnière politique kurde Varisha Moradi, récemment condamnée à mort par le juge Abolqasem Salavati pour « rébellion armée », est au cœur de la résistance au sein de la prison. Après la confirmation de la peine de Moradi le 10 novembre, d’autres détenus auraient scandé : « Nous résisterons jusqu’à ce que la peine de mort soit abolie » et « L’exécution n’a aucun effet – la liberté ne périra jamais ! » Moradi, qui avait été initialement détenue près de Sanandaj en août 2022, aurait été confrontée à de multiples violations de procédure et se serait vu refuser la possibilité de présenter une défense par l’intermédiaire de son avocat.

Le cas de Moradi fait suite à une augmentation récente des exécutions de prisonniers politiques kurdes, une tendance qui a suscité l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme. Les prisonniers kurdes Pakshan Azizi et d’autres risquent désormais d’être exécutés, et ces derniers jours, les prisonniers kurdes ont ouvertement protesté en se livrant à des grèves de la faim. Ces actions soulignent la résistance croissante au sein du système pénitentiaire iranien, en particulier parmi les détenus d’origine kurde, où les militants ont dénoncé une répression étatique accrue et des violations des procédures.

La vague actuelle de protestations reflète non seulement le mécontentement économique, mais aussi un fossé social grandissant. Les autorités iraniennes étant largement silencieuses sur les dernières manifestations, les troubles vont probablement se poursuivre alors que les citoyens se mobilisent dans tous les secteurs pour obtenir une aide économique et la justice face à la dégradation des conditions de vie.

Source: NCRI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire