mardi 7 octobre 2025

À la 89e semaine, la campagne « Non aux mardis des exécutions » s'étend avec une grève de la faim dans 52 prisons iraniennes

 À la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort, la 89e semaine de la campagne « Les mardis sans exécutions » se tient ce mardi 7 octobre 2025 dans 52 prisons à travers le pays.

Dans leur déclaration de cette semaine, les prisonniers, évoquant la récente vague d’exécutions – notamment celle de six prisonniers politiques arabes et d’un prisonnier politique kurde le 4 octobre 2025 – ont souligné :

« En Iran, la peine de mort n’est pas seulement une punition, mais un outil d’intimidation et de terreur dans une société au bord de l’explosion. »

Le texte rend également hommage à la Journée mondiale des enseignants, en commémorant Samad Behrangi et Farzad Kamangar, deux enseignants symboles de liberté et d’égalité, affirmant que l’abolition de la peine de mort est une étape fondamentale vers la justice et la liberté.

Poursuite de la campagne « Les mardis sans exécutions » dans sa 89e semaine, à travers 52 prisons, à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort

Nous entamons la 89e semaine de la campagne « Les mardis sans exécutions » à la veille de la Journée mondiale contre la peine capitale, alors que la communauté internationale s’efforce d’abolir ou, à tout le moins, de réduire significativement son application.
En Iran, au contraire, non seulement la peine de mort n’a pas été abolie ni même réduite, mais le régime au pouvoir bat chaque jour de nouveaux records de brutalité et d’exécutions.

Le samedi 4 octobre 2025, six prisonniers politiques arabes — Ali Majdam, Mohammadreza Moghadam, Mo’in Khanfari, Habib Deris, Adnan Ghobeishavi et Seyed Salem Mousavi — ainsi qu’un prisonnier politique kurde, Saman Mohammadi Khiyareh, ont été exécutés.
Le même jour, la Cour suprême a confirmé pour la troisième fois la peine de mort du prisonnier politique Mohammad Javad Vafaei Sani.

Entre le 1er octobre 2024 et aujourd’hui, 1 695 personnes ont été exécutées. Depuis le 21 mars 2025 (début de l’année 1404 du calendrier iranien), 957 exécutions ont été recensées en seulement six mois et demi.
Il faut reconnaître que de nombreuses exécutions ne sont jamais signalées, et que les chiffres réels sont donc probablement bien plus élevés. Ces nombres ne représentent qu’une fraction des crimes d’État fondés sur la peine capitale.

Selon un rapport d’Amnesty International, publié en décembre 2024, 113 pays ont totalement aboli la peine de mort dans leur législation, et 145 pays au total l’ont abolie en droit ou en pratique.
Pourtant, en Iran, l’ombre de la mort s’étend chaque jour davantage.

La peine de mort : instrument de terreur d’État

Il est aujourd’hui évident que la peine de mort en Iran n’est pas un châtiment judiciaire, mais un instrument de peur et de contrôle utilisé dans une société en tension permanente.
Pour ce régime, chaque protestation et chaque protestataire doivent être réduits au silence par la prison ou l’exécution.
C’est pourquoi le slogan « Non à la peine de mort » est devenu l’un des cris de ralliement les plus puissants des enseignants, retraités, ouvriers et étudiants à travers tout le pays.

Hommage aux enseignants et appel à la solidarité

Nous adressons nos félicitations à tous les enseignants à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, et honorons la mémoire de Samad Behrangi et Farzad Kamangar, deux éducateurs qui ont enseigné les leçons de la liberté et de l’égalité dans l’histoire de l’Iran et ont donné leur vie pour ces idéaux.

À travers la campagne « Les mardis sans exécutions », nous réaffirmons que la peine capitale ne rend pas justice, ni ne dissuade le crime : elle ne fait qu’institutionnaliser la violence.
Nous appelons toutes les personnes de conscience, les militants civiques, écrivains, artistes, enseignants, retraités et travailleurs à faire entendre plus fort encore leur voix contre les exécutions, afin que ce régime soit privé de son arme la plus redoutable de répression et d’étouffement.
Ce n’est qu’à cette condition que le chemin vers la justice et la liberté pourra véritablement s’ouvrir.

Campagne « Les mardis sans exécutions » – Mardi 7 octobre 2025

Pour cette 89e semaine, les prisonniers des 52 prisons suivantes observent une grève de la faim :

Evine, Qezel Hesar (unités 3 et 4), Karaj Central, Fardis Karaj, Grand Téhéran, Qarchak, Khorin Varamin, Choobindar Qazvin, Ahar, Arak, Langroud Qom, Khorramabad, Yasuj, Asadabad Ispahan, Dastgerd Ispahan, Sheiban Ahwaz, Sepidar Ahwaz (sections hommes et femmes), Nezam Chiraz, Adelabad Shiraz (sections hommes et femmes), Firouzabad Fars, Dehdasht, Zahedan (section femmes), Borazjan, Ramhormoz, Behbahan, Bam, Yazd, Kahnooj, Tabas, Machhad, Sabzevar, Gonbad-e Kavus, Qaemshahr, Rasht (sections hommes et femmes), Roodsar, Haviq Talesh, Ezbaram Lahijan, Dizelabad Kermanshah, Ardabil, Tabriz, Oroumieg, Salmas, Khoy, Naqadeh, Miandoab, Mahabad, Bukan, Saqqez, Baneh, Marivan, Sanandaj et Kamyaran.

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