lundi 6 octobre 2025

Manifestations en Iran : Retraités, travailleurs et étudiants dénoncent la crise économique

 Des retraités réclamant leurs économies dans les grandes villes aux agriculteurs luttant pour leurs moyens de subsistance dans les villes rurales, le peuple iranien rend un verdict unanime : la théocratie au pouvoir l’a trahi sur tous les fronts. C’est le rugissement unanime d’une nation poussée au bord de la rupture par un système qui n’offre que pauvreté, répression et pillage.

La trahison des travailleurs : retraités et travailleurs réclament leur dignité
Le dimanche 5 octobre, les retraités, qui ont consacré leur vie à la construction du pays, sont une fois de plus descendus dans la rue pour exiger une dignité fondamentale. De Kermanshah et Suse à Ahvaz, Ispahan et Téhéran, les retraités ont scandé des slogans contre un système qui a réduit leurs économies à néant. Leurs slogans étaient une véritable mise en accusation de l’appareil d’État dans son ensemble. À Suse, ils scandaient : « Ni le Parlement ni le gouvernement ne se soucient de la nation », tandis que leurs homologues d’Ispahan déclaraient : « Nous n’avons vu aucune justice, nous n’avons entendu que des mensonges.» À Kermanshah, les manifestations ont pris une tournure politique prononcée, les retraités exprimant leur solidarité avec les enseignants emprisonnés, scandant : « Assez de cette tyrannie ! » Ce profond sentiment de trahison est partagé par les travailleurs essentiels du pays. À Machhad, les boulangers sont descendus dans la rue le 5 octobre pour la quatrième fois, protestant contre le non-versement des subventions et le vol flagrant des entreprises affiliées à l’État. Depuis trois mois, ils sont esquivés par les autorités, du gouverneur aux ministres. Un boulanger du Khorasan-Sud, manifestant le 4 octobre, a exprimé ce désespoir : « Nous fournissons du pain aux gens, mais nous-mêmes n’avons pas de pain pour la nuit.» La crise s’étend au secteur de la santé, où le personnel de l’hôpital « Mardom » de Téhéran est en grève après avoir été privé de salaire pendant deux mois.

Effondrement des services de base : l’incapacité du régime à gouverner
Les manifestations révèlent l’incapacité du régime à assurer les besoins les plus fondamentaux. À Behrbagh, dans la province de Bushehr, les habitants se sont rassemblés le 4 octobre pour protester contre de graves et invalidantes pénuries d’eau. À Yazd, les citoyens qui avaient misé sur un projet de logement public ont manifesté après des années de retard, déplorant que leurs espoirs aient été « étouffés dans la file d’attente ».

L’échec est flagrant dans le domaine de l’éducation. Dans le complexe résidentiel de Pars, dans le comté de Jam, des familles ont manifesté le 4 octobre contre l’absence totale d’écoles publiques, ce qui les contraint soit à payer des frais exorbitants pour l’enseignement privé, soit à voir l’avenir de leurs enfants détruit. Après six mois de plaidoyers auprès des autorités, leur situation reste inchangée. « Nos enfants ont droit à l’éducation », a déclaré un parent, ajoutant : « Aucun responsable ne nous entend. » Manifestation révélatrice du mépris du régime pour ses citoyens, les manifestants ont signalé que, le premier jour ouvrable de la semaine, pas un seul responsable n’était présent dans leurs bureaux pour répondre aux revendications de la population.

Ce mécontentement a gagné les campus universitaires. Pendant quatre nuits consécutives, les étudiants de l’université Khajeh Nasir de Téhéran ont protesté contre la « monétisation » des services de base, notamment la hausse des prix des dortoirs et de la nourriture. Leurs slogans – « Les étudiants préfèrent mourir plutôt que d’accepter l’humiliation » et « Chaque nuit sera la même jusqu’à ce que je récupère mes droits » – résonnent avec la défiance qui se propage à travers le pays.

Pillage commandité par l’État : Destruction des moyens de subsistance et de l’environnement
Le régime et ses puissantes entités, en particulier le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), ne se contentent pas d’échouer à gouverner ; ils pillent activement les richesses et les ressources naturelles du pays. Le 3 octobre à Alavijeh, dans la province d’Ispahan, des habitants ont affronté les forces de sécurité alors qu’ils protestaient contre les opérations minières qui détruisent les montagnes de la région au profit des grandes entreprises. Le même jour, à Machhad, des militants écologistes se sont rassemblés contre les projets de construction destructeurs soutenus par l’État, qui anéantissent les « derniers poumons » de la ville.

Cette tendance à privilégier le profit et le pouvoir au détriment de la vie des citoyens se répète dans tout le pays. À Dezful, les conducteurs de tracteurs ont manifesté le 4 octobre contre la réduction de leurs rations de carburant, une mesure qui les empêche de travailler et de subvenir aux besoins de leurs familles. À Zahedan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, des citoyens se sont rassemblés le 5 octobre pour protester contre la fermeture du poste frontière de Rutak par le CGRI. Cet acte de guerre économique contre la population locale a coupé une voie de communication vitale pour le commerce a entraîné de graves difficultés pour des milliers de frontaliers dont les moyens de subsistance en dépendent.

L’ampleur de ces manifestations – de la région baloutche au sud-est au Khuzestan au sud-ouest et au Khorasan au nord-est – et la diversité des participants dressent clairement le portrait d’un soulèvement national. Les slogans ont évolué, passant de simples revendications économiques à un rejet catégorique de la corruption, de la tyrannie et de l’injustice du système.

Source : CNRI 

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