lundi 4 novembre 2024

L’Iran doit donner la priorité aux droits des femmes et au droit à la vie, et améliorer la transparence, déclare un expert de l’ONU

 OHCHR, NEW YORK – Dans son premier rapport à l’Assemblée générale, le Rapporteur spécial sur la situation des droits des femmes et de l’homme en République islamique d’Iran, Mme Mai Sato, a exprimé des préoccupations pressantes concernant le nombre croissant d’exécutions, la transparence et l’accès à l’information, inextricablement liés au droit à la vérité, ainsi que la détérioration de la situation des droits des femmes et des jeunes filles.

Elle est particulièrement préoccupée par la réponse de l’État au mouvement « Femmes, vie, liberté » et au projet de loi sur la chasteté et le hijab. Elle a déclaré que l’Iran reste l’un des rares pays à ne pas avoir encore ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

Mme Sato a insisté sur la nécessité d’adopter une perspective sexospécifique dans le cadre d’une approche intersectionnelle, en soulignant l’impact disproportionné sur des groupes spécifiques qui ont fait l’objet de discriminations fondées sur le sexe, l’appartenance ethnique, la religion et l’orientation sexuelle, entre autres.

« Le droit à la vie est une préoccupation fondamentale, notamment en raison de l’augmentation alarmante du nombre d’exécutions », a déclaré M. Sato. Pour le seul mois d’août 2024, au moins 93 personnes ont été exécutées, dont près de la moitié pour des délits liés à la drogue.

Nombre d’entre elles sont condamnées à mort pour des infractions à la sécurité définies de manière générale, telles que la rébellion armée, la propagation de la corruption sur terre et la guerre contre Dieu – des accusations qui n’atteignent pas le seuil des « crimes les plus graves » en vertu du droit international.

« Mon examen du droit à la vie portera non seulement sur l’application de la peine de mort, mais aussi sur le recours à la force meurtrière par les organes de l’État, les décès en détention, les lois qui tolèrent ou excusent les meurtres et les pratiques qui ne permettent pas d’enquêter correctement sur d’éventuels décès illégaux.

Mme Sato a appelé la République islamique d’Iran à coopérer de manière significative dans le cadre de son mandat, car elle espère contribuer à trouver des moyens de prévenir les violations des droits de l’homme et d’y remédier.

« Je suis prête à m’engager avec l’Iran pour évaluer et traiter les problèmes de droits de l’homme. Je ne considère pas mon rôle comme celui d’un adversaire, mais comme celui d’un expert indépendant dont l’évaluation pourrait aider l’Iran à renforcer ses protections en matière de droits de l’homme. Je suis fermement convaincue que des progrès significatifs nécessitent la coopération de toutes les parties prenantes – le gouvernement iranien, son peuple, la société civile et la communauté internationale ».

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