lundi 4 novembre 2024

L’Iran arrête une étudiante qui s’est déshabillée pour protester contre le harcèlement des femmes

 – Les autorités iraniennes ont arrêté samedi une étudiante qui avait manifesté seule contre le harcèlement en se déshabillant à l’extérieur de son université.

L’étudiante, qui n’a pas été identifiée, avait été harcelée à l’intérieur de la prestigieuse Université Azad des sciences et de la recherche de Téhéran par des membres de la milice Bassidj qui avaient déchiré son foulard et ses vêtements, selon des informations diffusées par plusieurs médias et réseaux sociaux à l’extérieur de l’Iran.

Elle s’est ensuite déshabillée en signe de protestation et s’est assise à l’extérieur de l’université, vêtue uniquement de ses sous-vêtements, avant de marcher avec défi dans la rue, à la stupéfaction des passants, comme le montrent des vidéos postées sur les réseaux sociaux.

Selon le code vestimentaire obligatoire en Iran, les femmes doivent porter un foulard en public et des vêtements amples qui couvrent tous les contours de leur corps.

Les images, qui ont d’abord été diffusées par la chaîne de médias sociaux des étudiants iraniens, la lettre d’information Amir Kabir, ont été publiées par de nombreux organismes en langue persane, notamment la chaîne de médias sociaux des affaires juridiques Dadban, le groupe de défense des droits Hengaw et le site d’information Iran Wire.

Les images semblent avoir été tournées par des spectateurs dans un bâtiment voisin. Une autre vidéo la montre embarquée dans une voiture par des hommes en civil et conduite vers un lieu non divulgué.

La lettre d’information d’Amir Kabir affirme que l’étudiante a été battue lors de son arrestation.

Il n’a pas été possible de confirmer ces informations dans l’immédiat, mais l’agence de presse conservatrice iranienne Fars a confirmé l’incident dans un rapport, publiant une photo de l’étudiante fortement floutée.

Elle a déclaré que l’étudiant avait porté des « vêtements inappropriés » en classe et s’était « déshabillé » après avoir été averti par des agents de sécurité qu’il devait se conformer au code vestimentaire.

Citant des « témoins », le journal insiste sur le fait que les agents de sécurité ont parlé « calmement » avec l’étudiante et dément les informations selon lesquelles leur action aurait été agressive.

Des manifestations sans précédent menées par des femmes ont éclaté en 2022 pour demander l’abolition du code vestimentaire obligatoire à la suite du décès en détention de Mahsa Amini, une femme kurde iranienne qui avait été arrêtée pour une infraction présumée.

Les manifestations, au cours desquelles les femmes ont brisé les tabous en enlevant leur foulard et parfois même en le brûlant, se sont calmées face à la répression qui a fait 551 morts et des milliers d’arrestations parmi les manifestants.

Source : VOA/ CSDHI 

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