jeudi 10 février 2022

Pour arrêter le terrorisme au nom de l’islam, ciblez son cœur à Téhéran

 Suite à la mort du chef de l’État islamique Abu Ibrahim al Qurayshi lors d’un raid militaire américain, le jeudi 3 février, le président Joe Biden a souligné que « cet horrible chef terroriste n’est plus ». Alors que cette victoire doit être applaudie, le terrorisme sous la bannière de l’Islam a-t-il pris fin pour autant ?

L’administration Biden a en effet porté un coup dur aux terroristes de l’EI. Mais sa lutte contre le terrorisme contraste fortement avec sa faible approche envers l’État parrain du terrorisme le plus actif au monde aujourd’hui, alors qu’il tente de faire revivre l’accord nucléaire de 2015, fatalement défectueux.

L’accord de 2015, communément appelé Plan d’action global conjoint (JCPOA), a fourni aux mollahs iraniens une manne d’argent en échange de limitations minimes sur leur programme nucléaire clandestin.

La théocratie au pouvoir en Iran a utilisé l’argent pour continuer à soutenir le régime meurtrier de Bashar-al Assad, lancer une purge sectaire en Irak sous le nom de combattre l’EI, financer et armer le Hezbollah terroriste au Liban, et financer et former les Houthis au Yémen, dont les cibles ont maintenant dépassé l’Arabie saoudite.

Le terrorisme sous la bannière de l’islam est devenu une menace mondiale, mais nous ne devons pas oublier d’où cette menace est née. Lorsque Rouhollah Khomeiny a fondé « l’État islamique » en Iran en février 1979, il a explicitement appelé à la création d’un Croissant chiite. Les mollahs ont institutionnalisé l’exportation de la « révolution », qui est leur interprétation extrémiste de l’islam.

Téhéran a prolongé une guerre dévastatrice avec l’Irak pendant huit ans, faisant des millions de morts des deux côtés et endommageant gravement les infrastructures des deux pays. Khomeiny avait juré de poursuivre la guerre Iran-Irak « jusqu’à la dernière maison à Téhéran ».

Khomeiny est mort peu après la guerre, mais son successeur, Ali Khamenei, a continué son funeste héritage à ce jour. Téhéran a formé la Force extraterritoriale Qods des Gardiens de la révolution (CGRI) en 1989 pour poursuivre sa politique belliciste. Le commandant de la Force Al-Qods, Qassem Soleimani, tué lors d’une frappe de drone en 2020, a orchestré les opérations terroristes du régime iranien au Moyen-Orient.

Mais le terrorisme endémique de Téhéran ne s’est pas limité à cette région. Le 5 février marque l’anniversaire de la condamnation historique d’Assadollah Assadi, un diplomate de Téhéran basé à Vienne, qui avait comploté pour faire sauter le rassemblement de l’opposition en France en 2018. Assadi a personnellement livré la puissante bombe à ses deux complices, tandis qu’un troisième agent a été arrêté en France. Le tribunal d’Anvers, en Belgique, a condamné Assadi et ses complices de 15 à 20 ans de prison, soulignant que l’attentat raté était un signe de « terrorisme d’État ».

Le lieu qu’Assadi était sur le point de faire exploser en France était rempli de près de 100 000 Iraniens et de centaines de dignitaires internationaux, dont des hauts responsables politiques et de nombreux législateurs européens. Si la bombe avait explosé, des milliers auraient pu être tués ou mutilés.

Téhéran a poursuivi ses activités terroristes depuis la condamnation d’Assadi et le réseau coordonné par Assadi dans toute l’Europe reste intact.

Le président Biden et son équipe doivent se rappeler que les diplomates iraniens qu’ils cherchent à rencontrer directement ne sont pas différents d’Assadi. Hossein Amir Abdollahian, le ministre des Affaires étrangères de Téhéran, s’est effrontément vanté qu’il poursuivait la voie de Soleimani.

Le régime voyou de Téhéran a clairement indiqué qu’il n’avait pas l’intention de mettre fin à son aventurisme régional et qu’il restait déterminé à acquérir une bombe atomique. À cette fin, il a produit de l’uranium métal, dont la seule destination est une arme, et enrichi de l’uranium au-delà du niveau autorisé dans le JCPOA. Alors que les responsables occidentaux traînent les pieds dans les négociations nucléaires et hésitent à punir Téhéran pour sa belligérance, les mandataires Houthis des mollahs ciblent les pays de la région.

En un mot, sans tenir le régime iranien pour responsable, les allégations de lutte contre le terrorisme sont une rhétorique vide de sens. Daech est la version sunnite de l’État islamique terroriste au pouvoir en Iran, qui fait des ravages dans la région et tue des Iraniens en invoquant l’islam « chiite ».

Les gouvernements occidentaux, en particulier les États-Unis, devraient adopter une politique ferme vis-à-vis du régime iranien. Offrir à Téhéran une autre manne ne ferait qu’aggraver les crises dans la région. Le régime ne devrait bénéficier d’aucun allégement des sanctions. Au contraire, les mollahs devraient être punis pour leurs actions. La tête du vipère du terrorisme et de l’intégrisme islamique doit être écrasée à Téhéran.

Dans le cas contraire, les innocents d’Iran et du Moyen-Orient, ainsi que les citoyens d’autres pays, paieront le prix couteux d’un mauvais accord avec le régime terroriste qui n’a aucun scrupule à commettre des attentats terroristes pour préserver son pouvoir moribond.

Alejo Vidal-Quadras, un professeur de physique nucléaire, a été vice-président du Parlement européen de 2004 à 2007. Il est actuellement président du Comité international en quête de justice (ISJ), basé à Bruxelles.

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