Chacune des parties participant actuellement aux négociations à Vienne a insisté sur le fait que les efforts visant à rétablir l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien sont désormais dans leur dernière ligne droite. Cependant, ce que cela signifie n’est pas tout à fait clair, puisque les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne insistent depuis des semaines sur le fait que la fenêtre pour un accord se refermait et que l’Iran serait soumis à des pressions supplémentaires s’il ne changeait pas d’attitude. Rien n’indique qu’il l’ait fait, mais les interlocuteurs occidentaux semblent revoir leurs attentes à la baisse.
Les responsables du département d’État américain avaient précédemment fixé la fin du mois de janvier comme date limite officieuse pour la conclusion des négociations de Vienne, mais cette échéance a été repoussée à la fin du mois de février. Rien ne garantit que les États-Unis ou leurs alliés s’en tiendront à ce nouveau calendrier, même s’il semble être généralement admis que le régime n’est qu’à quelques semaines de faire progresser son programme nucléaire au point où les conditions initiales du plan d’action global conjoint (JCPOA) ne suffiront plus à prolonger son « temps de sortie » à plus d’un an.
Dans ces conditions, on peut se demander pourquoi les États-Unis ont décidé, au début du mois, de lever les sanctions qui empêchaient les pays étrangers de collaborer avec le régime sur des « projets nucléaires civils ». Bien que la Maison Blanche ait minimisé cette décision, il ne fait aucun doute qu’elle constitue une concession au régime iranien, et une concession non méritée.
Ces dérogations témoignent d’une volonté obsessionnelle de rétablir le JCPOA, quel qu’en soit le coût sécuritaire et stratégique. Les dirigeants européens semblent généralement tout aussi déterminés à obtenir ce résultat, voire davantage. Comme nombre de mes collègues du Parlement européen et moi-même l’avons souligné lors d’une conférence et dans la déclaration qui a suivi mercredi, Téhéran n’a jamais fait de concessions réciproques, ne les exploitant que pour accélérer ses activités malveillantes.
Ce serait déjà assez grave si ces activités belliqueuses se limitaient à l’enrichissement de l’uranium à des niveaux proches de ceux des armes ou à la production d’uranium métal, une substance qui n’a pratiquement aucune autre fonction que celle de faire partie du noyau d’une arme nucléaire. La stratégie du régime comprend également la prolifération de mandataires militants dans toute la région, en plus du développement de vastes stocks de missiles balistiques et d’armes conventionnelles, ainsi que la répression violente de la dissidence, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.
Les responsables politiques occidentaux risquent d’amplifier chacune de ces catégories de comportement chaque fois qu’ils offrent au régime une concession non méritée, aussi minime soit-elle. Les concessions majeures comme celles inscrites dans le JCPOA offrent à Téhéran une manne financière qui est inévitablement canalisée vers le terrorisme et les projets paramilitaires au lieu d’être dépensée pour les besoins vitaux du peuple iranien, dont un tiers vit dans la pauvreté absolue.
Dans sa déclaration de mercredi, le groupe parlementaire des Amis de l’Iran libre a appelé l’Union européenne, ses États membres et leurs alliés à « adopter une politique ferme et décisive à l’égard du régime des mollahs, à condamner quatre décennies de crimes contre l’humanité et de génocide perpétrés par ce régime, et à prendre l’initiative de transmettre le dossier des crimes du régime au Conseil de sécurité des Nations unies ». Les partisans du document reconnaissent tous que c’est le seul moyen fiable de contenir le programme nucléaire du régime et de tenir Téhéran responsable de son comportement.
Plus important encore, la résolution reconnaît que des politiques fermes et une pression constante sont le seul moyen de trouver une solution véritablement permanente aux myriades de crises qui émanent actuellement de Téhéran. Cette politique viendrait s’ajouter à la pression que Téhéran subit déjà de la part de sa population nationale à la suite de huit soulèvements nationaux et d’innombrables autres actions de protestation au cours des quatre dernières années seulement.
Le mouvement pour un changement de régime démocratique est mené par des militants sous la direction de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), le principal groupe d’opposition pro-démocratique qui a survécu au massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988.
Comme le souligne notre résolution, la répression violente par le régime des manifestations massives de novembre 2019, qui ont fait 1 500 morts, « n’a pas réussi à endiguer le déclenchement d’autres soulèvements ou protestations à l’échelle nationale par des enseignants, des retraités, des travailleurs, des infirmières, des étudiants, parmi beaucoup d’autres. » Elle a révélé l’étendue de la vulnérabilité du régime face à un mouvement d’opposition croissant, qui dispose d’un leadership clair et d’un plan explicite pour établir une gouvernance démocratique après le renversement des mollahs.
La communauté internationale doit soutenir le Conseil national de la Résistance iranienne comme une alternative viable au régime, approuver le plan en 10 points de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, pour l’avenir de l’Iran, et reconnaître officiellement le droit du peuple iranien et de la Résistance à renverser le régime et à établir la démocratie et la souveraineté du peuple.
Giulio Terzi est un ancien ministre des Affaires étrangères d’Italie, ancien ambassadeur d’Italie aux États-Unis, ancien représentant permanent de l’Italie auprès des Nations unies.
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