Le 11 février marque le 43e anniversaire de la révolution antimonarchique en Iran. Fatigués par des décennies de corruption et de répression, les Iraniens ont renversé le régime Pahlavi. Mais le printemps de la démocratie et de la liberté en Iran a été de courte durée. Ruhollah Khomeini et ses semblables ont détourné la révolution du peuple, et l’hiver de la « République islamique » a commencé. Aujourd’hui, 43 ans plus tard, Khomeini et ses ouailles ont mené l’Iran à la ruine totale.
Dans son premier discours au peuple iranien en 1979 au cimetière de Behesht-e Zahra, Khomeini a parlé de liberté et de démocratie et comment Muhammad Reza Pahlavi « a ruiné notre nation et rempli nos cimetières. »
Mais il a rapidement montré ses vraies couleurs et a achevé la tâche du Shah qui consiste à réprimer la liberté en imposant un règne de terreur. Depuis 1979, des dizaines de milliers d’Iraniens épris de liberté ont été envoyés à la potence. Khomeini a prolongé la guerre Iran-Irak, faisant des millions de morts et détruisant des dizaines de villes des deux côtés. Une fois contraint d’accepter un cessez-le-feu avec l’Irak, Khomeini a ordonné l’exécution en masse de prisonniers politiques, principalement des membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).
Les successeurs de Khomeini ont perpétué son héritage maléfique puisque l’Iran, sous le régime des mollahs, est le premier bourreau par habitant de ses propres citoyens dans le monde. En novembre 2019, les Gardiens de la révolution (pasdaran) ont abattu plus de 1 500 manifestants pacifiques. En menant une politique criminelle centrée sur la tromperie et l’inaction, le régime a exposé les Iraniens à la Covid-19, tuant plus d’un demi-million de citoyens.
Malgré leur rôle dans les crimes contre l’humanité, les responsables du régime, comme le Guide Suprême, Ali Khamenei, et son président Ebrahim Raïssi, qui a fait partie de la « Commission de la mort » de Téhéran pendant le génocide de 1988, jouissent de l’impunité et poursuivent leurs atrocités. Il y a eu au moins 50 exécutions rien qu’en 2022, et des sources indépendantes confirment qu’au moins 365 prisonniers ont été pendus en Iran en 2021.
À son arrivée, Khomeini a promis « la gratuité de l’électricité, de l’eau, des transports et des services de transport par autobus » et que les Iraniens seraient payés sur la base des revenus pétroliers. Pourtant, la théocratie au pouvoir a dilapidé les richesses du peuple au profit de ses ambitions malignes, comme le financement de ses groupes terroristes inféodés, dont le Hamas, le Hezbollah et les Houthites, ainsi que la poursuite de ses programmes clandestins de missiles et d’armes nucléaires.
Selon le quotidien officiel Arman du 4 décembre 2021, « on estime que le coût du programme nucléaire devrait se situer entre 1,5 et 2 trillions de dollars. Il semble que l’évaluation initiale de l’expert de l’Organisation du budget et de la planification n’était pas loin de la réalité. »
En outre, la corruption et l’ineptie institutionnalisées du régime ont aggravé la crise économique misérable de l’Iran. Le 3 janvier 2022, Morteza Afghe, un des économistes du régime, a reconnu que « selon le ministère des Coopératives, du Travail et de la Protection sociale, environ 60 millions de personnes sont éligibles à l’aide gouvernementale, ce qui signifie que 60 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté. »
Parallèlement, les responsables du régime et leurs proches mènent une vie luxueuse. « Nous ne parlons pas seulement de la vie luxueuse de certains responsables et de leurs enfants. Nous devons considérer l’aristocratie généralisée, qui contraste fortement avec les idéaux de la révolution », écrivait le 7 janvier le quotidien officiel Jomhouri-Eslami.
On peut affirmer que la crise économique actuelle de l’Iran est due à la corruption et à la mauvaise gestion des mollahs. Khomeini a détourné la révolution du peuple en promettant la prospérité économique et la justice sociale. Il n’a tenu aucune de ces promesses.
Conclusion
Compte tenu des atrocités commises par les mollahs au pouvoir à Téhéran au cours des quatre dernières décennies, certains se demandent si l’Iran était mieux loti sous le règne du Shah. Aussi bien intentionnées soient-elles, ces voix ignorent ce qui a provoqué la révolution iranienne et pourquoi elle a pris la tournure qu’elle a prise.
Si le peuple iranien souhaite voir la théocratie au pouvoir renversée, il ne veut pas revenir au passé, comme en témoigne l’un des slogans populaires des différentes manifestations de ces trois dernières années, « à bas l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide (Khamenei) ».
En vérité, Khomeini était l’héritier légitime du Shah. Un demi-siècle de répression absolue sous les Pahlavis a annihilé toute chance de voir la démocratie prendre forme en Iran.
Les mouvements et organisations démocratiques ont été décimés par la fameuse police secrète du Shah, la SAVAK. Des milliers de dissidents croupissaient dans les prisons sous la torture. Ainsi, lorsque le Shah a été renversé, Khomeini et les mollahs se sont installés dans un vide de pouvoir. La couronne a été remplacée par le turban.
Il va sans dire qu’à l’exception d’une poignée de mollahs progressistes, les forces de sécurité ont persécutés ou emprisonnés, le système théocratique et les éléments pro-Khomeini, qui ont monopolisé le pouvoir dans l’Iran post-révolution, se sont alliés au régime du Shah et ont cherché à dépolitiser le public, en particulier la jeune génération.
Aujourd’hui, 43 ans après la révolution antimonarchique, des millions d’Iraniens sont aux prises avec la pauvreté et la pandémie de Covid-19. Mais l’esprit courageux qui a conduit à cette glorieuse révolution s’est-il affaibli ? Les manifestations qui se poursuivent et s’étendent dans tous les coins du pays montrent clairement que c’est le contraire qui se produit.
Comme l’a dit Thomas Jefferson, « Quand l’injustice devient loi, la résistance devient un devoir« , et c’est précisément l’histoire de la nation iranienne. Aujourd’hui, les unités de Résistance de l’OMPI agissent comme des pionniers de la lutte contre la théocratie dominante et maintiennent l’esprit de la révolution de 1979 vivant par leurs activités et leurs efforts pour briser le mur de la répression et fomenter un soulèvement national organisé qui mettra fin au règne cauchemardesque des mollahs.
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