CNRI Femmes – Emigration sans précédent des infirmières depuis l’Iran ; les femmes ont la part du lion des chiffres du chômage.
Les médias officiels iraniens font état d’une émigration sans précédent des infirmières. « Les femmes représentent la part la plus importante des chiffres du chômage et constituent une population migratoire potentielle en Iran », selon l’Observatoire iranien des migrations (The state-run Armanmeli Daily – 25 janvier 2022).
De nombreuses infirmières ont annulé leur contrat en raison de la pression excessive, de l’éloignement de leurs enfants et de leur famille et du stress causé par ces conditions.
Les infirmières plus disposées à émigrer
Divers facteurs influencent l’émigration.Mohammad Sharifi Moghaddam, directeur adjoint de la Maison des infirmières, a déclaré : « Le nombre d’infirmières qui émigrent a probablement augmenté de 200 à 300%. Les conditions sont mauvaises dans notre pays et les infirmières ne bénéficient pas de la sécurité de l’emploi » (Quotidien Arman Meli – 25 janvier 2022).
Le régime iranien refuse d’embaucher officiellement les infirmières afin d’éviter de leur verser un salaire complet. La plupart sont embauchées dans le cadre de contrats temporaires de 89 jours, dans lesquels les salaires mensuels sont bien inférieurs au SMIC. Les infirmières sont privées d’avantages sociaux, d’un salaire régulier et d’une couverture sociale. En outre, elles ne bénéficient pas de la sécurité de l’emploi. Et comble de tout, les saliares de maigres salaires ne sont pas payés régulièrement.
Le Dr Armine Zareian, président du conseil d’administration de l’Organisation des infirmières de Téhéran, a expliqué que l’une des principales raisons de l’émigration des infirmières était « l’absence de rémunération précise et en temps voulu pour la lutte contre le coronavirus, le manque de maintien du niveau approprié des ressources humaines et l’incapacité à recruter des infirmières sous contrat de 89 jours. »
Des salaires plus bas, des heures de travail plus longues
De nombreuses infirmières perçoivent moins de 5 millions de tomans (166 euros) de salaire. Si le salaire minimum des infirmières est fixé (au mieux) à 5 millions de tomans, cela représente une différence de 10 fois par rapport au salaire du marché du travail mondial – qui est en moyenne de 1760 euros par mois. Il convient de noter que le temps de travail moyen des infirmières en Iran est parfois au moins deux fois supérieur à celui des infirmières des autres pays du monde. Les bas salaires et les heures de travail atroces sont des facteurs qui contribuent à la migration des infirmières.
Le régime clérical a fait de nombreuses promesses aux infirmières. Cependant, il n’a pas tenu ses promesses. Les infirmières n’ont reçu aucune récompense en échange de leurs services 24 heures sur 24. Leurs salaires ne sont pas payés à temps. Leurs salaires mensuels ne sont pas réglementés par la loi. Par exemple, même si le salaire d’une infirmière est de 800 000 tomans (26€) par mois, elle peut ne recevoir que 50 000 à 100 000 tomans (1-3 €) par mois.
Dans des pays comme les États-Unis, les infirmières reçoivent un salaire mensuel de 4 000 dollars pour 7 heures de service par jour. En Iran, cependant, une infirmière est payée environ 120 dollars pour 10 à 12 heures de travail, qui peuvent aussi durer jusqu’à 20 heures par jour (Quotidien Arman Meli – 14 octobre 2020).
Manque d’opportunités d’emploi pour les infirmières
Le manque d’opportunités d’emploi et la situation économique catastrophique en Iran sont des raisons supplémentaires de l’émigration des infirmières. Selon les sondages, les infirmières de la tranche d’âge 30-45 ans sont plus susceptibles d’émigrer.
Les pays arabes du golfe Persique sont la première destination des infirmières, spécialistes et semi-spécialistes iraniennes. De nombreux pays voisins de l’Iran, confrontés à des pénuries de main-d’œuvre qualifiée, offrent des opportunités qui attirent les travailleurs semi-qualifiés et qualifiés d’Iran.
Avant l’apparition du COVID-19, l’Iran était confronté à de graves pénuries de médecins, d’infirmières et de personnel médical, et sa situation était bien inférieure aux normes internationales. Compte tenu de la montée de la sixième vague et des crises récurrentes dans les hôpitaux, la pénurie d’infirmières et l’augmentation de l’émigration constituent naturellement une perte irréparable pour le personnel médical et les malades du coronavirus.
Pas de normes en Iran
Après l’épidémie de coronavirus en Iran, le nombre d’infirmières par lit d’hôpital était très faible, présentant une situation préoccupante par rapport aux moyennes mondiales. Cependant, malgré la situation désastreuse et honteuse des infirmières, le régime clérical ne fait aucun effort pour recruter du nouveau personnel.
La norme mondiale est de quatre infirmières par lit d’hôpital. Dans les pays dont les indicateurs sont pires que ceux de l’Iran, on compte plus de trois infirmières par lit ou pour 1 000 personnes. L’Iran, cependant, n’atteint pas « la moitié des normes internationales minimales et la moitié des soins minimaux du peuple » d’après le quotidien Arman Meli du 25 janvier 2022.
Mohammad Sharifi Moghaddam, directeur adjoint de la Maison des infirmières, estime que la moyenne nationale est de 0,9 %. Le drame est que dans certaines provinces, jusqu’à 25 patients sont pris en charge par une seule infirmière. L’adjoint au développement et à la gestion des ressources de l’Organisation des soins infirmiers a annoncé la nouvelle au quotidien Khorasan le 16 septembre 2021.
En raison de l’inaction du régime, la communauté infirmière et paramédicale a perdu 140 personnes pendant la pandémie. D’après ces statistiques, l’Iran est en tête de liste des infirmières décédées des suites de la pandémie de coronavirus. Mohammad Mirza Beigi, directeur de l’Organisation iranienne des soins infirmiers, a annoncé au site Jahanesanat du 11 septembre 2021 que le dernier chiffre des infirmières infectées par le coronavirus était de 136.000.
Compte tenu de ces facteurs, ainsi que des plus d’un demi-million de décès dus au COVID-19, on peut parfaitement comprendre pourquoi les infirmières et les médecins iraniens estiment qu’ils n’ont pas d’autre choix que d’émigrer dans le contexte de la crise du coronavirus.
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