Ahmad Rahdar, directeur d’un institut d’études islamiques, a déclaré lors de la réunion virtuelle que le meurtre de Mona Heydari était « principalement une question de zèle », qui est l’un des « exemples de la foi. »
L’effroyable crime de Mona Heydari, une jeune femme d’Ahwaz, a fait la une des journaux ces derniers jours. Les médias officiels iraniens, confrontés à l’indignation publique, ont tenté de minimiser ce crime déchirant en le ramenant au niveau d’un problème individuel, familial ou tribal.
Un choc général
À 15 heures, le samedi 7 février 2022, Sajjad Heydari, mari et cousin de Mona, s’est rendu sur la place Khashayar d’Ahwaz, capitale du Khouzistan, un sourire méprisant sur le visage, et la tête de Mona à main.
Mona Heydari, dont le vrai nom est Ghazal et qui n’avait que 17 ans, avait été mariée de force à l’âge de 12 ans et avait un fils de 3 ans qui vit maintenant avec sa grand-mère.
Mona était victime de violences domestiques. Elle avait demandé le divorce plusieurs fois, mais sa famille l’avait persuadée de continuer à vivre avec son mari pour le bien de l’enfant. Finalement, Mona a fui en Turquie pour échapper à la violence de son mari.
Selon Abbas Hosseini Pouya, le procureur d’Ahwaz, le père de Mona l’a ramenée en Iran. Lorsque son mari a découvert que Mona était à Ahwaz, il a décidé de la tuer, rapporte l’agence IMNA, le 8 février 2022.
Quelques heures plus tard, Sajjad Heydari et son frère, impliqués dans le brutal meurtre Mona Heydari, ont été arrêtés. On ignore s’ils feront l’objet d’une quelconque sanction.
60 crimes d’honneur impunis au Khouzistan
Une enquête menée pendant deux ans par la directrice de l’Institut des femmes Reyhaneh à Ahwaz montre que 60 femmes, dont des filles de 11 et 15 ans, ont été tuées au Khouzistan durant cette période. Ayant recueilli les données par l’intermédiaire de ses collègues, Atefeh Bervayeh pense que le nombre de meurtres est encore plus élevé.
D’après ses recherches, aucun des assassins des 60 femmes n’a été puni jusqu’à présent. Même les familles n’ont pas déposé de plainte.
Faisant référence au meurtre de Mona Heydari, une journaliste a déclaré qu’il ne faut pas appeler ça un crime d’honneur. Mandana Sadeghi a écrit à ce sujet : « Cette expression de l’honneur, de sa préservation et de son entretien a été un feu vert pour des actions illégales telles que le meurtre et l’emprisonnement jusqu’à aujourd’hui. »
Les réactions scandaleuses des femmes du régime
Ensieh Khazali, responsable de la Direction des femmes et de la famille, a tweeté que le tueur devrait être condamné à la peine de mort mais a imputé le problème à des « lacunes culturelles ». Elle a appelé à l’adoption du projet de loi visant à prévenir la violence à l’égard des femmes et à la correction des lacunes juridiques.
En attendant, les députées des mollahs ont reconnu que la question n’était pas urgente et qu’elle ne serait pas à l’ordre du jour tant que le projet de loi sur le budget n’aura pas été voté.
En réponse à une question sur le calendrier du projet de loi, Elham Azad, de la faction féminine du Parlement, a déclaré à l’agence Ilna le 8 février2022 : « Au Parlement, nous examinons le projet de loi budgétaire du Nouvel An. En pratique, je pense que le projet de loi ne sera pas examiné au parlement avant l’année prochaine. »
Le projet de loi visant à prévenir la violence à l’égard des femmes, après onze ans de tergiversations, a été remanié dans son contenu. Le pouvoir judiciaire a même changé son nom, mais le parlement n’a toujours pas approuvé le projet de loi.
Des racines politiques
Les catastrophes sociales ont des racines politiques.
En dernière analyse, la cause profonde doit être attribuée au régime clérical inhumain et misogyne, qui est l’origine des drames de cette période de l’histoire iranienne.
Les femmes et les jeunes filles sont les premières victimes de l’idéologie et de la politique inhumaines de la dictature religieuse. Avant d’être commises par le couteau du mari ou la faucille du père, les décapitations de Mona Heydari, de Romina Ashrafi, 14 ans, et d’autres ont déjà été sanctionnées par de nombreuses lois écrites et non écrites élaborées par le fascisme religieux.
L’essentiel est que les statistiques macabres des crimes d’honneur en Iran trouvent leur origine dans la misogynie et la culture patriarcale institutionnalisées dans la loi et la société iraniennes.
Le peuple iranien pense que le régime médiéval des mollahs est le principal responsable du meurtre brutal de Mona Heydari et de centaines d’autres femmes. Comment l’exécution d’un homme peut-elle résoudre la violence endémique contre les femmes en Iran ?
La commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne appelle toutes les organisations internationales et les personnalités défendant les droits des femmes à condamner la situation odieuse de la violence contre les femmes en Iran.
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