Maryam Radjavi : La bonne politique à portée de main est de reconnaitre le droit du peuple iranien et de sa Résistance à renverser le régime en Iran
Honorables membres du Congrès américain,
Chers amis,
Cette conférence se tient le jour de l’anniversaire de la révolution de 1979 en Iran et dans une situation où nous sommes confrontés à des circonstances exceptionnelles à l’intérieur du pays, tout comme dans les politiques et les développements le concernant au Moyen-Orient et dans le monde.
Il y a 43 ans, aujourd’hui, la dictature du chah a été renversée par le soulèvement national du peuple iranien qui s’est révolté contre une tyrannie violente. Il recherchait la liberté et la démocratie.
Mais comme le chah avait pratiquement anéanti tous les mouvements démocratiques, il a ouvert la voie de la prise du pouvoir à un mollah réactionnaire. Ce mollah a volé la direction de la révolution en recourant à la tromperie religieuse. En conséquence, le fascisme religieux a remplacé la dictature du chah.
Le chah a été renversé treize mois après que le président américain de l’époque ait assisté à un dîner d’État en Iran, en décembre 1977, au cours duquel il a décrit l’Iran comme un « îlot de stabilité ». Quelques mois plus tard, des millions d’Iraniens étaient dans la rue à scander « A bas le chah ». Un an plus tard, le chah a été contraint de quitter le pays.
C’est ainsi que le gouvernement américain a évalué l’Iran pendant deux décennies.
Malgré cette expérience amère et préjudiciable, les politiques occidentales continuent de souffrir d’une évaluation erronée ; une évaluation éloignée de la réalité. C’est l’écart entre l’illusion d’un régime puissant et la réalité d’une théocratie sur le point d’être renversée.
Mais le régime clérical ne mène pas seulement une répression intérieure. Il a tiré des missiles qui ont abattu un avion ukrainien avec ses passagers innocents. Il vise les pays voisins avec des missiles et des drones. Il a développé son programme d’armes nucléaires. Et il provoque constamment la guerre et le terrorisme dans la région.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce comportement agressif ?
Pendant des années, les dirigeants du régime ont déclaré qu’ils avaient besoin d’une arme nucléaire pour empêcher leur renversement. Ils ont besoin de la bombe pour faire chanter les gouvernements occidentaux, car les concessions de ces derniers sont vitales pour leur survie.
Khamenei a admis à plusieurs reprises que si le régime n’intervenait pas de la région, il serait obligé de se battre dans les rues de Téhéran. Ce serait donc une erreur catastrophique de considérer le bellicisme du régime comme un signe de force, ce qui conduit à lui faire des concessions.
Quelle est la réalité ? La réalité peut être résumée en trois points :
Premièrement, le peuple iranien qui déteste le régime, est en colère contre lui. Au cours des quatre dernières années, il y a eu huit grands soulèvements à l’échelle nationale, dont les manifestations de novembre 2019. En 2021, il y a eu trois grands mouvements de protestation, ainsi que les protestations nationales des enseignants et des milliers d’actes de protestation dans toutes les provinces du pays. Ces protestations se sont poursuivies cette année.
Deuxièmement, le régime a perdu toute sa base et ne compte que sur la répression pour survivre. Rien n’indique mieux cette phase de renversement que le fait que Khamenei ait été contraint d’installer à la présidence Ebrahim Raïssi, le bourreau responsable du massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988. Il a agi de la sorte par peur, pour tenter d’empêcher les protestations et les soulèvements imminents.
Le troisième aspect des réalités en Iran est la présence d’une résistance organisée. Ce mouvement de résistance a payé le prix de la liberté en offrant 120.000 martyrs à ce jour. Il est capable d’organiser des protestations et des soulèvements en Iran, en les dirigeant vers le renversement du régime. Les unités de résistance, qui font partie du réseau de l’OMPI dans les villes iraniennes, mènent quotidiennement de vastes activités contre le climat de répression. Elles préparent la société à davantage de soulèvements.
Aujourd’hui, il existe une alternative démocratique qui bénéficie d’un soutien social puissant et qui a soulevé un mécontentement social généralisé en faveur d’une lutte orientée vers un objectif, celui de renverser le régime dans son intégralité. Ce n’est pas une coïncidence si la dictature religieuse a lancé une vaste campagne de diabolisation contre cette résistance. Elle veut ancrer le mensonge selon lequel il n’existe pas d’alternative viable.
En l’absence d’un discernement objectif de la situation en Iran, la politique internationale à l’égard de ce pays a souffert d’erreurs très préjudiciables ces quatre dernières décennies. Cette réalité est visible dans l’approche vis-à-vis du projet d’arme nucléaire du régime.
Lorsqu’il y a 20 ans, la Résistance iranienne a dévoilé le projet de fabrication de la bombe en révélant deux sites majeurs à Natanz et Arak, le régime se trouvait dans une position vulnérable. Au lieu d’adopter une politique ferme et d’imposer des sanctions globales, la communauté mondiale a perdu une décennie en négociations inutiles, donnant ainsi au régime l’occasion de faire avancer son projet nucléaire.
Et lorsque les sanctions imposées par le Congrès américain et les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ont commencé à avoir un impact, des concessions injustifiées dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015 ont éliminé la possibilité de démanteler le programme d’armes nucléaires du régime. Aujourd’hui, ce scénario est en train de se répéter.
Comme je l’ai dit le jour de la signature de l’accord nucléaire de 2015, la seule étape correcte pour empêcher définitivement Téhéran de se doter de la bombe est de réimposer les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, mettre fin à l’enrichissement, démanteler les sites nucléaires et mener des inspections à tout moment et en tout lieu.
Chaque dollar des avoirs du peuple iranien qui est donné au régime sera dépensé pour la répression à l’intérieur du pays, l’exportation du terrorisme et du bellicisme, ou pillé par les dirigeants du régime.
Il est évident que la levée des sanctions ne fera qu’entraîner davantage de conflits, de carnages et d’insécurité dans la région.
Le Congrès américain, qui représente la conscience de la société américaine, a adopté une approche réaliste de la question iranienne, comme en témoigne la résolution 118 de la Chambre des représentants. Le Congrès soutient la lutte du peuple iranien contre deux régimes tyranniques. Il soutient son désir d’établir une république démocratique. Je tiens à exprimer ma gratitude aux honorables membres du Congrès américain qui sont aux côtés du peuple iranien.
Nous espérons que le Congrès façonnera la politique américaine de manière que les erreurs commises sous le chah soient évitées et que la politique américaine se distancie des approches de complaisance avec les mollahs.
La bonne politique est à portée de main. Une politique qui reconnaît le droit du peuple iranien et de sa Résistance à renverser le fascisme religieux au pouvoir en Iran.
Je vous remercie.
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