jeudi 10 février 2022

Pas d’autorisation de sortie de prison pour Saba Kord Afshari pendant trois mois

 CNRI Femmes – Les autorités de la prison de Qarchak ont privé la prisonnière politique Saba Kord Afshari d’une autorisation de sortie de prison pendant trois mois.

Le Conseil de discipline de la prison de Qarchak a privé Mme Kord Afshari d’une autorisation de sortie car elle a protesté contre le manque d’eau bouillante à l’usage des prisonnières. En outre, elle est très malade, souffrant d’un ulcère à l’estomac et de saignements, et a besoin d’un traitement médical régulier.

Le conseil de discipline s’est réuni il y a 40 jours à la demande de la directrice de la prison, Soghra Khodadadi, et en l’absence de Saba Kord Afshari, pour interrompre ses sorties pendant trois semaines. Cependant, Saba n’a été informée de cette décision que récemment.  

Ce n’est pas la première fois qu’elle subit des pressions alors qu’elle purge sa peine à Qarchak.

Le 4 janvier 2022, les gardiens du parloir avaient débranché son téléphone avant qu’elle n’ait terminé sa visite en cabine avec son père.

Saba Kord Afshari n’a pas quitté le parloir en signe de protestation et a exigé de dire au revoir à son père. Cependant, les gardiens ont poussé M. Kord Afshari hors de la salle en lui manquant de respect et en l’intimidant.

Finalement, le directeur adjoint de la prison de Qarchak a menacé Saba de la priver de visites.

La prisonnière politique a donc été privée de visites pendant deux semaines à compter du 15 janvier 2022, sur la base d’une directive qu’elle n’était pas autorisée à lire. L’ordre a été donné sans être examiné par le conseil de discipline.

Une opposante farouche au voile obligatoire  

Saba Kord Afshari, 23 ans, opposante déclarée au voile obligatoire, a été arrêtée le 1er juin 2019. Le tribunal de Téhéran a prononcé une peine de 24 ans de prison à son encontre le 19 août 2019.

La peine comprenait 15 ans pour « promotion de la corruption et de la prostitution », 1,5 an pour l’accusation de « propagande contre l’État » et 7,5 ans pour « association et collusion contre la sécurité nationale. »

Elle avait déjà été arrêtée en août 2018 lors de manifestations de rue à Téhéran. Elle a été emmenée à la prison de Qarchak et détenue sans avoir été jugée. Elle avait finalement été condamnée à un an de prison pour « perturbation de l’ordre public » et transférée dans le quartier des femmes de la prison d’Evine. Saba Kord Afshari avait été libérée en février 2019.

Après avoir été arrêtée de nouveau en juin 2019, Saba Kord Afshari a été conduite à la prison de Qarchak, à Varamin. Le 2 juillet, elle a été incarcérée au quartier 2A de la prison d’Evine. Ce quartier relève du renseignement des pasdaran. Saba a subi des pressions pour faire de faux aveux télévisés. Elle a ensuite été renvoyée à Qarchak et finalement transférée dans le quartier des femmes d’Evine le 13 août 2019.

Le 9 décembre 2020, elle a été bannie de Qarchak dans le cadre d’un plan visant à disperser les prisonnières politiques d’Evine.

Le 13 décembre 2020, une vingtaine de gardes dirigés par la nouvelle directrice de la prison de Qarchak, Soghra Khodadadi, ont fait une descente dans le quartier 8, où une douzaine de prisonnières politiques étaient détenues. Plusieurs d’entre elles ont été gravement battues et blessées. Elle a été blessée aux dents, et a eu une épaule et le dos.

Saba Kord Afshari a été violemment déplacée du quartier 8 au quartier 6 le 26 janvier 2021, où elle a ensuite contracté le Covid-19.  

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