dimanche 11 septembre 2022

Conférence à Paris : il faut cesser l’impunité pour le terrorisme et les crimes du régime en Iran

 Samedi 10 septembre, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a tenu une conférence dans la capitale française pour discuter de « l’impunité pour le terrorisme et les crimes contre l’humanité en Iran ».

L’événement a eu lieu à la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies, à laquelle le président du régime iranien Ebrahim Raïssi prévoit d’assister. En raison de son rôle clé dans l’exécution massive de plus de 30 000 prisonniers politiques à l’été 1988, Raïssi est surnommé le « boucher de Téhéran » et ne représente rien d’autre qu’un pouvoir meurtrier qui a tué des milliers d’opposants et de manifestants au fil des ans.

Un autre débat brûlant en Europe est le traité Téhéran-Bruxelles qui pourrait conduire à la libération de quatre terroristes d’État iraniens qui sont actuellement derrière les barreaux en Belgique pour avoir comploté pour faire sauter le rassemblement Pour l’Iran libre en 2018 à Villepinte, Paris.

Le voyage prévu de Raïssi à l’AGNU et le possible retour d’Assadi en Iran se sont transformés en débats politiques majeurs des deux côtés de l’Atlantique.

Lors de la conférence internationale de Paris, présidée et modérée par Jean-François Legaret ancien maire du 1er arrondissement de Paris et Président de la Fondation d’Etudes pour le Moyen-Orient (FEMO), d’éminents dignitaires et juristes ont évoqué l’impunité du régime iranien concernant le terrorisme et les crimes contre l’humanité. Les participants ont également proposé des recommandations politiques au monde libre sur la manière de traiter avec Téhéran.

Lors de l’événement international, le CNRI a présenté une récente publication au sujet d’Ebrahim Raïssi et sa carrière meurtrière.

La présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi

S’adressant à la conférence de Paris, la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, a déclaré : « Pendant de nombreuses années, les gouvernements occidentaux ont pratiqué la complaisance avec le régime en disant vouloir soutenir les modérés. Bien sûr, nous avons dit dès le premier jour que la modération dans la dictature religieuse est un gros mensonge. Mais avec ce mensonge, les partisans de la complaisance ont justifié leur politique de soutien au fascisme religieux.

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Maintenant, les mollahs ont jeté le masque de modéré et Khamenei a mis à la présidence Raïssi, un des principaux bourreaux du massacre de 1988. Cependant, les défenseurs de la complaisance ne lâchent pas le régime des mollahs.

Ebrahim Raïssi est directement impliqué dans la tuerie de milliers de personnes. Il doit être jugé et non pas venir à la table des négociations. Et à présent, ce criminel va aller à New York à l’Assemblée générale de l’ONU. C’est une honte pour l’humanité que ce criminel aux mains tachées du sang de milliers de prisonniers innocents parle à la tribune des Nations Unies.

Depuis son arrivée à la présidence, le nombre d’exécutions a doublé. La répression des femmes a pris de nouvelles dimensions, les arrestations de fidèles de diverses religions ont augmenté. Khamenei a sélectionné Raïssi pour faire barrage aux soulèvements sociaux et contre les unités de résistance avec des exécutions et la répression. Mais ce plan a échoué.
Ces derniers mois, le mouvement de protestation s’est poursuivi contre les prix élevés, le chômage, la pauvreté, la pénurie d’eau, l’oppression et la discrimination.

Jamais le régime n’a été aussi faible. Mais même dans cette situation, les gouvernements occidentaux ont accordé l’impunité aux mollahs dans divers domaines.

Khamenei, Raïssi et d’autres dirigeants du régime ont participé au massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988. Mais ils sont à l’abri des procès et des sanctions.
En 2019, Khamenei a ordonné le massacre des manifestants. Au moins 1500 jeunes innocents ont été tués.

Dans ce cas aussi, ils ont bénéficié de l’impunité.
Les mollahs provoquent la guerre et commettent des crimes dans les pays voisins. Ils tirent des missiles et envoient des drones sur ces pays parce qu’ils sont à l’abri d’une réaction internationale sérieuse.

L’exemple le plus récent est le traité entre la Belgique et le régime iranien pour l’échange de prisonniers.

Sur la base de ce traité, le gouvernement belge a l’intention de renvoyer un diplomate terroriste en Iran.

C’est lui qui dirigeait le plan de grand massacre au rassemblement de la Résistance iranienne à Villepinte en 2018. Le traité, dont le véritable objectif est la libération de ce terroriste, a été approuvé pour cet échange honteux, et la loi accorde l’impunité au terrorisme d’État des mollahs.

Le résultat est clair : Les pasdarans et le ministère du Renseignement vont développer leur terrorisme en Europe.

En Iran, chaque citoyen européen va devenir un otage potentiel à échanger avec des terroristes arrêtés. »

Ingrid Betancourt

Faisant référence au complot d’attentat à la bombe de l’État iranien visant le rassemblement Pour un Iran libre en 2018, l’ancienne candidate à la présidence colombienne Ingrid Betancourt a déclaré : « Pourquoi le régime voudrait-il tuer Maryam Radjavi ? Pourquoi enverraient-ils un agent du renseignement apporter une bombe en Europe dans des bagages diplomatiques, ce qui est du jamais vu ? Répondre à ces questions nous aiderait à comprendre ce régime.

Si vous regardez l’histoire de l’Iran et la lutte pour la démocratie, il y a eu un printemps iranien après la chute du Shah, et le peuple réclamait la démocratie. Mais la révolution tomba sous un régime de terreur. Une femme (Maryam Radjavi) a réussi à survivre contre toute attente. Elle a vu sa propre famille, sa propre sœur, assassinée. Elle a eu le courage d’organiser un mouvement en exil, une organisation exceptionnelle.

«Quand vous pensez à la Résistance iranienne, ce qui me surprend, c’est la façon dont ils maintiennent la flamme après tant de massacres. Maryam a parlé du génocide en 1988. Pourtant, cette résistance est toujours en place après toutes ces années. Il y a une femme qui dit que ce n’est pas ça l’islam.

« En Iran, le régime traite les femmes comme des ennemies. Ils n’ont aucun droit. Et pourtant, cette femme tient bon. Il est de notre devoir de soutenir cette résistance. Nous battons pour l’Iran, mais aussi pour nos valeurs, nos droits et notre liberté de choisir notre religion et de vivre comme nous le voulons. C’est de cela qu’il s’agit et c’est pourquoi elle est l’ennemie numéro un du régime.

« Si la Belgique accepte ce chantage, c’est qu’elle a un prisonnier en Iran. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ont tous des prisonniers en Iran. Si nous acceptons ce traité, nous garantirons l’impunité des criminels du régime iranien. Alors la porte sera ouverte pour un terrible désastre universel. Il n’y aura jamais assez de citoyens pour payer tous les crimes que commet le régime.

« En tant qu’ancien otage, je peux comprendre ce que vivent les familles de ces otages. Ces gens sont entre les mains d’un État avec lequel nos propres États démocratiques entretiennent des relations. Nous ne devrions avoir aucun lien avec le régime iranien. Ils devraient savoir que le terrorisme a des conséquences. Nous ne devons pas être faibles face au terrorisme. Nous ne devons pas donner l’impunité aux criminels. Ne vous agenouillez pas devant la dictature iranienne et ne leur donnez pas la liberté de continuer leur terrorisme. Nous ne pouvons pas accepter des traités dans lesquels nous permettons au régime d’échanger nos citoyens avec les meurtriers du régime. »

Sid Ahmed Ghozali, ancien Premier ministre d’Algérie

L’ancien Premier ministre algérien Sid Ahmed Ghozali a déclaré : « Ce qui se passe en Belgique est un combat politique et juridique dont l’issue sera un tournant dans la lutte contre le terrorisme en général et le terrorisme d’Etat iranien en particulier ».

Le résultat impacte la crédibilité de la lutte contre le terrorisme en Europe et la crédibilité de la Belgique en termes de compétences universelles. Le gouvernement aurait signé un accord avec l’intention de signer un traité d’échange de prisonniers, et un prisonnier en particulier a été condamné par un tribunal pour avoir tenté de tuer plusieurs centaines de personnes dans un attentat terroriste.

« Il y a quatre ans, les services de sécurité et de justice de Belgique ont réussi à arrêter un attentat terroriste contre un grand rassemblement à Villepinte, qui comprenait de nombreux hommes politiques européens. La justice belge a mené une action en justice qui a condamné le criminel à 20 ans de prison.

« Je salue le courage de la Belgique. Ils ont fait un travail formidable pour arrêter les terroristes et les juger. En même temps, c’est dans ce pays que ce combat est en péril. Je ne veux pas que les institutions belges confirment ce traité conclu entre le gouvernement belge et le régime terroriste iranien. »

Le professeur Eric David

Eric David, professeur renommé de droit pénal international de l’Université libre de Bruxelles (ULB), a déclaré : « L’obligation qui incombe à la Belgique est d’appliquer la décision de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a été adoptée après les attentats du 11 septembre , déclarant que nous devons poursuivre et juger le terrorisme à travers le monde.

« Nous devons appliquer cette résolution basée sur l’article 25 de la Charte des Nations unies, qui stipule que les États membres doivent mettre en œuvre les décisions du CSNU. »

« Il y avait une loi qui a été votée par le parlement. L’article 103 de la Charte des Nations Unies stipule qu’en cas de conflit entre la Charte et un traité, la priorité est à la Charte.

« Il existe des dizaines de résolutions du CSNU qui rendent les États responsables de juger les terroristes et les personnes accusées de crimes contre l’humanité. »

« La Belgique est liée par un statut qui stipule que tous les membres doivent lutter contre l’impunité. Et enfin, ils sont responsables de la défense des droits de l’homme.
« L’impunité d’un meurtrier est une violation du droit à la vie. C’est une nouvelle preuve qu’Assadi et ses complices ne doivent pas être renvoyés en Iran, où ils seront libérés.

La députée française Constance le Grip
La députée française Constance le Grip a déclaré : « Nous devons continuer à nous mobiliser et poursuivre le combat pour la liberté. En tant que député, j’essaie de soutenir cette cause et j’espère sincèrement qu’il y aura des changements. Il y a d’autres membres engagés au parlement français qui suivent ce qui se passe en Iran et veulent voir la liberté venir en Iran et la mise en place d’un gouvernement qui sépare l’État et la religion.
Dominique Attias,

La présidente de la Fédération européenne des Barreaux d’Europe, Dominique Attias, a déclaré : « Nous devons savoir que le massacre de plus de 30 000 personnes, dont des femmes et des enfants, en 1988, a été le premier massacre de ce genre qui a eu lieu dans des prisons. Tous ceux qui ont été tués étaient des prisonniers. Certains y étaient depuis 1981. Tous ont été massacrés, pendus dans des salles, jetés dans des fosses, brûlés à l’acide, et tout cela sans procès. Un homme, en particulier, qui est maintenant président de l’Iran, a supervisé ce crime. C’est le pire cauchemar. Et la communauté internationale, les organisations internationales et les pays sont coupables et complices aussi. Pourquoi? Parce que ce boucher sanguinaire, à cause de l’impunité qui lui est accordée, a continué en 2019 avec un autre massacre de centaines de personnes qui demandaient du pain.

« Quand on laisse prospérer un Etat terroriste, quand on imagine que ce criminel pourrait être accueilli et hébergé à l’ONU, la même personne n’a rien dit quand Salman Rushdi a été agressé. Quand la communauté internationale ne dit rien, alors nous pouvons conclure qu’elle est complice ».

« C’est pourquoi nous sommes ici, pour soutenir votre combat et dire non à l’impunité. C’est pour notre jeunesse, pour notre histoire. Cette impunité pourrait causer des dommages. Il est impératif que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU prenne cette affaire en main. Les membres du Traité de Rome doivent demander un tribunal international pour juger les auteurs de ce massacre. Nous devons juger ces malfaiteurs sur notre sol. Il doit être arrêté à New York et jugé. »

Tahar Boumedra, 

L’ancien responsable des droits de l’homme de la MANUI, Tahar Boumedra, a déclaré : « J’ai passé quatre ans en Irak. J’ai observé de près ce que faisait le régime iranien. J’ai été l’un des témoins de ce qui s’est passé au camp d’Achraf. Je voudrais dire qu’à Genève, lorsque j’ai parlé à une responsable européen au sujet du massacre de 1988 et lorsqu’il a été question de condamner l’Iran, il a déclaré que c’était un pays ami et que nous ne pouvions pas le condamner….Cela encourage l’impunité au niveau du Conseil des droit de l’homme à Genève.

« Nous avons des experts indépendants, des rapporteurs, des personnes travaillant pour la cause humaine et qui ne sont pas payées par l’ONU. Je parle du groupe de travail sur les disparitions, le rapporteur des droits de l’homme. Le groupe de travail sur les exécutions et les disparitions a déclaré que le massacre de 1988 restera un dossier ouvert jusqu’à ce que nous parvenions à déterminer ce qui est arrivé exactement aux prisonniers qui ont été exécutés par le régime. Je voudrais ajouter qu’il y a eu une convention qui a été signée en 1987 et ratifiée par la Belgique en 2006. L’article 13 du traité entraine des obligations pour la Belgique dans sa lutte contre le terrorisme avec usage d’explosifs. »

Alejo Vidal Quadras,

Le président de l’ISJ et ancien vice-président du Parlement européen, le Dr Alejo Vidal Quadras, a déclaré : « Ce que nous voyons aujourd’hui est une démonstration de complaisance. Après deux ans d’enquête, la justice belge a condamné le criminel à la peine maximale. Cela signifie que le régime iranien a organisé cette attaque terroriste. C’était la première fois qu’un diplomate de carrière était condamné pour terrorisme en Europe.

« La situation est préoccupante car le régime terroriste va de pair avec la diplomatie de la prise d’otages. Le régime utilise cette méthode pour se soustraire à ses responsabilités. Ils arrêtent des ressortissants occidentaux et les utilisent pour négocier avec les États occidentaux.

« Ce n’est pas par hasard que le régime a arrêté des citoyens belges, français et allemands ces derniers mois. Ils veulent stocker leurs otages. Nous devons avoir une politique ferme contre l’Iran pour mettre fin à cette politique inhumaine.

« L’histoire montre que la complaisance ne fera qu’encourager un comportement terroriste. Nous devons assurer notre sécurité et notre protection. Cet accord créerait un environnement dangereux dans la lutte contre le terrorisme. Cela enverra le message que le régime iranien peut s’en tirer avec ses crimes. La Belgique aura une grande responsabilité.

« Le silence de la France et de l’UE est également choquant. Les attentats devaient avoir lieu sur le sol français. Le silence ouvrira la voie à d’autres attentats terroristes. L’UE devrait au moins dire que ce traité ne s’appliquera pas à ses États membres et qu’Assadi doit rester en Belgique pendant toute la durée de sa peine. »

Mohammad Mohadessine, 

Le président de la commission des Affaires étrangères du CNRI, Mohammad Mohadessine, a déclaré : « Au cours des 57 années d’existence de notre organisation (OMPI), nous avons été confrontés à des dizaines de massacres. Le massacre de 1988 était un massacre sans précédent en prison. Mais comment ce mouvement a-t-il survécu en dépit de tous ces massacres ?

« Vous pouvez difficilement trouver un mouvement qui a subi autant de pression et qui a survécu et poursuivi sa lutte pendant 57 ans. Ce mouvement a réussi malgré toutes ces difficultés à continuer sa lutte et à s’étendre.

« Si nous regardons simplement l’année écoulée, nous pouvons voir que dans tous les domaines, l’OMPI a fait des progrès. Lors du rassemblement Iran libre 2022 à Achraf 3, 5 000 membres des Unités de résistance ont envoyé des messages vidéos, contre 1 000 vidéos l’année précédente. Les unités de résistance ont soutenu les soulèvements populaires en Iran.

« Pour clarifier cette situation, nous devons noter que la fatwa émise par Khomeiny visait à anéantir l’OMPI dans sa totalité. Ceux qui étaient en prison faisaient partie du plan. L’actuel président du régime, Raïssi, a déclaré que tant que l’OMPI existe, tous les membres doivent être exécutés. C’est la logique de ce régime. Il est clair que ce régime veut créer un empire islamique basé sur leur interprétation de l’islam, qui est fondamentaliste et n’a rien à voir avec le véritable islam.

« En revanche, notre organisation a une interprétation différente de l’islam, qui embrasse la démocratie et la société modernes et approuve la séparation de la religion et de l’État. Nous sommes l’antithèse de ce régime, c’est pourquoi le régime veut détruire cette organisation.

« Mais l’histoire a montré que l’idéologie de l’OMPI n’a pas été détruite par les exécutions. Il est devenu plus fort. De nombreuses personnes ont été tuées par ce régime, plus de 120 000 de nos membres et sympathisants. C’est la base de notre soutien populaire.

« Nous sommes dans une situation où le régime est à un point critique. D’une part, il fait face à de nombreuses crises, et les slogans « A bas le pouvoir des mollahs » et « A bas Khamenei » sont devenus très populaires dans les manifestations. La présidence de Raïssi montre que le régime est en crise. Khamenei voulait unifier son régime, mais son temps touche à sa fin.

« Les propres responsables du régime ont dit qu’ils voulaient ignorer l’OMPI, mais ils ne peuvent pas le faire et cherchent à nous confronter. Cela montre que cette organisation se bat pour une cause juste. »

À l’extérieur de la salle de conférence, une exposition de photos sur le massacre des prisonniers politiques iraniens en 1988 a été présentée aux participants et aux médias.

Source: CNRI 


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