mercredi 6 novembre 2024

Iran : grèves et manifestations contre les difficultés économiques

 Des manifestations et des grèves généralisées se sont poursuivies le 5 novembre en Iran, soulignant le mécontentement économique et social croissant parmi divers groupes professionnels et retraités, des travailleurs de la santé aux travailleurs du pétrole.

À Yazd, dans le centre de l’Iran, les infirmières de plusieurs hôpitaux, dont l’hôpital Sadoughi, ont persisté dans leurs protestations pour de meilleurs salaires et conditions de travail. La grève a eu de graves répercussions sur les opérations hospitalières, des rapports indiquant que seules les procédures d’urgence sont effectuées et que les soins de routine aux patients ont été perturbés. Les infirmières ont exprimé leur frustration avec des slogans tels que « Assez de promesses creuses ; nos tables sont vides » et « Où est passé notre salaire ? Dans les poches de qui ? »

À Shiraz, des infirmières et du personnel médical de l’université des sciences médicales de Shiraz ont organisé une manifestation pour dénoncer les bas salaires et les conditions de travail intenables. Cette manifestation fait suite à une série de manifestations visant à attirer l’attention sur la situation critique des travailleurs de la santé, accablés par de bas salaires et un soutien insuffisant.

À Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran, des employés de la société pétrolière et gazière Arvand se sont rassemblés pour protester contre les mauvaises conditions de travail et les salaires insuffisants. Cette manifestation fait partie d’un mouvement plus large impliquant les travailleurs du secteur pétrolier et gazier qui expriment de plus en plus ouvertement leur frustration face aux promesses non tenues de la direction de l’entreprise et des autorités gouvernementales.

La manifestation des travailleurs a souligné le besoin crucial d’une rémunération équitable et de normes de sécurité améliorées dans une industrie qui est vitale pour l’économie du pays mais qui néglige souvent le bien-être de ses employés.

À Zanjan, les bûcherons ont organisé un rassemblement de protestation, mettant en évidence les difficultés financières auxquelles sont confrontés les acteurs des industries locales. Pendant ce temps, les travailleurs d’Ilam du département d’entretien des routes se sont rassemblés pour protester contre la détérioration des conditions contractuelles et la stagnation des salaires. Ces travailleurs ont souligné la période de huit mois sans contrats officiels et les réductions de leur salaire allant jusqu’à cinq millions de tomans.

Plus au sud, à Bushehr, les infirmières se sont mobilisées contre la situation économique qui s’est aggravée en raison de l’inflation et des cotisations impayées. Ces manifestations reflètent le sentiment observé dans d’autres régions du pays où les professionnels de la santé ont appelé à une action urgente du gouvernement.

Parallèlement, les incidents de répression continuent d’attirer l’attention sur la réponse musclée du gouvernement aux troubles. Le 3 novembre, les forces de sécurité ont effectué une descente dans une maison à Golshahr, un quartier du comté de Lashar, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, faisant un mort et deux blessés ainsi que l’arrestation de deux autres. Cette opération s’inscrit dans la continuité des actions violentes menées dans les régions ethniques, ce qui a entraîné une augmentation des tensions et des accusations de pratiques discriminatoires de la part des autorités.

Les manifestations ne se limitent pas aux travailleurs de la santé et de l’industrie. À Kermanshah, les retraités se sont rassemblés pour réclamer de meilleures retraites et des services de base. Leurs slogans, tels que « Plus de guerre, nous avons besoin d’une protection sociale durable », ont résumé la désillusion partagée par de nombreux retraités à travers le pays. Des retraités d’autres régions, notamment d’Ispahan, de Shiraz et de Bijar, ont rejoint des manifestations similaires.

La récente vague de manifestations à travers l’Iran reflètent un mécontentement généralisé face aux salaires insuffisants, aux mauvaises conditions de travail et aux promesses non tenues des autorités gouvernementales. La persistance de ces manifestations met en évidence l’incapacité du régime iranien à répondre aux demandes légitimes de ses citoyens et souligne l’appel urgent à un changement systémique et à la justice dans tout le pays.

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