jeudi 12 décembre 2024

Pourquoi les exécutions doivent cesser – Partie 6

 – « Je suis maintenant captif. Mon corps est enchaîné dans une cellule sombre et humide, et mon âme emprisonnée dans l’ombre d’une pensée mortelle… Je suis condamné à mourir, condamné à mourir ! Cette fatalité est ma seule compagne, elle me hante sans relâche. Tout mon être est glacé par son poids glacial, mon corps ploie sous ce fardeau écrasant et insupportable… ».

(« Le dernier jour d’un condamné », Victor Hugo)

écrit par le Dr. Aziz Fouladvand

Amnistie et lecture compatissante

La philosophie du Qisas (la loi du Talion) dans les enseignements coraniques est fondée sur le respect du « droit à la vie » et sur les valeurs du pardon et de la clémence (sourate Al-Baqarah, versets 178-179)[1]. Le fascisme religieux au pouvoir ignore délibérément cette perspective compatissante afin d’ouvrir la voie à l’imposition des formes de punition les plus sévères. Ce point de vue repose sur une interprétation violente et avide de pouvoir des versets du Coran. Si la perspective coranique était uniquement axée sur la vengeance et le châtiment, les références au pardon, à la bonté et à l’indulgence dans les versets susmentionnés n’auraient aucune raison d’être. En outre, l’expérience humaine au cours de l’histoire a montré que les châtiments cruels tels que le brûlage, le démembrement, la décapitation, l’arrachage d’yeux, le taureau d’airain, l’âne espagnol, la chaise de crocodile, le berceau de Judas et d’autres encore ont été progressivement abolis parce qu’ils ne dissuadaient pas efficacement de commettre des délits. Persister dans l’application brutale de la peine de mort signifie que nous régressons vers des méthodes que l’humanité a depuis longtemps dépassées.

Le critère des enseignements coraniques est, en fait, le principe de sainteté. Cela signifie que tout ce qui est plus nuisible que bénéfique est interdit. Par exemple, dans le verset « Et leur péché est plus grand que leur bienfait » (sourate Al-Baqarah, 2:219)[2], le Coran souligne que le mal de l’alcool est plus grand que son bienfait, et qu’il est donc considéré comme interdit. Les données et les recherches montrent que la peine de mort et les châtiments corporels ne font qu’intensifier le cycle de la violence, et que leurs effets néfastes sur la sécurité de la communauté et la santé mentale des citoyens sont donc indéniables. En outre, selon les enseignements du Coran, la vie humaine, en vertu de sa dignité, doit être respectée et protégée : « Nous avons certes honoré les enfants d’Adam » (sourate Al-Isra, 17:70)[3]. Par conséquent, selon ce point de vue, le meurtre d’une personne innocente est considéré comme un crime contre l’humanité (sourate Al-Ma’idah, 5:32)[4]. Vivre et honorer la vie implique une responsabilité permanente envers ceux avec qui nous partageons l’existence et les expériences collectives. Les partisans de la peine de mort, en imposant et en exécutant des condamnations à mort, violent fondamentalement la dignité inhérente et le caractère sacré de la vie humaine.

[1] 178- O croyants ! ˹La loi du˺ talion vous est imposée en cas de meurtre – un homme libre pour un homme libre, un esclave pour un esclave, et une femme pour une femme. Mais si l’auteur du crime est gracié par le tuteur de la victime, alors le prix du sang doit être décidé équitablement et le paiement doit être fait avec courtoisie. C’est là une concession et une miséricorde de votre Seigneur. Mais quiconque transgresse après cela subira un châtiment douloureux.
179 – Il y a pour vous une ˹sécurité de˺ vie dans ˹la loi du˺ talion, ô gens doués de raison, afin que vous deveniez conscients ˹d’Allah˺.
[2] Ils t’interrogent ˹O Prophet˺ sur les boissons enivrantes et les jeux de hasard. Dis : « Il y a un grand mal dans les deux, ainsi que quelques avantages pour les gens, mais le mal l’emporte sur l’avantage. »1 Ils ˹also˺ te demandent ˹O Prophet˺ ce qu’ils devraient donner. Dis : « Ce que vous pouvez donner. » C’est ainsi qu’Allah vous fait comprendre Ses révélations ˹believers˺, vous pouvez donc peut-être réfléchir.
[3] En effet, Nous avons honoré les enfants d’Adam, les avons transportés sur terre et sur mer, leur avons accordé de bonnes et licites provisions, et les avons privilégiés bien au-dessus de beaucoup de Nos créatures.
[C’est pourquoi Nous avons ordonné aux enfants d’Israël que quiconque prend une vie, sauf en punition d’un meurtre ou d’un méfait sur terre, soit considéré comme ayant tué toute l’humanité ; et que quiconque sauve une vie soit considéré comme ayant sauvé toute l’humanité…
Source: CSDHI 

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