samedi 14 décembre 2024

La loi iranienne sur le hijab devient un champ de bataille du désespoir du régime pour préserver son pouvoir

 La dictature cléricale au pouvoir en Iran, assiégée par des troubles internes, des revers régionaux et un isolement international, a intensifié sa répression contre la société, utilisant l’application imminente de la loi vestimentaire « Hijab et chasteté » comme une arme pour reprendre le contrôle. Cependant, la loi a également révélé une féroce querelle interne entre les factions du régime, motivée non pas par le souci du public mais par des points de vue concurrents sur la meilleure façon de préserver le régime.

À la lumière du récent changement de régime en Syrie – un changement sismique qui a secoué Téhéran – les extrémistes et les révisionnistes au sein du régime tirent la sonnette d’alarme sur la voie à suivre. Les « principalistes » autoproclamés, menés par le guide suprême du régime, Ali Khamenei, affirment que le retrait de l’application de la loi enhardira le peuple iranien et conduira à l’effondrement du régime. Pendant ce temps, les soi-disant « réformistes » avertissent que l’application de la loi dans son intégralité ne fera qu’amplifier la colère du public et hâter la chute du régime.

Les extrémistes réclament une application immédiate
Le 6 décembre, Ahmad Alamolhoda, le représentant de Khamenei à Mashhad, a fustigé le président du régime, Masoud Pezeshkian, pour avoir hésité à appliquer la loi sur le hijab. « Vous êtes responsable de l’application de cette loi ; l’ambiguïté n’est pas une excuse », a-t-il déclaré. « Un président ne peut pas saper une loi votée par le Parlement. Ce n’est pas une question de préférence, c’est une obligation islamique. »

Mohammad Mokhtari, le chef de la prière du vendredi de Birjand, a fait écho à ces sentiments le 6 décembre, présentant la loi sur le hijab comme un test de loyauté à la survie du régime. « Cette loi n’est pas négociable. Tout fléchissement sera une trahison des principes sur lesquels repose ce système », a-t-il déclaré, ajoutant : « Ne pas l’appliquer entraînera le chaos et enhardira les ennemis. »

Le 10 décembre, le secrétaire de la Commission culturelle du Parlement a démenti les rumeurs de retard, soulignant : « C’est une loi coranique et divine. Elle doit être mise en œuvre, et il n’y a pas de place pour le compromis. »

Les révisionnistes mettent en garde contre une réaction négative
De l’autre côté, les révisionnistes du régime ont exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences déstabilisatrices de la loi. Ali Rabiei, un conseiller de Pezeshkian, a lancé un avertissement sévère le 8 décembre : « Pour l’amour de Dieu, pensez aux conséquences de vos actes. » Son appel à la faction rivale a souligné les craintes qu’une application rigide ne déclenche une colère publique incontrôlable.

Le journaliste affilié à l’État Ahmad Zaidabadi a fait une critique cinglante dans Etemad le 10 décembre, décrivant la loi sur le hijab comme « un outil de contrôle totalitaire » qui « amplifiera l’indignation publique ». Zaidabadi a averti que la mise en œuvre de la loi conduirait à l’une des deux issues suivantes : soit elle échouera en raison de la résistance de l’opinion publique, ce qui portera atteinte à la crédibilité du régime, soit elle sera appliquée par la force brute, plongeant le pays dans une instabilité plus profonde.

L’ombre de la Syrie plane
La loi sur le hijab est débattue dans le contexte du récent changement de régime en Syrie, qui a envoyé des ondes de choc à Téhéran. Le 10 décembre, Etemad a publié une tribune qui résume la peur existentielle du régime : « Le jour même où l’allié stratégique de l’Iran est tombé, certains responsables sont obsédés par l’application d’une loi sur le hijab qui divise, ignorant les menaces existentielles qui nous guettent. »

Les divisions sont flagrantes, mais les deux factions partagent une crainte commune : la survie du régime est en jeu. Les extrémistes croient qu’il faut redoubler d’efforts, affirmant qu’une démonstration de force est le seul moyen de dissuader toute nouvelle dissidence. Les révisionnistes, quant à eux, soutiennent que l’application de la loi sur le hijab pourrait déclencher le type de manifestations de masse qui ont renversé Assad.

Un pari désespéré
Alors que le 23 décembre, date potentielle d’application, approche, la loi sur le hijab est devenue un symbole du désespoir et de la division du régime. Ce n’est pas une question de gouvernance ou d’idéologie, mais de survie. Que la loi soit appliquée ou retardée, elle révèle un régime au bord du gouffre, pris entre la peur de la rébellion et celle de l’effondrement.

La loi sur le hijab n’est pas seulement une politique ; c’est un test décisif pour la capacité du régime à maintenir son emprise sur le pouvoir. Mais alors que la colère de l’opinion publique grandit et que l’ombre de la révolution syrienne se profile, les deux factions pourraient découvrir que leurs stratégies mènent au même résultat : un régime à court de temps et d’options.

Source: NCRI 

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