Dès le début des manifestations pacifiques en Syrie, Ali Khamenei, le guide suprême des mollahs, a fait un choix fatidique : soutenir Assad à tout prix. Alors même que l’Iran était aux prises avec ses propres crises économiques, il a investi des dizaines de milliards de dollars pour soutenir le régime syrien. Des milliers de combattants des milices soutenues par le CGRI, comme les Fatemiyoun, les Zainabiyoun et les Forces de mobilisation populaire irakiennes, aux côtés de la Force Al-Qods de Qassem Soleimani, ont été déployés pour alimenter la campagne de meurtres et de destructions de masse d’Assad.
La stratégie de la terre brûlée de Soleimani a dévasté les villes syriennes, les transformant en cimetières de décombres. Les toits autrefois destinés à abriter les familles sont devenus des instruments de leur mort.
Le régime iranien a donné la priorité à la survie d’Assad plutôt qu’à ses propres besoins urgents. En 2013, Mehdi Taeb, commandant du QG d’Ammar, a déclaré : « Si nous sommes obligés de choisir entre la Syrie et le Khouzistan, nous choisirons la Syrie », faisant référence à la province du sud de l’Iran, riche en pétrole.
La vantardise de Taeb selon laquelle la milice syrienne compte 60 000 hommes illustre l’arrogance mal calculée du régime. Pourtant, après 13 ans, une force rebelle de 10 000 hommes a vaincu l’armée d’Assad, forte de 170 000 hommes – un coup dévastateur pour les ambitions régionales du régime, rendu possible par l’effondrement des forces par procuration qui protégeaient autrefois le pouvoir d’Assad.
Les conséquences sont un cauchemar pour Téhéran. L’Iran a perdu son corridor crucial au profit du Hezbollah, un pilier de son influence régionale, et a gaspillé des décennies d’investissement. La chute d’Assad brise la vision de Khamenei de la « profondeur stratégique » et révèle la vacuité de la propagande du régime sur la puissance régionale. Le grand récit de la lutte contre les ennemis étrangers « en Syrie pour éviter de les combattre en Iran » s’est effondré. Aujourd’hui, le régime est confronté au spectre d’un soulèvement d’inspiration syrienne sur son propre sol.
La réponse des médias iraniens a été une litanie de désespoir et de reproches :
Ham-Mihan : « En une semaine, des décennies d’investissement sont parties en fumée. »
Jahan-e San’at : « La Syrie, cœur de l’influence stratégique de l’Iran, a disparu. »
Farhikhtegan : « La chute d’Assad prive l’Iran de son influence géopolitique. »
Ruydad24 : « Pourquoi l’Iran n’a-t-il pas résisté ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu de combat ? »
Le silence du régime face à ces critiques est assourdissant. Même les commentateurs liés à l’État ont rompu les rangs. Le journaliste Yashar Soltani a écrit : « Assad est fini. Les dictateurs tombent toujours soudainement. » D’autres ont souligné les « victoires électorales » de 95 % d’Assad comme preuve de la vacuité de tels régimes. Davoud Hashemati, un autre journaliste proche de l’État, a déploré : « Assad est tombé sans qu’un seul civil soit prêt à le défendre. Qu’est-ce que cela dit de sa soi-disant légitimité ? »
Les leçons de l’effondrement d’Assad sont claires : aucun régime ne peut survivre uniquement par la brutalité. Comme le dit le prophète Mahomet : « Un royaume peut supporter l’incrédulité, mais pas l’injustice. » L’oppression, la corruption et le silence sur la dissidence qui ont caractérisé la Syrie d’Assad sont les mêmes caractéristiques du régime de Téhéran.
Pour le régime iranien, la chute d’Assad n’est pas seulement une défaite géopolitique, c’est un miroir reflétant ses propres vulnérabilités. Le château de cartes construit sur l’oppression, la propagande et une ambition insensée est en train de s’effondrer. La question n’est pas de savoir si Téhéran devra faire face à ses propres responsabilités, mais quand.
Source: NCRI
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