vendredi 13 décembre 2024

Pourquoi les exécutions doivent cesser – Partie 7

 – « Je suis maintenant captif. Mon corps est enchaîné dans une cellule sombre et humide, et mon âme emprisonnée dans l’ombre d’une pensée mortelle… Je suis condamné à mourir, condamné à mourir ! Cette fatalité est ma seule compagne, elle me hante sans relâche. Tout mon être est glacé par son poids glacial, mon corps ploie sous ce fardeau écrasant et insupportable… ».

(« Le dernier jour d’un condamné », Victor Hugo)

écrit par le Dr. Aziz Fouladvand

Le projet de loi sur le Qisas : Un champ de bataille pour deux discours religieux

L’application rigide et dogmatique du Qisas (la loi du talion) et d’autres exécutions et peines inhumaines en Iran sert depuis longtemps de champ de bataille à deux discours religieux concurrents. D’un côté, une perspective humaniste et moderne ; de l’autre, une interprétation réactionnaire et punitive. Notamment, la principale organisation démocratique d’opposition, l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI), en tant que mouvement chiite musulman, s’est courageusement opposée à la version oppressive de la « jurisprudence » de Khomeini, la dénonçant comme un « islam hypocrite ». Cet affrontement idéologique est bien documenté dans les publications des Moudjahidines d’avril et de mai 1981. Ces déclarations, faites à une époque où le discours religieux de Khomeini était incontesté en Iran, reflètent un engagement inébranlable en faveur des principes et des valeurs démocratiques.

L’OMPI a condamné la doctrine de Khomeini comme « une tache indélébile sur les épaules de ceux qui se réclament faussement de l’islam » et a tourné en dérision la « domination exclusive du parti réactionnaire au pouvoir ». Cette position témoigne d’une confiance et d’une intégrité profondes dans une vision du monde qui donne la priorité à la « vérité » plutôt qu’à l’« opportunisme politique ».

L’histoire a retenu leur réquisitoire courageux lorsqu’ils ont déclaré : « Chaque jour, dans notre pays, nous sommes témoins d’atrocités inhumaines et non islamiques, telles que la lapidation, les amputations et les exécutions publiques – des actes qui constituent une tache indélébile sur les épaules de ceux qui se réclament faussement de l’islam et de la révolution. Le projet de loi sur le Qisas n’est rien d’autre qu’une tentative de légaliser les actions anti-islamiques passées tout en préparant le terrain pour leur poursuite et leur escalade futures. Tout cela, en dépit du fait que les auteurs et les promoteurs de ce projet de loi sont, pour la plupart, des individus qui ont violé les droits révolutionnaires de cette nation opprimée et qui, en vertu de la loi pénale islamique, sont eux-mêmes les premiers à devoir rendre des comptes »[1].

Dans d’autres déclarations, l’OMPI a dit : « Tant que l’économie, la politique, le système judiciaire et la gouvernance du pays resteront sous le contrôle exclusif du parti réactionnaire au pouvoir, coincés dans l’impasse de solutions dépassées, la mise en œuvre du Qisas et des peines pour le vol, l’adultère, etc, sur la base de ces interprétations naïves et dogmatiques, n’aboutira à aucun résultat positif« [2]. La publication de l’OMPI affirme que ces approches “superficielles et violentes” sont non seulement “non islamiques” mais aussi “fondamentalement étrangères et contraires à l’islam véritable et révolutionnaire, qui se concentre toujours sur les ”racines » lorsqu’il s’agit de traiter des questions sociales »[3].


[1] Le numéro 120 de la publication Mujahid, daté du 24 Ordibehesht, 1360 (14 mai 1981), contient un article intitulé : « Le projet de loi sur le Qisas : Une insulte à la dignité de l'humanité, en particulier à la femme héroïque iranienne à l'ère du grand réveil des nations ».

[2] La publication Mujahid, numéro 123, pages 8 et 33, contient un article intitulé « An Analysis of the Qisas Bill » (Analyse de la loi sur le Qisas).

[3] Le numéro 123 de la publication Mujahid, pages 8 et 33, contient un article intitulé « An Analysis of the Qisas Bill » (Analyse du projet de loi sur le qisas).

Source : Iran HRM/CSDHI 

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