Expulsion inattendue et restrictions académiques
Mme Hosseinzadeh a annoncé sur les médias sociaux qu’elle avait été inopinément empêchée de poursuivre ses études supérieures malgré la soutenance de sa thèse. Elle a également révélé qu’elle avait été expulsée rétroactivement de son programme de premier cycle, 5 ans après l’avoir terminé. L’université de Téhéran, située dans la capitale, lui a bloqué l’accès à son portail éducatif et à tous ses documents académiques, la laissant dans l’incertitude. Elle a décrit les actions de l’université comme étant incohérentes et manquant de transparence.
Une histoire de persécution
Leila Hosseinzadeh a fait l’objet de nombreuses poursuites judiciaires au fil des ans en raison de son activisme. En novembre 2024, elle a déclaré avoir été condamnée à une peine de prison par contumace par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle était notamment accusée d’être apparue en public sans hijab et d’avoir fait de la « propagande contre l’État ».
En septembre 2024, elle annonce qu’une peine de 5 ans de prison prononcée dans une affaire datant de 2019 a été commuée en une amende de 100 millions de tomans (environ 2 000 dollars) après que l’Organisation de la médecine légale a confirmé son incapacité à supporter une peine d’emprisonnement pour des raisons médicales. L’affaire a été officiellement classée après le paiement de l’amende.
Arrestations et condamnations antérieures
Leila Hosseinzadeh a été arrêtée pour la première fois lors des manifestations nationales de décembre 2017. Détenue pendant 16 jours, elle a été libérée sous caution le 18 janvier 2018.
En 2019, la section 36 de la cour d’appel de Téhéran l’a condamnée à 30 mois de prison pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et à une année supplémentaire pour « propagande contre l’État ». Elle a également été interdite de quitter le pays pendant 2 ans dans le cadre de sa peine complémentaire.
Sa participation à une célébration de l’anniversaire de Mohammad Sharifi Moghadam, un derviche Gonabadi emprisonné, et le fait d’avoir chanté une chanson de protestation ont été cités comme preuves pour les accusations portées contre elle. Hosseinzadeh a commencé à purger sa peine le 28 juillet 2019, mais elle a ensuite été libérée en vertu d’une directive judiciaire, car elle ne supportait pas l’emprisonnement.
Nouveaux défis juridiques
En mars 2021, Hosseinzadeh a dû faire face à de nouvelles accusations liées à sa participation antérieure à la célébration de l’anniversaire de Moghadam. La section 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée à 5 ans de prison et à une interdiction d’exercer des activités en ligne pendant 2 ans pour « rassemblement et collusion en vue d’agir contre la sécurité nationale ». Cette peine a été confirmée par la section 36 de la cour d’appel de Téhéran en décembre 2021.
Leila Hosseinzadeh a été arrêtée le 7 décembre 2021 alors qu’elle se rendait à Chiraz, la capitale de la province de Fars, dans le sud de l’Iran. Elle a été transférée à la célèbre prison Adelabad de Chiraz le 23 décembre 2021. 10 jours plus tard, elle a été libérée sous caution parce qu’elle ne pouvait pas supporter les conditions de détention. Cependant, le 8 janvier 2022, elle a été à nouveau convoquée par le tribunal d’Evin pour purger sa peine.
Hosseinzadeh a de nouveau été arrêtée en août 2022 devant son domicile à Téhéran. Selon des témoins, elle a été violemment détenue par les forces de sécurité. Elle a été libérée sous caution de la prison d’Evin le 9 janvier 2023.
Le cas de Leila Hosseinzadeh souligne la répression continue du régime iranien à l’encontre des étudiants militants et dissidents. Son expulsion de l’Université de Téhéran et les persécutions judiciaires répétées mettent en évidence les efforts du régime pour étouffer la dissidence, même au sein des institutions académiques. Les défenseurs des droits de l’Homme soulignent la nécessité d’une attention et d’une action internationales pour soutenir des personnes comme Leila Hosseinzadeh, qui sont confrontées à une répression systémique pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion.
Source : CNRI Femmes
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