lundi 10 février 2025

Des slogans contre Khamenei résonnent sur les toits en Iran

 À l’occasion du 46e anniversaire de la révolution de 1979, des manifestations ont éclaté dans tout l’Iran, les citoyens se rendant à leurs fenêtres et sur leurs toits pour scander des slogans contre le régime clérical au pouvoir. Selon de nombreux vidéos diffusés sur les réseaux sociaux, la nuit du 9 février, des vagues de slogans anti-gouvernementaux ont résonné à Téhéran et dans d’autres grandes villes, reflétant un mécontentement généralisé à l’égard de la dictature religieuse.

À Téhéran, des chants de « A bas Khamenei », « Malédiction sur Khomeini » et « Mort au dictateur » ont retenti dans des quartiers tels qu’Ekbatan, Tehranpars, Jannat Abad, Aryashahr et autour de la prison d’Evine. Les manifestants ont également invoqué le slogan « Mort à l’oppresseur, qu’il s’agisse du Shah ou du Guide suprême », une phrase qui souligne le rejet à la fois de la monarchie passée et de la théocratie actuelle.

Les manifestations ne se sont pas limitées à la capitale. À Bandar Anzali, les manifestants ont appelé à une « république démocratique iranienne dirigée par Maryam Rajavi ». À Mashhad, Karaj et Arak, des slogans similaires ont visé le Guide suprême Ali Khamenei. Les manifestants de Kermanshah ont déclaré : « Cette année est l’année du sang, Seyed Ali sera renversé », ce qui suggère que l’on s’attend de plus en plus à un effondrement du régime.

De nombreux manifestants ont programmé leurs manifestations pour qu’elles coïncident avec les feux d’artifice orchestrés par l’État célébrant l’anniversaire de la révolution qui a renversé le Shah en 1979. Alors que le gouvernement cherchait à projeter un sentiment d’unité nationale, des voix venant des foyers et des rues ont plutôt brossé un tableau radicalement différent, celui de la défiance et du ressentiment.

À Jannat Abad et Ekbatan, les manifestations se sont également concentrées sur le bilan du régime iranien en matière d’exécutions, avec des chants de « Mort au régime bourreau » résonnant dans les rues. Pendant ce temps, dans les quartiers nord de Téhéran, les habitants ont fait référence au conflit syrien, criant : « Khamenei, aie honte – regarde Bachar al-Assad ».

Les troubles ont également coïncidé avec une aggravation de la crise économique. Le 9 février, le rial iranien est tombé à un niveau historiquement bas de 92 000 pour un dollar, marquant une forte dévaluation qui a intensifié la frustration de la population.

Le régime clérical, quant à lui, a continué ses efforts pour réprimer la dissidence. Des rapports ont fait état de graves perturbations d’Internet dans des villes comme Shiraz, les VPN et les outils de contournement devenant de plus en plus peu fiables. Malgré cela, les vidéos des manifestations se sont largement répandues sur les réseaux sociaux, soulignant la détermination des citoyens iraniens à faire entendre leur voix.

Alors que les dirigeants iraniens se préparent aux rassemblements organisés par l’État le 10 février, visant à démontrer le soutien au régime, les voix de l’opposition restent vives.

Source : CNRI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire