15 ans d’incarcération sans congé médical
Motaleb Ahmadian, un prisonnier politique kurde de 41 ans originaire de Baneh, a été arrêté en 2010 à l’âge de 25 ans. Il a été condamné à 32 ans de prison pour « inimitié envers Dieu » (moharebeh) en raison de son appartenance présumée à des groupes d’opposition. Aujourd’hui, il en est à sa quinzième année d’emprisonnement et reste derrière les barreaux dans des conditions désastreuses, sans jamais bénéficier d’une libération temporaire.
Dans sa déclaration, le prisonnier politique kurde raconte son expérience de l’oppression systématique des Kurdes et son combat de toute une vie pour la liberté et l’égalité. « Depuis mon adolescence, je me suis battu pour la libération et l’égalité de tous les habitants de mon pays », écrit-il.
Torture et violences physiques pendant les interrogatoires
M. Ahmadian décrit avec force détails les tortures qu’il a subies après son arrestation. Il a été maintenu à l’isolement pendant des mois dans la prison d’Oroumieh, où les interrogateurs l’ont soumis à des sévices physiques extrêmes, notamment en lui cassant la jambe, en lui disloquant l’épaule et en lui fracturant les côtes. Il a perdu presque toutes ses dents à cause des coups répétés qu’il a reçus.
Lors d’un épisode particulièrement horrible, il a été laissé nu dans des conditions hivernales glaciales pendant 24 heures, menotté et entravé, tandis que les agents pénitentiaires le frappaient avec des tiges métalliques. Un coup violent dans le dos l’a temporairement paralysé, l’obligeant à porter des couches pendant six mois. Des examens médicaux ultérieurs ont révélé trois vertèbres fracturées, ce qui a encore aggravé la détérioration de son état de santé.
État de santé grave et refus de traitement médical
Le prisonnier politique kurde souffre actuellement de plusieurs maladies graves, notamment :
- une sténose du canal rachidien, qui nécessite une intervention chirurgicale urgente
- une infection testiculaire grave
- Hémorragie intestinale et colite
- Hernie et déchirure du diaphragme
- Nausées chroniques et perte de poids importante
- Palpitations cardiaques et détresse respiratoire
- Ulcères duodénaux et insuffisance rénale
Bien que les autorités médico-légales et le centre médical de la prison d’Evine aient approuvé sa mise en liberté provisoire afin qu’il puisse recevoir un traitement urgent, le procureur de Téhéran, Ali Salehi, a bloqué à plusieurs reprises son accès aux soins de santé en augmentant le montant de la caution exigée de 5 milliards à 8 milliards de tomans, une somme que sa famille ne peut pas se permettre.
Un appel à la justice et à l’action internationale
Le prisonnier politique kurde prévient que son état a atteint un stade critique et que le personnel médical de la prison d’Evine a reconnu qu’il n’était plus en mesure de lui prodiguer des soins adéquats. « Le procureur de Téhéran m’a effectivement condamné à une mort lente », déclare-t-il, ajoutant que s’il ne craint pas de mourir pour ses convictions, il refuse d’accepter de souffrir en silence.
Dans son dernier appel, M. Ahmadian demande instamment aux organisations de défense des droits de l’homme et à la communauté internationale d’intervenir. Il tient le procureur de Téhéran pour directement responsable de sa vie et demande à la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, Mme Mai Sato, de prendre des mesures immédiates.
Historique du prisonnier politique kurde, Motaleb Ahmadian
Le prisonnier politique kurde, Motaleb Ahmadian a d’abord été condamné à 32 ans d’exil à la prison de Minab. Il a ensuite été transféré à la prison d’Evine, où son état de santé n’a cessé de se dégrader en raison de soins médicaux inadéquats et des effets à long terme de la torture. À la suite d’une opération des intestins, il a été renvoyé en prison sans soins post-opératoires appropriés, ce qui a entraîné de graves infections, un gonflement de l’abdomen et des complications pulmonaires.
Bien que les autorités médicales aient confirmé qu’il avait besoin d’être hospitalisé, les autorités judiciaires iraniennes continuent de lui refuser la libération, utilisant de fait la négligence médicale comme une forme de punition.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné à plusieurs reprises le traitement réservé par l’Iran aux prisonniers politiques, en particulier le refus systématique de soins médicaux. Le cas du prisonnier politique kurde est un nouvel exemple de l’utilisation par le système judiciaire iranien de l’emprisonnement prolongé et de la négligence médicale comme outil de répression.
Source : CSDHI
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