jeudi 20 février 2025

Les difficultés économiques et les politiques néfastes du régime provoquent des protestations

 Les travailleurs du pétrole à Lavan, dans le sud de l’Iran, ont manifesté le 20 février 2025

Des manifestations ont eu lieu par divers groupes sociaux et professionnels contre la détérioration des conditions économiques, la mauvaise gestion du gouvernement et l’oppression systématique.

Le 20 février, à Lavan, dans la province d’Hormozgan (sud de l’Iran), les travailleurs contractuels de l’industrie pétrolière et gazière ont repris leurs manifestations alors que les autorités continuaient d’ignorer leurs demandes de réformes de la politique salariale et d’autres droits du travail essentiels. Ces travailleurs jouent un rôle crucial dans l’économie iranienne, mais ils sont confrontés à l’insécurité de l’emploi, à de bas salaires et à des conditions de travail difficiles. Leurs protestations continues mettent en évidence le mécontentement persistant à l’égard des politiques économiques du gouvernement.

À Oroumieh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental (nord-ouest de l’Iran), des ingénieurs conseillers se sont rassemblés devant le gouvernorat pour protester contre la détérioration des conditions de travail. Les ingénieurs, qui jouent un rôle clé dans les infrastructures et le développement, se plaignent depuis longtemps de la baisse des salaires, du manque de sécurité de l’emploi et du soutien insuffisant du gouvernement. Cette manifestation témoigne d’un mécontentement croissant au sein de la main-d’œuvre professionnelle iranienne.

À Zabol, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est de l’Iran), les habitants ont organisé un rassemblement contre les coupures de courant récurrentes qui ont de graves répercussions sur leur vie quotidienne et leurs entreprises. Les interruptions persistantes d’électricité ont entraîné des pertes financières et des difficultés pour les petites entreprises et les ménages, aggravant la situation économique déjà fragile dans l’une des régions les plus pauvres d’Iran.

À Ahvaz, dans la province du Khouzistan (sud-ouest de l’Iran), des pharmaciens ont manifesté devant le bureau de documentation médicale de l’Organisation de la sécurité sociale, dénonçant les retards répétés dans les paiements des assurances aux pharmacies. Ils ont averti que si le gouvernement ne résolvait pas ce problème, l’accès aux médicaments essentiels pourrait être compromis, mettant en danger la santé d’innombrables patients. Le retard dans les remboursements des assurances reflète une instabilité économique plus profonde et des inefficacités dans le système de santé iranien.

Le 19 février, à Mashhad, Bardaskan et Khaf, dans la province de Khorasan Razavi (nord-est de l’Iran), des travailleurs contractuels du secteur iranien des télécommunications ont organisé des manifestations exigeant des droits à l’emploi équitables et l’égalité des salaires. Ces protestations soulignent le mécontentement croissant des travailleurs confrontés à l’insécurité de l’emploi et aux difficultés économiques dans l’une des industries clés du pays.

Le 18 février, à Téhéran, dans la province de Téhéran (centre de l’Iran), les employés du Centre international des expositions de Téhéran ont organisé une manifestation contre les mauvaises conditions de travail et les écarts de salaires. Malgré l’importance stratégique du centre d’exposition dans le secteur du commerce iranien, les employés ont été confrontés à des difficultés financières, ce qui a encore accru le mécontentement des travailleurs.

Le même jour, à Arak, dans la province de Markazi (centre de l’Iran), les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre la grave pollution de l’air causée par la combustion continue de fioul lourd (mazout) dans les centrales électriques locales. Les manifestants ont scandé des slogans tels que « Brûler du mazout est un crime, notre silence est une trahison » et « L’air pur est notre droit ». La dégradation de l’environnement et l’inaction du gouvernement ont conduit à de fréquentes manifestations à Arak, l’une des villes les plus polluées d’Iran.

À Borujerd, dans la province du Lorestan (ouest de l’Iran), les ouvriers de l’industrie textile ont organisé une manifestation contre des politiques du travail injustes et des retards de salaires. Les ouvriers du textile, un segment crucial du secteur manufacturier iranien, ont dû faire face à des fermetures d’usines et à des salaires impayés, ce qui a donné lieu à des manifestations répétées au cours de l’année écoulée.

Parallèlement, à Sirjan, dans la province de Kerman (centre-sud de l’Iran), les autorités ont procédé à une nouvelle vague de démolitions de maisons le 19 février, suscitant l’indignation des habitants. Des images de la scène montrent des citoyens affolés condamnant la destruction de leurs maisons, qualifiant les fonctionnaires municipaux de « bouchers » et « sans pitié ». Les démolitions ont encore accru la colère de la population contre les politiques sévères du gouvernement envers les communautés à faible revenu.

À Zahedan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est de l’Iran), les forces de sécurité ont effectué une descente dans le village de Lucho, dans la région de Manzel Ab, le 18 février à 3 heures du matin, démolissant au moins 18 maisons appartenant à la communauté baloutche. Cette attaque violente a laissé de nombreuses familles sans abri, attisant encore les tensions ethniques dans une région qui souffre depuis longtemps de la négligence du gouvernement et de la discrimination systémique.

À Bandar Deylam, dans la province de Bushehr (sud de l’Iran), les forces de sécurité iraniennes ont abattu un commerçant local, Meysam Bouali, près du village d’Ameri alors qu’il transportait des articles ménagers. Bouali, père de deux enfants, a été touché à la tête par un tir direct. Sa mort tragique met en évidence les dangers auxquels sont confrontés les commerçants informels. Les manifestants sont souvent pris pour cible par les autorités sous prétexte de lutter contre la contrebande. Ses funérailles ont eu lieu dans sa ville natale, Ameri, où les habitants ont exprimé leur indignation face à son assassinat.

La crise économique actuelle en Iran a été l’un des principaux facteurs qui ont alimenté la récente vague de protestations. L’inflation a fait grimper le prix des produits de première nécessité, et les Iraniens ont désormais recours à des paiements échelonnés pour acheter des produits alimentaires comme les pommes de terre et les oignons. L’incapacité du gouvernement à contrôler l’inflation a entraîné des difficultés généralisées, en particulier parmi les familles à revenus faibles et moyens. On estime que 900 000 enfants iraniens âgés de 6 à 18 ans ne sont pas scolarisés, principalement en raison des difficultés économiques, du travail des enfants et du manque d’accès à l’éducation dans les zones reculées. La baisse de la scolarisation est un indicateur flagrant de l’aggravation de la pauvreté. Les protestations répétées des ouvriers, des ingénieurs, des pharmaciens et des enseignants montrent la détérioration des conditions de vie dans diverses professions. De nombreux travailleurs, en particulier ceux des secteurs publics, souffrent de salaires impayés et d’insécurité de l’emploi.

Source : CNRI 

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