dimanche 23 février 2025

Manifestations contre la corruption, la mauvaise gestion et la répression en Iran

 Des travailleurs de la santé à Minab, dans le sud de l’Iran, ont manifesté le 22 février 2025

Le 22 février 2025, des manifestations ont eu lieu en Iran alors que des infirmières, des travailleurs du pétrole, des demandeurs de logement, des éleveurs de volaille et des militants sont descendus dans les rues de plusieurs villes pour exiger la justice économique, les libertés politiques et la fin de la corruption du gouvernement.

À Ahvaz, dans la province du Khouzistan (sud-ouest de l’Iran), les travailleurs du pétrole de la région pétrolière du Sud ont organisé une manifestation pour exiger des salaires équitables et de meilleures conditions de travail. Les employés, qui sont aux prises avec des salaires bas et une précarité de l’emploi, ont dénoncé la mauvaise gestion du secteur pétrolier par le régime, un secteur vital pour l’économie iranienne.

À Minab, dans la province d’Hormozgan (sud de l’Iran), les travailleurs de la santé se sont rassemblés pour exiger le paiement ponctuel des salaires, de meilleurs avantages sociaux et la reconnaissance de leurs années de service. Malgré leur rôle crucial dans la prestation de soins de santé, ces travailleurs sont confrontés à des retards chroniques de paiement des salaires et à une détérioration des conditions de travail.

À Zanjan (nord-ouest de l’Iran), les infirmières se sont rassemblées devant le bureau du gouverneur de la province pour protester contre les retards de paiement des salaires et l’indifférence du gouvernement face à la dégradation de leurs conditions de travail. Les manifestants brandissaient des banderoles dénonçant l’incapacité du régime à soutenir les professionnels de la santé, malgré les demandes croissantes adressées aux hôpitaux et au personnel médical.

À Yazd (centre de l’Iran), les candidats au Projet national de logement ont organisé une manifestation devant le bureau du gouverneur, dénonçant les coûts élevés, les longs délais et la corruption du gouvernement dans l’attribution des logements. Les manifestants, dont beaucoup ont payé des sommes considérables pour des logements promis, ont accusé les responsables de détourner des fonds publics tout en les laissant sans abri.

À Arak, dans la province de Markazi (centre de l’Iran), des éleveurs de volailles ont manifesté devant le bureau du gouverneur, scandant des slogans contre la mauvaise gestion du secteur agricole par le régime. Tenant des banderoles avec des slogans tels que « L’agriculteur produit, mais le ministre trahit », ils ont accusé le gouvernement d’avoir fait s’effondrer l’industrie de la volaille par la corruption, la manipulation des prix et le manque de soutien.

À Shazand, dans la province de Markazi (centre de l’Iran), des habitants se sont rassemblés pour soutenir un prisonnier politique purgeant sa sixième année de prison pour avoir dénoncé les injustices du régime. Les manifestants ont exigé sa libération, soulignant la dégradation de son état de santé et le refus systématique du régime de fournir des soins médicaux aux détenus politiques.

À l’île de Qeshm (sud de l’Iran), les habitants ont protesté contre la vente par le régime des plages publiques à des profiteurs affiliés à l’État. Les manifestants ont scandé « Laissez la plage rester libre » et ont accusé les responsables gouvernementaux d’avoir cédé des terres côtières à des initiés corrompus tout en privant les habitants de l’accès. Les manifestants ont également critiqué le manque d’infrastructures de base, notamment de routes et d’électricité, dans leurs communautés.

Alors que les manifestations s’intensifiaient dans tout le pays, le régime a intensifié sa répression brutale. À Bam, dans la province de Kerman (sud-est de l’Iran), les forces de sécurité ont poursuivi et tué un transporteur de carburant baloutche après que son véhicule a pris feu lors d’une poursuite à grande vitesse le 18 février. Le commerçant a péri dans le véhicule en feu, ce qui constitue un autre cas mortel de brutalité du régime contre des travailleurs baloutches pauvres.

À Nowsud, dans la province de Kermanshah (ouest de l’Iran), les forces de sécurité ont blessé par balle un porteur frontalier kurde de 17 ans (kulbar) le 19 février. Les kulbars, qui transportent des marchandises à travers les frontières occidentales de l’Iran en raison du chômage élevé, sont régulièrement pris pour cible par les forces du régime.

À Zahedan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est de l’Iran), les forces de sécurité ont lancé un raid violent contre la maison d’une famille baloutche, arrêtant tous les membres masculins de la famille et agressant brutalement une femme, lui cassant le bras. L’attaque, qui a eu lieu le 21 février, a été menée par un important contingent des forces de sécurité, ce qui met en évidence la persécution continue des civils baloutches par le régime.

Même les responsables de l’État reconnaissent que la crise s’aggrave. À Sari, dans la province de Mazandaran (nord de l’Iran), le représentant de Khamenei, Hossein Shafiee, a reconnu que le chômage et les difficultés économiques ont atteint des points de rupture. Il a déploré que des industries autrefois florissantes, comme l’industrie textile, se soient effondrées, laissant des milliers de personnes sans emploi.

La dernière vague de protestations souligne l’incapacité du régime à faire face aux difficultés économiques, à la corruption et à la répression. Alors que l’inflation monte en flèche, que les services essentiels se détériorent et que les prisonniers politiques sont confrontés à des conditions de détention brutales, la colère de la population continue de croître, ce qui représente un défi de plus en plus sérieux pour la dictature cléricale.

Source : CNRI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire