mercredi 12 février 2025

Intensification de la colère publique contre Khamenei et son impact sur l’Iran

 Le jour de l’anniversaire de la révolution de 1979, les rues de diverses villes iraniennes ont résonné de slogans provocateurs : « Mort à Khamenei », « Mort à Zahhak » et « Mort au dictateur ». Ces chants, qui expriment la colère publique contre le leader suprême de l’Iran, Ali Khamenei, sont un reflet flagrant du mécontentement généralisé qui imprègne le pays.

La colère d’une nation

Le ressentiment du public envers Khamenei est devenu le sentiment dominant parmi les Iraniens. Du moment où ils se lèvent le matin jusqu’à leur retraite la nuit, les citoyens sont aux prises avec des difficultés quotidiennes qu’ils attribuent directement aux politiques de Khamenei. Les pannes de courant, les pannes d’appareils essentiels, la hausse des prix des produits de base, l’aggravation de la pollution atmosphérique et l’intransigeance du dirigeant dans la gouvernance ont tous alimenté la frustration. En conséquence, les jurons et les insultes dirigés contre Khamenei sont devenus plus répandus dans le discours quotidien que jamais auparavant.

Une question fondamentale se pose : cette indignation est-elle une réaction passagère, ou signifie-t-elle une transformation plus profonde et durable de la politique iranienne ?

Un changement structurel dans la dissidence publique

La colère croissante et persistante contre Khamenei n’est plus seulement une explosion d’insatisfaction temporaire, mais est devenue un élément durable et déterminant de la structure politique et sociale de l’Iran. Le peuple iranien est allé au-delà du simple mécontentement; il exprime maintenant ouvertement et de façon constante ses griefs.

Bien que l’Iran ait été le témoin de vagues de mécontentement par le passé, le niveau actuel de colère du public — qui touche différents groupes sociaux et économiques — est sans précédent. Même parmi la base de soutien du régime, qui s’amenuise, la frustration face aux conditions économiques et sociales du pays est palpable.

De la critique privée à la condamnation publique

Les expressions de mécontentement à l’égard du régime de Khamenei étaient autrefois confinées dans des cercles privés, murmurées derrière des portes closes. Aujourd’hui, les critiques sont hardiment exprimées dans l’espace public, sur les réseaux sociaux et même dans la rue. La peur et la prudence, qui autrefois faisaient l’opposition, ont cédé le pas à un défi ouvert.

Là où les critiques voilées ont pu faire surface dans des conversations occasionnelles, la condamnation explicite de Khamenei est maintenant courante, souvent exprimée dans un langage dur et répétitif. La recrudescence des attaques verbales directes contre lui souligne un changement sociétal plus large, dans lequel la colère du public n’est plus réprimée mais activement diffusée.

Les causes profondes de l’escalade de la rage

Une confluence de crises a intensifié la frustration publique. Les difficultés économiques, les coupures de courant ininterrompues, la dégradation de l’environnement et l’incapacité à subvenir aux besoins essentiels ont exacerbé les griefs. Pour de nombreux Iraniens, ces luttes ne sont pas des questions isolées mais les conséquences entrelacées du gouvernement de Khamenei.

Cette colère profonde et généralisée ne concerne plus uniquement les difficultés économiques et sociales, mais elle est le produit d’années de mauvaise gestion systémique et de répression. Le peuple iranien voit de plus en plus Khamenei comme le principal obstacle au progrès, et sa colère envers lui est devenue un élément déterminant du discours politique du pays.

Les conséquences d’une nation en colère

Le passage du mécontentement silencieux à l’indignation ouverte marque un changement profond dans le paysage politique iranien. Cette transformation pourrait avoir des implications de grande portée pour le régime, signalant l’entrée du pays dans une nouvelle phase de protestation populaire soutenue.

Farshad Momeni, professeur d’économie à l’université, a récemment exprimé son inquiétude face à cette frustration croissante. Dans un article écrit à l’occasion de l’anniversaire de la révolution de 1979, il a mis en garde :

« Notre peuple est à juste titre en colère contre toute cette corruption, cette inefficacité, ces inégalités injustifiées et ces crises, petites ou grandes. Mais si cette colère n’est pas guidée par la sagesse et une réflexion attentive, elle conduira à des pertes collectives pour tous. »

Alors que l’Iran traverse cette période de forte dissidence publique, la question clé reste : cette colère se traduira-t-elle par un changement politique significatif ou sera-t-elle accueillie par une répression accrue ? Une chose est claire : le contrôle du pouvoir de Khamenei fait face à son plus grand défi.

Source : CSDHI 

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