mardi 25 février 2025

Sakineh Parvaneh interdite de téléphone depuis 6 mois à la prison d’Evin

 Sakineh Parvaneh, prisonnière politique détenue à la prison d’Evin, se voit refuser le droit de téléphoner à sa famille depuis près de 6 mois.

Depuis septembre de cette année, l’accès au téléphone de Sakineh Parvaneh a été interdit. Malgré les efforts répétés de sa famille et d’elle-même pour rétablir la communication, la restriction reste en place, sans que les autorités ne fournissent d’explication officielle.

Ce refus de communication intervient alors que Mme Parvaneh ne peut pas non plus recevoir de visites en personne en raison de la distance importante qui sépare la prison et le domicile de sa famille. Ses parents âgés ne sont pas en mesure de supporter le long voyage nécessaire pour les visites, ce qui a pour effet de rompre tout contact avec leur fille depuis que la restriction téléphonique a été imposée.

Sakineh Parvaneh a été transférée de la prison de Vakilabad à Machhad à la prison d’Evin le 3 avril 2024. Des mois après son transfert, les restrictions imposées à ses communications persistent.

Cette mesure punitive a été imposée après que Sakineh Parvaneh a entamé, en mai 2024, une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention désastreuses et par solidarité avec les familles qui ont perdu leurs enfants lors des manifestations de 2022. La privation d’appels téléphoniques a commencé le 14 septembre 2024 et reste en vigueur à ce jour.

Informations sur la prisonnière kurde résistante Sakineh Parvaneh

Sakineh Parvaneh est née en 1988. Au début de l’automne 2019, des agents de sécurité l’ont arrêtée parce qu’elle avait rendu visite à sa famille à Soleimaniya, au Kurdistan d’Irak. Ils l’ont emmenée à la frontière entre l’Iran et l’Irak. Elle a été détenue pendant 10 jours dans les centres de détention de Marivan et de Sanandaj. Elle a ensuite été transférée à la prison d’Evin à Téhéran.

Elle a subi des interrogatoires musclés sous la torture psychologique et physique dans le quartier 2A, le quartier 209 et le quartier des femmes de la prison d’Evin. Pendant cette période, elle a été privée de visites.

En mars 2020, après avoir écrit des graffitis sur les murs d’Evin, elle a été envoyée à la tristement célèbre prison de Qarchak, où elle a été détenue à l’isolement pendant 4 jours avec des menottes et des menottes aux pieds. Les gardiens de prison l’ont ensuite emmenée à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad, à Chahr-e Rey. Après 25 jours à Aminabad, la prisonnière kurde résistante Sakineh Parvaneh a été renvoyée dans le quartier de quarantaine de la prison de Qarchak.

Le 25 mai 2020, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre sa condamnation à 5 ans de prison, l’interdiction pendant 2 ans d’appartenir à des mouvements politiques et la détention dans des conditions où la catégorie de leurs délits ne séparait pas les prisonnières.

Le 4 juillet 2020, elle a été renvoyée à la prison d’Evin alors qu’elle portait des cicatrices et des ecchymoses dues aux coups qu’elle avait reçus. En août, elle a été condamnée à 2 années supplémentaires pour « émeute en prison ».

La prisonnière kurde résistante Sakineh Parvaneh a fait plusieurs fois la grève de la faim à Evin.

Le 27 octobre 2020, elle a été transférée du quartier des femmes d’Evin à la prison de Ghoutchan. Elle a été placée en cellule d’isolement le lundi 9 novembre 2020, en réponse à la grève de la faim qu’elle a entamée le 31 octobre pour protester contre son éventuel transfert à la prison d’Ispahan. Au huitième jour de sa grève de la faim, elle s’est cousu les lèvres. Mais dans ces mêmes conditions, elle a été brutalisée et battue par les gardiens.

Le 13 décembre 2020, Sakineh Parvaneh a été transférée de la prison de Ghoutchan à la prison centrale de Machhad, où elle a été privée de visites de sa famille et où il lui a été interdit de téléphoner à son domicile.

Le CGRI a fait pression sur Mme Parvaneh pour qu’elle fasse des aveux forcés contre elle-même.

La prisonnière kurde résistante Sakineh Parvaneh purgeait la 4ème année de sa peine lorsqu’elle a été libérée de la prison de Vakilabad à Machhad le 15 février 2023.

Selon des informations diffusées sur les médias sociaux, le CGRI a confisqué tous les documents d’enregistrement de Sakineh Parvaneh il y a environ 4 ans.

Bien qu’elle ait été libérée de prison, ses documents ne lui ont pas été rendus. Par conséquent, Mme Parvaneh a rencontré des difficultés dans les aspects fondamentaux de sa vie, tels que la location d’une maison, la recherche d’un emploi, l’achat d’une carte SIM pour téléphone portable et d’autres questions essentielles.

Source : CNRI Femmes

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