Le 23 février, l’Iran a été témoin de plusieurs manifestations de retraités, d’étudiants et d’investisseurs escroqués qui sont descendus dans la rue pour réclamer leurs droits dans un contexte de détérioration des conditions économiques et de corruption du gouvernement.
À Ispahan, dans le centre de l’Iran, des retraités de l’industrie sidérurgique et minière ont défilé dans la rue Neshat en scandant : « Notre ennemi est ici, ils mentent en disant que c’est l’Amérique » et « Ni le parlement ni le gouvernement ne se soucient du peuple ». Leurs slogans reflètent la frustration croissante face à la mauvaise gestion du régime et à son incapacité à répondre aux revendications économiques.
À Ahvaz, dans le sud de l’Iran, les retraités de la Sécurité sociale ont manifesté pour réclamer le paiement de leurs pensions impayées, scandant : « Ils ont pillé la Sécurité sociale, nous laissant sans ressources » et « Nous ne voulons pas de charité, nous exigeons nos droits dans la dignité. » Les manifestations se sont étendues à la ville de Shush, dans le sud de l’Iran, où les manifestants ont dénoncé l’inflation et la mauvaise gestion du gouvernement avec des slogans tels que : « L’inflation a brisé le dos du peuple » et « Du Khouzistan au Gilan, à bas les fonctionnaires corrompus. »
À Téhéran, la capitale du pays, ceux qui avaient investi dans Farda Motor ont organisé une manifestation exigeant que l’entreprise rende des comptes pour les promesses non tenues, un autre signe de l’agitation croissante suscitée par la corruption et la fraude financières.
Pendant ce temps, des manifestations ont éclaté à l’Université de Téhéran suite au récent meurtre d’Amir Mohammad Khaleghi, un étudiant de 19 ans poignardé près de la résidence universitaire le 12 février. Les étudiants se sont rassemblés devant la bibliothèque centrale, scandant : « Forces de l’ordre, responsables de la sécurité, vous êtes responsables de ce crime ! » et « Tant de policiers des mœurs, mais pas un seul véritable gardien. »
Les autorités ont déployé des forces de sécurité aux portes de l’université pour intimider les manifestants, tandis que les étudiants dénonçaient l’incapacité du régime à assurer la sécurité du campus. Certains slogans interpellaient directement les agents en civil impliqués dans la répression : « Des gardes de sécurité déguisés, ce ne sont que des forces en civil. »
La répression violente s’est étendue au-delà des manifestations, les forces de sécurité ayant intensifié la répression dans la province du Sistan-Baloutchistan. Le 22 février, les autorités ont rendu les corps de quatre jeunes hommes baloutches à leurs familles, plus de trois mois après leur disparition suite à une confrontation à Saravan. Aucun détail n’a été fourni sur les circonstances de leur mort.
Dans un autre incident, Mahmoud Bireichi, un Baloutche de 24 ans, a été abattu à Ferdows, dans la province du Khorasan du Sud, simplement parce que son véhicule portait une plaque d’immatriculation du Sistan-Baloutchistan. Des témoins oculaires ont confirmé qu’il n’était pas armé et les forces de sécurité n’ont fourni aucune justification pour le meurtre. Son corps a été remis à sa famille deux jours plus tard et ses funérailles ont eu lieu à la mosquée Makki à Zahedan.
La campagne violente du régime contre les citoyens baloutches se poursuit sans relâche. Des groupes de défense des droits de l’homme signalent que plus de 1 000 transporteurs de carburant ont été tués ou blessés au cours des sept dernières années en raison de tirs directs ou de poursuites à grande vitesse des forces de sécurité. Ce dernier meurtre alimente encore davantage l’indignation dans une province déjà instable.
La crise économique qui s’aggrave en Iran, où le rial s’échange désormais à 92 310 tomans pour un dollar, a encore érodé le pouvoir d’achat, poussant davantage de personnes dans la rue. Alors que les difficultés économiques s’aggravent, le régime continue de consacrer des ressources à la déstabilisation régionale et à la guerre par procuration, confiant dans sa capacité à réprimer la dissidence dans son propre pays. Mais aucune répression ne peut masquer la réalité : de plus en plus d’Iraniens atteignent le point de rupture et les manifestations ne montrent aucun signe d’arrêt.
Source : CNRI
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