Une machine de mort
Les statistiques sont stupéfiantes. Rien qu’en juillet, au moins 114 personnes ont été exécutées. Rien que pendant la première année de la présidence de Massoud Pezeshkian – présenté comme un « modéré » par le régime –, plus de 1 630 exécutions ont eu lieu. Il y a quelques semaines à peine, deux membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK), Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, ont été exécutés. Quatorze autres prisonniers politiques subissent le même sort, condamnés uniquement pour leur affiliation à l’OMPI.
Ce n’est pas la loi ; c’est un meurtre déguisé en justice. C’est aussi la continuation des chapitres les plus sombres de l’histoire du régime. Dans les années 1980, des dizaines de milliers de personnes ont été exécutées. Le massacre de 1988, au cours duquel la fatwa de Ruhollah Khomeini, un décret religieux du Guide suprême du régime de l’époque, a déclenché le massacre de 30 000 prisonniers politiques – pour la plupart membres de l’OMPI – a été reconnu en 2024 par le rapporteur spécial des Nations Unies, Javaid Rehman, comme un génocide et un crime contre l’humanité. Pourtant, ceux qui l’ont orchestré restent au pouvoir, encouragés par l’impunité.
Effacer les preuves du génocide
En août, le régime a annoncé son intention de transformer la section 41 du cimetière Behesht-e Zahra de Téhéran – lieu de repos de nombreux membres de l’OMPI massacrés – en parking. Des bulldozers ont dévasté les tombes de martyrs dont le seul crime était d’avoir défié la tyrannie. Il ne s’agit pas d’un acte isolé ; des tombes ont été détruites à Tabriz, Ahvaz, Machhad et ailleurs. En vertu du droit international, une telle destruction de preuves constitue la continuation du crime lui-même.
Le message est sans équivoque : l’actuel Guide suprême, Ali Khamenei, et son entourage savent que leurs crimes sont passibles de poursuites. Leur objectif est d’effacer la mémoire physique du génocide avant l’heure des comptes. Pourtant, la mémoire est indélébile. La Résistance a recensé des fosses communes secrètes dans 36 comtés. Chaque fosse profanée renforce la volonté collective de traduire les responsables en justice.
Pourquoi maintenant ? La peur du renversement du régime
L’intensification des exécutions et des profanations reflète non pas une force, mais une faiblesse. L’Iran d’aujourd’hui est une société au bord du gouffre. Des millions de personnes sont confrontées à des coupures d’électricité, au manque d’eau potable, à la flambée des prix et à des tables vides. Des manifestations éclatent quotidiennement, de Chiraz à Kazerun, aux cris de « Liberté !», accueillis uniquement par des tirs.
Pour le régime clérical, le seul moyen d’éviter les soulèvements et de retarder sa chute est de recourir à une répression impitoyable sur son territoire et d’exporter les crises à l’étranger. Plus isolé que jamais aux niveaux régional et international, il a multiplié les exécutions et intensifié son système de peur pour endiguer la révolte. Parallèlement, il se focalise sur l’OMPI, cherchant à empêcher la jeunesse iranienne agitée de rejoindre ses rangs et à répandre la terreur dans la société. Pourtant, ces mesures révèlent sa faiblesse : un système fragile dont la véritable guerre n’est pas contre des puissances étrangères, mais contre le peuple iranien et sa résistance organisée.
Chaque exécution, chaque tombe détruite et chaque voix réduite au silence ne révèlent pas la force du régime, mais son déclin. Des grèves de la faim « Non aux mardis des exécutions » aux manifestations nationales, la volonté du peuple iranien demeure intacte. Les mollahs peuvent tenter d’effacer l’histoire, mais ils ne peuvent échapper à la justice. Le temps est venu pour le monde de se tenir aux côtés du peuple iranien et de sa Résistance.

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