jeudi 21 août 2025

Exil soudain d’Iman Jamalzehi : une violation des droits d’un prisonnier baloutche

 Le 24 août 2025, les autorités iraniennes ont transféré sans préavis Iman Jamalzehi, prisonnier baloutche originaire d’Iranshahr, vers la prison d’Ardabil. Sa famille n’a pas été informée, révélant une nouvelle fois les méthodes oppressives du régime. Arrêté en juillet 2019, il a été condamné à 27 ans de prison pour « moharebeh » (inimitié envers Dieu), à l’issue d’un procès manifestement inéquitable. Cet exil forcé l’isole et illustre l’abus systématique subi par la communauté baloutche, au mépris des droits humains et des standards d’un procès équitable.

Une affaire marquée par l’injustice

Né en 1997 dans le comté de Sarbaz, Iman Jamalzehi fut arrêté en juillet 2019, d’abord accusé de « trafic d’armes ». L’accusation fut ensuite requalifiée en « moharebeh », ce qui lui valut une lourde peine de 27 ans de prison, confirmée en 2023 lors d’un procès opaque. Les contestations relatives aux irrégularités de procédure furent ignorées, illustrant la volonté du régime de cibler les prisonniers baloutches pour faire taire toute contestation.

Arrestation violente et détention arbitraire

Lors de son arrestation, les forces de sécurité ont pris d’assaut la maison de son grand-père à Iranshahr, tirant des coups de feu avant de l’emmener. Détenu d’abord dans un centre de détention, puis transféré aux services de renseignement, il y a subi un mois d’interrogatoires, avant que son dossier ne reste en suspens près de quatre ans, dans des conditions particulièrement dures. Cette détention prolongée sans procédure régulière viole clairement les droits fondamentaux.

L’exil : un outil cruel d’oppression

L’exil carcéral est une méthode récurrente des autorités iraniennes pour isoler les prisonniers politiques. Le transfert d’Iman Jamalzehi à Ardabil, loin de sa ville natale, rompt ses liens familiaux et menace son bien-être. Ni sa famille ni ses proches n’ont été avertis, en violation des lois nationales et internationales. De tels déplacements visent à briser psychologiquement les détenus et à intimider la communauté baloutche.

Une famille brisée par la séparation

Les proches d’Iman n’ont appris son transfert que plusieurs jours plus tard, accroissant leur détresse. Depuis six ans, ils dénoncent son procès inéquitable et ses conditions de détention. Son éloignement à Ardabil rend les visites quasi impossibles, aggravant leur souffrance morale et psychologique. Leur combat reflète celui de nombreuses familles baloutches confrontées à un système qui nie justice et humanité.

Un schéma d’oppression systémique

L’affaire d’Iman Jamalzehi s’inscrit dans une répression plus large visant les prisonniers baloutches. Les accusations vagues de « moharebeh » ou d’« atteinte à la sécurité nationale » sont utilisées pour criminaliser les minorités ethniques et religieuses. Ces procès manquent de transparence et de justice, et les condamnations lourdes ou les exils forcés servent à intimider et marginaliser ces communautés.

Violations flagrantes des droits humains

Ce transfert forcé viole plusieurs engagements internationaux de l’Iran :

  • Article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques : interdiction de la détention arbitraire ; le transfert sans information familiale en est un exemple manifeste.
  • Article 14 du même Pacte : droit à un procès équitable, bafoué par l’absence de procédure régulière et le changement arbitraire des charges.
  • Article 10 de la Déclaration universelle des droits de l’homme : droit à un procès public et impartial, violé par l’opacité du jugement et la lourde condamnation.
  • Article 5 de la Déclaration universelle : interdiction des traitements inhumains ; l’exil imposé, sans contact avec les proches, en est une violation directe.

L’exil d’Iman Jamalzehi appelle une réaction urgente de la communauté internationale. Il incarne un schéma d’abus répétés à l’encontre des prisonniers politiques et des minorités en Iran. Les défenseurs des droits humains exhortent les dirigeants mondiaux à condamner ces pratiques et à exiger des réformes profondes afin de garantir un véritable respect des droits fondamentaux.

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