samedi 16 août 2025

Les manifestations nationales en Iran révèlent un régime en crise

 Une nouvelle vague de protestations a déferlé sur l’Iran à la mi-août, révélant les fissures grandissantes d’un régime incapable de gérer une nation en proie à la dissidence. Des plaines arides du Khouzistan aux centres industriels de Kashan en passant par les champs pétroliers du golfe Persique, des Iraniens de tous horizons descendent dans la rue, leurs revendications convergeant vers une puissante condamnation de la corruption et de l’incompétence du régime clérical.

Ces événements récents ne sont pas des flambées isolées, mais s’inscrivent dans un mouvement national soutenu. Selon les données du Centre des militants des droits de l’homme, au moins 2 255 manifestations ont été recensées en Iran l’année dernière, dont 724 manifestations syndicales et 1 187 actions de diverses associations professionnelles. La nouvelle administration de Massoud Pezeshkian, comme ses prédécesseurs, s’est montrée incapable de répondre à la colère populaire explosive, se contentant de réprimer des revendications légitimes.

L’étranglement économique
Les politiques économiques ruineuses du régime poussent les citoyens au bord du gouffre. À Kashan, le 15 août, des boulangers ont organisé un rassemblement pour protester contre les coupures de courant dévastatrices, la réduction des quotas de farine et les prix artificiellement bas du pain qui les poussent à la faillite. Ils ont averti que ces politiques transforment l’aliment de base le plus essentiel du pays en un outil de répression économique, menaçant de provoquer un chômage généralisé dans leur secteur.

Parallèlement, le même jour, les travailleurs de la Continental Shelf Oil Company sur l’île de Siri et des plateformes de Nasr et d’Ilam ont poursuivi leurs manifestations. Leurs revendications sont fondamentales : le paiement intégral des indemnités de licenciement, des salaires de base équitables et la protection de leurs fonds de pension contre la fusion avec d’autres fonds publics en faillite. Cela met en lumière une réalité cruelle : les travailleurs qui génèrent la richesse nationale iranienne sont privés de leurs droits fondamentaux.

La cruauté du régime se ressent également au niveau le plus personnel. À Sirjan, le 9 août, des agents municipaux sont descendus en pleine nuit pour détruire l’étal d’une vendeuse ambulante. « Ils nous ont appelés à une heure du matin et nous ont dit qu’ils détruisaient le travail de toute une vie », a-t-elle raconté, debout au milieu des ruines de son gagne-pain. « J’ai tellement de dettes… ils ont détruit tous mes biens. »

Un régime en guerre contre l’environnement iranien
Les politiques destructrices du régime s’étendent à l’environnement, suscitant une résistance farouche des communautés qui luttent pour protéger leurs terres ancestrales. Le 15 août, des habitants du district de Seydun, dans la province du Khuzestan, ont bloqué une route principale pour protester contre un projet de transfert d’eau depuis la rivière Ala. Ce projet menace l’existence même de trois villes – Seydun, Bagh-e Malek et Ramhormoz –, sacrifiant des communautés entières aux plans malavisés du régime.

La veille, le 14 août, des citoyens de Marzanabad s’étaient rassemblés pour s’opposer à la construction d’une nouvelle mine. Alors que 14 mines sont déjà en activité dans la région et causent d’importants dommages environnementaux, les habitants craignent que le nouveau projet ne déclenche une « catastrophe environnementale » et ont juré de s’y opposer.

Le prix élevé de cette résistance a été commémoré à Sanandaj le 15 août, où des militants se sont rassemblés sur le mont Abidar pour honorer trois écologistes – Hamid Moradi, Chiako Yousefinejad et Khabat Amini – qui ont perdu la vie pour leur travail. Leur cérémonie a témoigné, discrètement mais fermement, de la détermination du peuple à protéger le patrimoine naturel iranien du pillage du régime.

Des griefs aux revendications de souveraineté
Fait important, les manifestations évoluent au-delà des griefs spécifiques pour devenir des contestations directes de la légitimité du régime. À Ispahan, le 15 août, des chants entendus rue Fayz ont touché au cœur de la colère populaire.

Leurs slogans confirment que le peuple iranien voit la racine de ses problèmes non seulement dans la mauvaise gestion, mais dans la nature même d’un régime qui privilégie l’aventurisme étranger au bien-être de ses propres citoyens.

Face à ce raz-de-marée de contestation, la réponse du régime reste inchangée : la force brutale. Le 12 août, le porte-parole du régime chargé de la sécurité a annoncé que les forces de sécurité avaient arrêté environ 21 000 personnes après la récente guerre de 12 jours. Ce chiffre effrayant révèle non seulement l’ampleur des manifestations, mais confirme également que la répression de masse est le seul moyen de survie du régime.

Une nation unie, mais un régime au bord du gouffre
Les manifestations en Iran sont un signal clair que la société a atteint son point d’ébullition. La diversité des participants – boulangers, travailleurs du pétrole, agriculteurs et militants écologistes – et l’étendue géographique des manifestations soulignent un rejet national unifié de la théocratie au pouvoir. La nature de plus en plus politique des slogans témoigne d’une population qui ne réclame plus de réformes, mais exige un changement fondamental. Le peuple iranien démontre par sa vie sa détermination à reconquérir son pays, et sa lutte acharnée est le plus grand signe avant-coureur de la chute inévitable du régime.

Source : CNRI 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire