lundi 11 août 2025

Manifestation en Iran contre l’échec économique et la corruption du régime

 Une nouvelle vague de manifestations le 11 août 2025 en Iran, sur fond d’effondrement systémique ouvertement reconnu par les dirigeants du régime eux-mêmes. La veille, le 10 août, le président des mollahs, Massoud Pezeshkian, avait fait un aveu stupéfiant sur la situation désastreuse du pays : « Nous avons un problème d’eau, d’électricité, de gaz, d’argent et d’inflation. Où n’avons-nous pas de problème ?» Il a ajouté que la réduction des services essentiels n’était plus un choix, mais une « obligation », admettant que son gouvernement n’avait pas d’autre choix.

Cet aveu d’échec, au plus haut niveau de l’exécutif, confirme ce que vivent quotidiennement des millions d’Iraniens et ce qui alimente la résistance nationale contre la théocratie au pouvoir. Les manifestations sont une réponse directe à ces crises, touchant des secteurs critiques, de l’industrie pétrolière et gazière stratégique aux fonctionnaires retraités et aux communautés locales.

Le cœur du régime assiégé : le soulèvement du secteur pétrolier et gazier
Le 11 août, remettant directement en cause le soutien financier du régime, des fonctionnaires de l’industrie pétrolière ont organisé des manifestations coordonnées dans les principaux pôles énergétiques iraniens. Des manifestations ont été signalées à la Pars Oil and Gas Company, sur les sites 1 à Asaluyeh et 2 à Kangan, ainsi que parmi les travailleurs des 40 plateformes POGC et du complexe gazier de South Pars.

Leurs revendications spécifiques révèlent un système miné par l’injustice : la suppression des plafonds de salaires et de retraite, l’application intégrale de la « loi pétrolière », longtemps ignorée, pour protéger leurs droits, et le remboursement des salaires illégalement surtaxés. Cette action organisée démontre que même dans le secteur le plus vital du régime, le mécontentement a atteint son paroxysme.

Le cri des trahis : retraités et professionnels réclament justice
Les troubles ne se limitent pas aux travailleurs de l’industrie. Le 11 août, des retraités des télécommunications se sont rassemblés à Tabriz pour protester contre leurs conditions de vie désastreuses après une vie de service. Leur manifestation intervient alors que Tabriz elle-même est un foyer de colère populaire. Selon les médias d’État, des coupures de courant imprévues et dévastatrices ont « poussé la population à bout », d’autant plus que les citoyens voient les administrations et les banques continuer à consommer de l’électricité sans restriction – une « discrimination évidente » qui a « doublé la colère des citoyens ».

Cette lutte quotidienne pour la survie est aggravée par une crise du logement qui s’est transformée en cauchemar permanent. Des reportages des médias d’État de fin juillet confirment que la flambée des loyers, en hausse de 30 à 35 % rien qu’à Téhéran, force les familles à se réfugier en périphérie, où la hausse des prix a également « supprimé leur dernier recours ».

La veille, le 10 août, des ingénieurs chargés de la supervision des travaux avaient manifesté à Téhéran, dénonçant le rôle de la municipalité dans des projets de construction corrompus et invoquant l’effondrement catastrophique de l’immeuble Metropol comme symbole de la négligence meurtrière du régime.

À Ardakan, dans la province de Yazd, les habitants ont bloqué une route menant à une mine locale pour protester contre la dégradation de l’environnement et le non-respect des engagements pris par les responsables du régime.

Un régime assis sur une poudrière
Les médias et les responsables du régime tirent de plus en plus la sonnette d’alarme. « Les revendications sociales ne se limitent plus aux élites, mais se manifestent également dans la sphère publique et quotidienne », avertissait début juillet le journal d’État Arman Emrooz, concluant que la stabilité ne pouvait être maintenue avec de vieilles politiques imposées d’en haut. Le député du régime, Mojtaba Yousefi, a récemment admis que les hausses de prix dévastatrices qui menacent les moyens de subsistance de la population n’étaient « aucune justification ». D’autres médias avertissent que des produits de base comme le pain, le riz et le pétrole sont au bord d’un « nouveau choc inflationniste ». Analysant l’impact psychologique, le site web Eco Iran a noté que les pressions économiques ont créé une « société nerveuse » où de nombreuses personnes réagissent avec une « rage explosive » à la moindre protestation.

Les manifestations du 11 août à Asaluyeh, Kangan, Tabriz, Ardakan et Mirjaveh ne sont pas des événements isolés. Elles sont les manifestations visibles d’une poudrière sociale que le régime lui-même reconnaît être sur le point d’exploser. Confrontés à une crise qu’ils ont eux-mêmes provoquée, les dirigeants religieux n’offrent aucune solution, se contentant d’admettre leur impuissance et de poursuivre la répression. Le peuple iranien, quant à lui, apporte sa propre réponse. Le régime est assis sur une poudrière qui devient de plus en plus instable. Aujourd’hui, la voix du peuple résonne sur les toits, dans le métro et dans la rue, scandant « Mort au dictateur », ne laissant aucun doute quant à son objectif ultime.

Source : CNRI 

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