samedi 16 août 2025

Les pannes de courant et la chaleur extrême en Iran font des victimes

 Le 15 août 2025, dans la ville de Kavar, dans la province de Fars, deux adolescents sont décédés non pas des suites d’un accident ou d’une maladie, mais de la chaleur insupportable de l’été, lors d’une panne de courant. Tara Younesi, 16 ans, et Sadegh Khoshdel, 18 ans, avaient trouvé refuge dans une voiture garée pour échapper à la chaleur accablante, allumant la climatisation. Ils ont été retrouvés morts d’une intoxication au monoxyde de carbone.

Leurs décès sont le symptôme tragique d’une crise nationale provoquée par l’incompétence flagrante du régime iranien. Partout en Iran, des coupures de courant incessantes et généralisées ont poussé les infrastructures du pays au bord de la rupture, transformant les hôpitaux en zones dangereuses et menaçant la vie des citoyens les plus vulnérables.

Hôpitaux sous assistance respiratoire
Dans les établissements médicaux iraniens, les coupures de courant quotidiennes ont créé un état d’urgence permanent. Les témoignages du personnel médical dressent le tableau déchirant d’un système au bord de l’effondrement. Dans l’unité de soins intensifs d’un hôpital de Téhéran, une infirmière, Zahra, décrit le moment où l’électricité est coupée : respirateurs, pompes à perfusion et tous les appareils de maintien en vie se taisent simultanément.

Dans les 5 à 30 secondes critiques précédant le déclenchement des générateurs de secours, les infirmières sont contraintes d’injecter manuellement de l’air dans les poumons des patients instables à l’aide de ballons Ambu pour éviter qu’ils ne suffoquent. « Chaque coupure de courant redouble l’anxiété du patient et des infirmières », explique-t-elle.

La situation est tout aussi dramatique dans les blocs opératoires, où les chirurgiens sont contraints de poursuivre des interventions complexes, notamment des transplantations cardiaques, vasculaires et rénales, en utilisant la lumière de leurs téléphones portables.

Pénurie de médicaments imminente
La crise s’étend bien au-delà des hôpitaux, paralysant la production de médicaments essentiels et ouvrant la voie à une future catastrophe sanitaire. Selon Mohammad Abdehzadeh, président du syndicat des industries pharmaceutiques, les usines sont confrontées à des coupures de courant deux à trois jours par semaine, ce qui a réduit leur capacité de production de 40 %. Abdehzadeh a lancé un avertissement sévère : si la situation n’est pas résolue, l’Iran sera confronté à une « augmentation significative » des pénuries de médicaments à partir de septembre. Le coût de fonctionnement de ces usines sur générateurs est insoutenable, atteignant 120 millions de tomans par semaine rien que pour le carburant. Cet énorme fardeau financier, conjugué à la mauvaise gestion chronique de l’allocation des devises et aux retards de paiement du régime, pousse le secteur pharmaceutique au bord du gouffre.

Une stratégie de déni
Face à ces preuves accablantes de l’effondrement du système, la réponse du régime a consisté non pas à s’attaquer à la crise, mais à en nier l’existence. Le ministre de la Santé, Mohammadreza Zafarghandi, a déclaré publiquement : « À ce jour, nous n’avons reçu aucun rapport faisant état d’un incident particulier ou d’un événement grave résultant de coupures de courant dans les hôpitaux. » Ce démenti officiel est un mensonge flagrant, directement contredit par les expériences douloureuses du personnel médical et même par des membres du parlement du régime.

Salman Eshaghi, porte-parole de la Commission parlementaire de la santé, a reconnu le mécontentement généralisé du personnel médical, notamment dans les unités de dialyse où les pannes de courant peuvent causer des dommages catastrophiques aux équipements vitaux. Il a également admis que la crise énergétique avait « causé des dommages dans le secteur de la production de médicaments et d’équipements médicaux ». La promesse creuse du régime d’investir 1 000 milliards de tomans dans les générateurs est une tentative transparente de détourner les responsabilités, sans s’attaquer à la corruption et à la mauvaise gestion fondamentales qui ont causé la panne du réseau électrique.

La mort de Tara Younesi et de Sadegh Khoshdel, celle des chirurgiens opérant à la lumière du téléphone, et l’effondrement imminent de l’approvisionnement en médicaments du pays ne sont pas des incidents isolés. Ce sont les conséquences directes et prévisibles d’un régime kleptocratique qui a pillé les richesses du pays et négligé ses infrastructures au profit du financement du terrorisme et de son appareil répressif.

L’anxiété des Iraniens ordinaires est palpable, comme l’illustre une publication sur les réseaux sociaux d’un citoyen dont le père devait subir une opération : « J’ai peur que l’électricité soit coupée à l’hôpital pendant que mon père est au bloc opératoire. Mon Dieu, j’espère que l’électricité ne sera pas coupée demain.» Pour le peuple iranien, la lutte pour les besoins fondamentaux comme l’électricité est devenue indissociable de la lutte plus large pour renverser le régime et le remplacer par un gouvernement libre, compétent et responsable qui valorise leur vie.

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