Les crises de l’électricité et de l’eau attisent la colère populaire
Sous la chaleur accablante de l’été, les coupures de courant dévastatrices ont déclenché la colère populaire. Les habitants des banlieues de Golestan et de Salehiyeh, à Téhéran, ont manifesté devant les centrales électriques locales après que des coupures soudaines et prolongées ont paralysé leurs quartiers.
Des manifestations similaires ont éclaté dans toute la province de Gilan, notamment dans les villes de Talesh, Rasht, Khoshkebijar et Khomam. À Talesh, exprimant une vive défiance, les manifestants ont défilé avec une banderole proclamant avec ironie : « Il n’y a pas de culte comparable à une panne d’électricité – Ministère des Œufs au plat !» (qui se traduit par Vezarat-e Nimroo, un jeu de mots sur le nom du ministère de l’Énergie, Vezarat-e Niroo) – une plaisanterie acerbe qui tourne en dérision l’incapacité du régime à fournir les produits de première nécessité. La crise a également touché l’économie : les industriels du parc industriel de Chahardangeh, près de Téhéran, protestent contre l’impact dévastateur des coupures d’électricité sur leur production.
Cette défaillance des infrastructures se traduit par une catastrophe hydrique de plus en plus grave. Un responsable du régime, PDG de la Compagnie des eaux et des eaux usées de Téhéran pour la zone cinq, a récemment fait l’aveu stupéfiant que « Téhéran n’a plus d’eau », reconnaissant que la situation hydrique de la capitale a « dépassé le seuil de tolérance ». Cet aveu est corroboré par les rapports officiels du site d’information d’État « Khabar Fouri », qui ont confirmé que plus de 60 % de la capacité des barrages de Téhéran était épuisée, suite à une baisse de 40 % des réserves depuis 2021.
Les priorités du régime ont été clairement illustrées à Rostamabad, où des villageois confrontés à de graves pénuries d’eau ont découvert que des agents locaux du CGRI et de l’État protégeaient les activités d’une entreprise privée de distribution d’eau minérale, pillant ainsi les ressources en eau publiques à des fins personnelles.
Un cri unifié contre la pauvreté et le pillage
Simultanément, un front de protestation économique a dénoncé la corruption endémique du régime. Des retraités de Téhéran et d’Ahvaz se sont rassemblés devant l’Organisation de la sécurité sociale et la Refah Bank, respectivement. Leur principale revendication – que l’Organisation de la sécurité sociale « soit libérée du monopole gouvernemental » – est une accusation directe du pillage par l’État des fonds de retraite qu’ils ont mis toute leur vie à constituer. Leur slogan à Ahvaz : « La Refah Bank est à nous, elle est le fruit de notre travail !» a résonné comme un cri de protestation contre le vol systémique.
Ce sentiment d’injustice économique a trouvé un écho dans tout le pays. Dans la ville portuaire de Mahshahr, environ 1 500 travailleurs du complexe pétrochimique de Razi ont manifesté contre une discrimination salariale flagrante. Dans d’autres villes, les employés d’une grande chaîne de magasins ont manifesté contre deux mois de salaires impayés et cinq mois de primes d’assurance manquantes. À Yazd, les candidats à un projet de logement soutenu par l’État ont manifesté pour la énième fois contre la hausse astronomique des prix et l’augmentation unilatérale des taux d’intérêt des prêts de 18 % à 23 %, laissant leurs économies en suspens.
Le système de santé iranien au bord de l’effondrement
Les manifestations se sont étendues jusqu’au cœur du pays. Les professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme face à un système en crise. À Machhad, infirmières et radiologues se sont rassemblés devant le bureau du gouverneur de la province pour protester contre des conditions de travail déplorables et le non-paiement des prestations sociales. Des manifestations coordonnées de radiologues ont également eu lieu à Tabriz et Kermanshah.
Soulignant la gravité de la situation, le chef de l’Organisation des infirmières du pays a confirmé publiquement que de graves pénuries de personnel avaient déjà entraîné la fermeture de services hospitaliers entiers, avertissant que les hôpitaux eux-mêmes risquaient désormais de fermer. Il s’agit d’une conséquence vitale de la négligence chronique et de la mauvaise gestion du secteur de la santé par le régime.
Ces manifestations sont plus qu’une simple série de manifestations éparses ; elles représentent un rejet unifié et intersectoriel de la théocratie au pouvoir. Des retraités aux ouvriers, en passant par les infirmières et les familles privées d’eau, le peuple iranien demande des comptes au régime pour une réalité marquée par la corruption, l’incompétence et le déclin. Les slogans et revendications exprimés dans les rues du pays ne sont pas des appels à des réformes mineures, mais un puissant appel à un changement fondamental.
Alors que le régime se révèle incapable de résoudre les multiples crises qu’il a créées, le peuple iranien démontre avec une clarté toujours plus grande qu’il entrevoit un avenir libéré de ce système défaillant, et sa voix collective pour la justice et la liberté ne sera pas réduite au silence.
Source : CNRI
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