Le 25 août, le quotidien Jahan-e Sanat a dénoncé cette sombre réalité : « La hausse incontrôlée des prix des produits de première nécessité a même contraint les gens à acheter leurs produits de première nécessité en plusieurs fois.»
Le journal a mis en garde contre une crise se transformant en une « normalité terrifiante » : « Une catastrophe se propageait discrètement sous la surface du marché, mais elle devient aujourd’hui une réalité effrayante dans la société. Les familles doivent désormais acheter un sac de riz, de la viande, du détergent et d’autres produits de première nécessité en plusieurs fois. »
Ce portrait choquant de la vie quotidienne illustre comment les politiques du régime clérical ont privé les Iraniens de leur dignité, réduisant les ménages à l’endettement pour les produits les plus essentiels. Le rapport reconnaît que les paiements échelonnés s’étendent désormais au-delà des produits protéinés : « couches, lessive et même liquide vaisselle ».
Le régime condamné comme le « premier accusé » de l’inflation
Même les experts cités par les médias d’État imputent la responsabilité directe au régime lui-même. Jahan-e Sanat cite un économiste qui a déclaré : « Le gouvernement est le premier accusé d’avoir créé l’inflation et d’avoir poussé la population sous le seuil de pauvreté. Avec l’effondrement de la monnaie nationale, l’État a joué avec les moyens de subsistance de la population.»
L’ampleur de la crise est devenue si immense que même le président du régime, Massoud Pezeshkian, a été contraint de l’admettre à contrecœur. Le même jour, le quotidien Etemad titrait « Contre le pillage budgétaire », révélant comment d’innombrables fondations et institutions liées au régime s’enrichissent grâce aux richesses publiques sans apporter aucun bénéfice mesurable à la société.
« Alors que le déficit budgétaire se creuse et devient plus destructeur chaque année, anéantissant les moyens de subsistance des classes pauvres et moyennes, certaines organisations et entités continuent de recevoir des fonds toujours plus importants sans rendre de comptes, s’enrichissant chaque année », reconnaissait le journal.
Des décennies de corruption et une nation au bord du gouffre
Ce tableau de corruption systémique a persisté sous les régimes monarchiques et cléricaux, constituant l’une des principales raisons de la stagnation historique de l’Iran et de son exclusion du développement mondial. Sous le régime clérical, le pillage institutionnalisé des richesses s’est accompagné d’une répression politique, remplissant les prisons de dissidents, dévastant les infrastructures d’eau et d’électricité, et laissant désormais les citoyens sans moyens de s’offrir les biens les plus élémentaires.
La trajectoire est claire : chaque étape de la corruption et de la répression rapproche l’Iran d’une explosion sociale. Comme le reconnaissent les quotidiens d’État eux-mêmes, la combinaison de la faim, de l’inflation et d’une corruption incontrôlée ne constitue pas seulement une crise de gouvernance, mais un élément déclencheur d’un bouleversement inévitable.

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