lundi 25 août 2025

L’Iran connaît une nouvelle vague de manifestations contre les coupures d’électricité et d’eau, révélant un régime en crise

 Une nouvelle vague de manifestations anti-régime intenses a déferlé sur l’Iran le vendredi 22 août. Des milliers de citoyens, exaspérés par les coupures d’électricité et d’eau paralysantes, sont descendus dans la rue dans des villes comme Chiraz, Kazerun et Téhéran. Ce qui avait commencé comme des manifestations contre la mauvaise gestion flagrante des services publics de base par le régime s’est rapidement transformé en une contestation politique directe, les manifestants scandant des slogans exigeant la fin de la dictature cléricale.

La réponse du régime a été rapide et brutale. À Chiraz, les forces de sécurité ont déployé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et arrêté de nombreux manifestants. Le lendemain, l’angoisse de la répression était palpable : les familles se sont rassemblées devant les centres de détention, cherchant des nouvelles de leurs proches détenus, mais se sont heurtées à l’hostilité et au rejet des autorités. Ces événements mettent en lumière non seulement un État défaillant, incapable de subvenir aux besoins de sa population, mais aussi une population qui considère de plus en plus le régime comme la seule source de ses souffrances.

Des factures d’électricité à la défiance politique
Vendredi, à Chiraz, les manifestations se sont concentrées autour du bureau du gouverneur de la province et de Falakeh Gaz, où les citoyens ont d’abord exprimé leur frustration face aux demandes de services de base. Les slogans « L’eau et l’électricité sont notre droit indéniable » ont rapidement cédé la place à de puissants slogans anti-régime qui ont touché au cœur des revendications de la population.

On a entendu la foule scander « Mort au dictateur » et « L’Iran n’est pas votre héritage ». En signe de réprobation directe contre les priorités du régime en matière de politique étrangère, qui drainent les ressources nationales tandis que les citoyens souffrent, les manifestants ont scandé « Pas de Gaza, pas de Liban, seulement le peuple iranien ». Dans une puissante démonstration de fierté nationale et de défiance, les citoyens de Chiraz se sont également rassemblés pour chanter l’hymne patriotique « Ey Iran », reconquérant symboliquement leur pays des mains des religieux au pouvoir.

La réponse brutale du régime
Face à la montée de la dissidence, le régime a eu recours à son seul outil connu : la répression. À Chiraz, les forces de sécurité et de police ont bouclé les rues et attaqué les manifestants au gaz lacrymogène. Pour empêcher la documentation de leurs crimes, les autorités ont confisqué les téléphones portables des citoyens qui filmaient les manifestations.

La cruauté s’est poursuivie jusqu’au samedi 23 août. Les familles des personnes arrêtées se sont rassemblées devant le centre de détention de « Soroush », en quête désespérée d’informations. Selon certaines sources, elles ont été brutalement traitées. Un policier en civil, se présentant comme un fonctionnaire judiciaire, a froidement informé les familles que le juge était absent et qu’elles devaient se disperser, les plongeant dans une douloureuse incertitude.

Un front de dissidence nationale grandissant
Les troubles ne se limitent pas à une seule ville ou à une seule problématique. Des manifestations similaires contre les coupures de courant ont été signalées à Kazerun et Lamerd les jours précédents. À Téhéran, la capitale, les commerçants et les employés du passage Ferdowsi ont organisé leur propre rassemblement vendredi, protestant contre la forte stagnation du marché, les impôts exorbitants et les mêmes coupures de courant qui ravagent leurs entreprises.

Samedi, le mouvement de protestation avait été rejoint par des secteurs clés du travail. Au barrage et à la centrale électrique de Karun 4, les travailleurs ont protesté contre le licenciement par le régime d’une trentaine de leurs collègues sous prétexte de « problèmes économiques ». Simultanément, les employés des plateformes pétrolières d’Ilam et de Nasr ont organisé des rassemblements pour protester contre la détérioration de leurs conditions de travail et de vie, démontrant ainsi le mécontentement qui couve dans les industries les plus vitales du pays.

Un régime en faillite sur tous les fronts
Les manifestations en cours révèlent un régime au bord de l’effondrement, totalement incapable d’assurer les fonctions essentielles d’un gouvernement. Les coupures d’électricité et d’eau prévues, qui ont commencé cette année dès le mois de mai et durent 8 à 10 heures par jour dans certaines villes, ne sont pas un désagrément temporaire, mais le signe d’une défaillance structurelle et d’une corruption profondément ancrée.

La convergence des manifestations – des citoyens ordinaires réclamant l’électricité aux commerçants luttant contre la ruine économique, en passant par les travailleurs du pétrole réclamant leurs droits – dresse un tableau clair. Différents segments de la société iranienne sont unis dans la conviction que la cause profonde de leur misère est le régime clérical lui-même. Malgré la répression violente et les arrestations massives, la détermination du peuple iranien à reconquérir son pays ne fait que se renforcer. Leurs slogans proclament clairement que l’ère de cette dictature illégitime est révolue.

Source : CNRI 

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