mercredi 13 août 2025

Manifestations et effondrement, un été de troubles en Iran

 En août 2025, une véritable tempête de crises s’abat sur l’Iran, révélant la profonde incompétence et l’échec systémique du régime clérical. Les manifestations nationales simultanées, alimentées par la ruine économique, l’effondrement catastrophique des infrastructures et le recours brutal à la peine capitale par l’État, illustrent clairement la situation : il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais du cri d’alarme unifié d’une nation poussée à bout.

Du pillage économique aux grèves
Le pillage systématique des richesses du peuple iranien par le régime a déclenché une nouvelle vague d’indignation. Ces dernières semaines, des actionnaires escroqués, dont les économies de toute une vie ont été anéanties par la bourse contrôlée par l’État, ont organisé des manifestations soutenues devant le ministère de l’Économie à Téhéran, dénonçant ce qu’ils qualifient de vol systémique et les promesses creuses du gouvernement.

Ce désespoir économique se reflète dans le secteur industriel. Dans la soirée du mardi 12 août, les forces de sécurité du complexe pétrochimique Razi à Mahshahr, en coordination avec le procureur local, ont mené une opération nocturne illégale pour licencier et expulser les travailleurs contractuels en grève. Les travailleurs, qui en étaient à leur quatrième jour de grève pour de meilleures conditions de travail, ont condamné cette mesure, la qualifiant de violation flagrante de la loi, visant à réprimer brutalement leurs revendications légitimes.

La crise s’est propagée à tous les secteurs de la société. Le même jour, des enseignants de maternelle se sont rassemblés à Téhéran devant le ministère de l’Éducation, scandant des slogans tels que « L’emploi est notre droit inaliénable » et « Les enseignants préfèrent mourir plutôt que d’accepter l’humiliation ». Leur protestation pour une sécurité d’emploi minimale et des salaires décents témoigne de l’ampleur d’un effondrement sociétal qui n’a épargné aucun secteur.

Les responsables du régime reconnaissent un échec catastrophique
Les hauts responsables du régime reconnaissent désormais ouvertement un échec catastrophique dans la gestion des infrastructures de base du pays. Le président Massoud Pezeshkian lui-même a mis en garde contre la grave crise de l’eau à Téhéran : « La situation à Téhéran est critique, et si cette tendance se poursuit, elle deviendra dangereuse.» Il a confirmé que la capitale subit déjà un affaissement de terrain de 30 cm dû à l’épuisement des nappes phréatiques et que la ville ne peut plus subvenir aux besoins en eau et en énergie de sa population.

Ce constat d’impuissance est relayé par son cabinet. Le ministre de l’Intérieur a avoué : « Nous avons des problèmes fondamentaux dans le secteur de l’eau… Nous n’avons pas le choix entre telle ou telle option… nous n’avons pas d’autre choix. » Un autre responsable a déclaré sans détour : « L’eau dans la région de Téhéran ne peut pas subvenir aux besoins de cette population… Nous avons utilisé toutes les capacités disponibles, mais ce n’est vraiment plus possible. » Le régime prévient désormais que Téhéran approche du « Jour Zéro », un point où l’eau potable pourrait être coupée pour des millions de personnes, entraînant d’immenses conséquences sociales et économiques.

Cette défaillance systémique ne se limite pas à l’eau. Mercredi 13 août, le gouvernement a été contraint de fermer tous les centres administratifs et éducatifs d’au moins 11 provinces, dont le Khouzistan, Ispahan et Mazandaran, en raison de graves pénuries d’électricité en pleine chaleur estivale. Ces pénuries ont déclenché des manifestations dans différentes régions du pays. Le 13 août, Kharameh (province de Fars) et Chabahar (province du Sistan-et-Baloutchistan) ont été le théâtre de manifestations de citoyens en colère, dont la vie a été perturbée par des coupures de courant constantes et prolongées.

Le front moral : « Non aux mardis des exécutions » devient un cri révolutionnaire
Sur le plan politique, la résistance du peuple iranien continue de s’intensifier. Mardi 12 août a marqué la 81e semaine consécutive de la campagne « Non aux mardis des exécutions », un mouvement national devenu un puissant symbole de défiance. Parallèlement aux grèves de la faim dans 49 prisons, des manifestations ont eu lieu dans des dizaines de villes, d’Astara, sur la mer Caspienne, à Hamedan, à l’ouest, envoyant un message clair : la société ne se laissera pas réduire au silence par la machine de mort du régime.

La campagne a évolué, passant d’un simple appel aux droits humains à un appel ouvert au changement de régime. Les manifestants portaient des pancartes portant des slogans tels que : « Nous jurons sur le sang de nos camarades que nous résisterons jusqu’au bout », « Notre cri est plus fort que votre potence » et, plus clairement, « Gouvernement bourreau, renversement, renversement ».

Le mouvement a été alimenté par le courage des familles des victimes et la menace imminente qui pèse sur les prisonniers politiques. Cette semaine, les manifestants ont brandi les photos de cinq prisonniers politiques – Vahid Bania Amerian, Pouya Ghobadi, Akbar Daneshvarkar, Babak Alipour et Mohammad Taghavi – récemment transférés vers un lieu inconnu, déclenchant une vague de protestations.

Les premières nouvelles de leur exécution secrète imminente. Dans une démonstration de défiance émouvante, la mère âgée et malade d’Akbar Daneshvarkar a participé à un rassemblement, brandissant une photo de son fils et une pancarte exigeant « Libérez les prisonniers politiques ».

L’irrésistible vague de changement
La convergence des crises économique, infrastructurelle et politique est la preuve indéniable que le peuple iranien rejette la dictature au pouvoir dans son ensemble. Les responsables du régime eux-mêmes admettent n’avoir aucune solution, tandis que la seule réponse aux revendications populaires reste la répression brutale. Les manifestations soutenues, multiformes et nationales envoient un message sans équivoque : le peuple iranien est organisé, résilient et ne s’arrêtera pas tant qu’il n’aura pas reconquis son pays et instauré la liberté et la démocratie.

Source : CNRI 

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