samedi 30 août 2025

Exécutions en Iran, un outil de pouvoir et de guerre psychologique

 Des chiffres récemment publiés confirment une fois de plus que les exécutions en Iran ne sont pas une question de justice, mais de survie du régime par la peur et la violence. Selon le quotidien d’État Ham-Mihan, publié le 27 août 2025, au moins 975 personnes ont été exécutées en Iran en 2024. Il s’agit du nombre le plus élevé en 17 ans – même selon les chiffres dilués du régime – et d’une augmentation de 17 % par rapport à l’année précédente. Le rapport indique que « 31 femmes ont été exécutées et quatre exécutions ont eu lieu en public ».

Les pendaisons publiques sont des spectacles délibérément mis en scène. En forçant les citoyens, y compris les enfants, à assister à de telles violences, le régime cherche à rappeler à la société que le pouvoir est entre ses mains. Dans un cas documenté par Ham-Mihan, « une exécution a eu lieu à Ispahan près d’une école primaire dans l’après-midi, et environ 200 garçons ont assisté à la pendaison ».

Les recherches scientifiques citées dans le rapport confirment l’impact dévastateur de ces pendaisons sur les enfants. Une étude de 2006 publiée dans la Revue iranienne de psychiatrie et de psychologie clinique a révélé que le visionnage de telles scènes peut provoquer des troubles mentaux modérés à graves, notamment un stress post-traumatique, des souvenirs intrusifs récurrents et de fortes réactions physiologiques.

Avertissements des experts du régime
Même des psychiatres affiliés au régime ont tiré la sonnette d’alarme quant aux effets destructeurs de ces exécutions. Dans une lettre adressée à la justice le 25 août 2025, Vahid Shariat, président de l’Association iranienne de psychiatrie, a averti : « L’exécution des peines de mort en public non seulement n’a aucun effet sur la réduction de la criminalité, mais elle peut même accroître la violence. Les recherches montrent qu’après les exécutions, le nombre de meurtres augmente. Nous insistons fortement pour que cette pratique cesse. »

De même, le psychiatre Amirhossein Jalali Nedoushan a souligné : « Dans une société déjà accablée par une violence cruelle et brutale, de telles mesures la rendent de plus en plus rigide, inesthétique et dangereuse. »

Normaliser la violence par le spectacle
Les exécutions publiques non seulement traumatisent les enfants, mais servent également à normaliser la cruauté. Ces dernières années, le régime a encouragé les citoyens à prendre des photos avec les prisonniers exécutés, souvent sous la supervision de responsables. Transformer la mort en spectacle public s’inscrit dans la volonté du régime de « banaliser la violence » et de désensibiliser la société. Lorsque les enfants perçoivent les exécutions comme une curiosité ou un divertissement, la frontière morale entre la vie et la brutalité s’effondre.

Même des juristes proches du régime ont admis qu’aucune loi iranienne n’exigeait que les exécutions soient publiques. Un juriste a déclaré à Ham-Mihan : « Aucun article du code pénal iranien ne définit explicitement un crime comme passible d’une exécution publique. Cela montre que le choix de la méthode n’est pas juridique, mais politique.»

La décision délibérée d’exécuter en public est une arme psychologique, conçue pour terroriser la société à un moment où les protestations et les revendications sociales se multiplient.

Le véritable objectif : réprimer une société agitée
Le régime justifie les exécutions par leur caractère dissuasif, mais son véritable objectif est de maintenir son emprise sur le pouvoir. En mettant en scène des exécutions sur la place publique, le régime cherche à réprimer une colère sociale explosive et à retarder la prochaine vague de soulèvements.

Depuis 46 ans, chaque président, président du Parlement, chef du pouvoir judiciaire et, surtout, le guide suprême, se sont rendus complices de ces crimes contre l’humanité.

Vers une confrontation finale
Le nombre choquant d’exécutions en 2024, ainsi que les preuves scientifiques de leurs effets destructeurs, confirment que le régime est engagé dans une guerre psychologique systématique contre son propre peuple. Cependant, derrière cette terreur se cache une société aspirant à la vie, à la liberté et à l’égalité.

Les spectacles de mort du régime ne peuvent effacer la réalité : le peuple iranien se prépare à une confrontation décisive avec la tyrannie, une confrontation qui mettra définitivement fin à ce cycle de répression et de violence.

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